Cela faisait déjà plusieurs jours qu'Alex, son collègue journaliste, était interné à Ste Mungo. En réalité, le délai d'isolement imposé par l'hôpital était écoulé depuis quelques jours. Mais Name n'avait toujours pas pris la peine d'aller le voir.

-Pas le temps? Pas l'envie? Rien que de la peur... La crainte révérncielle des stuctures médicalisées, ce côté aseptisée aux odeurs de pharmacie, avec des gens aux traits tirés par la maladie, la convalescence ou la surcharge de travail... C'est vraiment pas l'endroit où j'ai envie d'aller..

Mais en y réflechissant, il s'aperçut combien son attitude était égoïste et minable. Malgré tout le dégoût et toute l'appréhension que lui suscitait les hôpitaux, il n'en restait pas moins qu'il s'agissait d'un camarade qu'il côtyait quelque jour avant, et que, même si il ne le conaissait pas très très bien, il ne savait que trop bien, ne conaissait que trop bien le sentiment de solitude, d'abandon et sans doute, pire que tout, le profond ennui qui s'insinue dans les veines, poison doux et lent, qui commence un travail de sape pour finalement abattre complètement sa victime, en la plongeant dans la pire affliction.

-Si il est interné, il aura grand besoin de soutien, sinon... Il n'en ressortira plus, ou pour de mauvaises raisons.

Il avait donc pris sur lui, en se haïssant d'être aussi faible, et pris rendez vous pour aller le voir à l'hôpital.

-Oui... Alex Auhesse... Elève à l'école Poudlard... Visite sur autorisations spéciales...

Toujours la même litanie qu'il récitait aux sorciers guérisseurs, revêtus de tuniques arborant la baguettes et l'os croisé, symbole médical des sorcier d'ici. Il se sentait obligé de se justifier, mais personne ne lui posait LA question qu'il redoutait plus que tout d'entendre :

-Mais pourquoi n'êtes vous pas venu avant? Il est au plus mal, et c'est maintenant que vous vous en souciez?!

A dire vrai, il aurait presque aimé qu'on lui fasse le repproche. Mais personne ne le fit, et on se contenta de lui sourire, des sourires chaleureux sur des visages épuisés qui ne faisaient que le culpabiliser d'avantage. Le moment était venu. Il était devant la porte, tendit la main pour frapper. Son bras resta suspendu, en l'air, bêtement, comme un porte manteau particulièrement ridicule, et un peu déplacé. Il s'aperçut avec fureur que sa main tremblait.

-Je ne vais quand meme pas rebrousser chemin maintenant... Un peu de cran, bon sang, ressaisis toi!, se morigèna t il.

Alex avait entendu des pas se rapprochant de sa porte de chambre. Non il ne s'agissait pas de ces chaussons d'infirmiers, mais bien de chaussures de ville au claquement plus sonore.
Curieux de ce bruit familier et lointain en même temps, oui il avait déjà passé un long moment dans sa chambre d'hôpital, il se leva et prit la direction de la porte. Il la clancha et l'ouvrit sur un Nameless One quelque eu prit au dépourvu aurait-on dit.

Ravi de voir un camarade de l'école et collègue du journal, il lui adressa un joyeux sourire:

-Name! content d'te voir. Comment ça va? Lui dit-il en lui proposant sa main à serrer.

Alex venait de passer, également, un long moment sans avoir vu Alexandra. Il avait secrètement espéré que Name ne viendrait pas seul, mais accompagné de sa nouvelle amie, mais lorsqu'il eut regardé les alentours, il vit qu'il était seul.
Il l'invita à entrer dans sa chambre et s'en alla sauter sur son lit. De bonnes nuits revigorantes, il avait passé dans cette chambre. Il avait réussi à récupérer un peu de ces longs moments passés sans dormir:

-Viens, entre, prend place. Ajouta-t-il avec une mine joyeuse mais encore un peu fatiguée.

-Comment vas-tu?...

Name se tint un peu coi. Alex l'avait manifestement entendu, et il avait ouvert la porte sur lui, dans la position on ne peut plus ridicule de porte-manteau, le bras levé, alors qu'il hésitait encore à frapper. Il baissa le bras, et les yeux, le regard aussi, très mal à l'aise. Son camarade ne semblait pas trop lui en vouloir, et il semblait presque content (?) de le voir... Paradoxalement, il en conçut un malaise d'autant plus grand. Il rentra dans la chambren gêné et silencieux ne sachant pas du tout ce qu'il allait lui dire.

-Tiens, ça f'sait un bail! Alors, ça roule?
Tout à fair le genre de sortie ringarde à souhait,et en k'esoèce tout à fait déplacé. Il se sentait idiot.

-Je suis passé te dire bonjour, comme ça, v'nir aux nouvelles...
Non décidément, le ton badin de la conversation, ce n'était pas non plus fort à propos, et en plus particulièrement irrespectueux pour le convalescent. Il se sentait très idiot, maintenant.

-Ecoute, je sui venu parce que je m'inquiétais, et je voulais pas que tu crois que tous le monde s'en fout.
Trop brutal. Trop choquant. Trop agressif. Non, vraiment, il devait vite trouver quelque chose pour meubler le silence, qui commençait de s'étirer dans le temps, et qui le mettait au supplice.

-Tu parles d'un réconfort. Je viens et je me contente de le regarder dans le blanc des yeux comme une bête curieuse... C'est encore pire que tout.

-Euh... Bonjour.

C'était un début. Il mourrait d'envie de repartir se terrer quelque part, il ne savait meme pas ce qui lui avait pris de venir jusqu'ici.

-Alors, quoi de neuf?

Pire que tout. la sortie bateau par execellence... Ou médiocrité, c'est selon. Il sentit ses joues s'empourprer, et trouva soudainnement très interessant le lacet de sa chaussure gauche. Le drame de la pièce, c'était qu'elle était désespérement vide, avec rien pour fixer son attention et se donner contenance. Il appréhendait déjà la réaction de son camarade qui,si il semblait bien physiquement, montrait malgré tout certain signe de fatigue ; Comme si il avait passé un peu trop de temps avec lui même...

Plutôt surpris par le comportement silencieux de Name, Alex se demandait pourquoi son visiteur était si discret. Pour lui c'était une très bonne chose que quelqu'un lui rende visite: cela prouvait au moins que, quelque part, il manquait. Il n'avait pas mal pris le moins du monde le comportement gêné de son camarade, mais il était curieux de son silence:

-Euh...ça va Name? C'est moi l'convalescent, on dirait que tu es plus mal que moi?

Avait-il dit en rigolant. Il essayait de détendre l'atmosphère. Il passa vite à la suite de la discussion pour montrer qu'il n'était toujours pas gêné tant en colère, bien qu'un peu affaibli tous de même:

-Bah moi, y'a pas grand chose de neuf par ici. Je passe des journées répétitives qui finissent par me faire perdre la notion du temps. J'sais même plus depuis combien de temps je suis là. Pas longtemps, certes...euh...enfin je crois...

Il avait une drôle d'impression, comme si effectivement, le temps lui échappait. Il essayait de se remémorer mais rien n'en fut, il n'aurait pu dire depuis combien de temps il était là. Mais au fond il s'en moquait. A l'hôpital il était entouré de médecins qualifiés et de sa nouvelle amie. Il ne manquait plus que, par ci par là, quelques visites de ses amis et de Miss Wulfric et tout serait parfait. Ceci dit, sa nouvelle amie se faisait discrète depuis un petit moment. Alex se languissait de la revoir, mais elle semblait avoir disparue de l'hôpital:

-Et toi, comment tu vas? Ça marche le journal? Et les cours? J'n'aurais pas beaucoup à rattraper j'espère?

Une question lui brûlait les lèvres. Il hésitait à la poser, ne sachant rien de ce qui avait pu se passer depuis qu'il était absent, mais il la posa quand même:

-Alors, comment va Alban? J'espère que tout roule pour lui. Et comment ça se passe à l'école? Saya continue, ou elle n'en avait qu'après moi?

Alex ne poursuivit plus avant d'avoir eu une réponse de Name. Le bien être de l'école et la santé de ses élèves lui tenait à coeur...

Heureusement pour lui, Alex était de bonne composition, et son séjour semblait commençait de porter ses fruits. En plus il lui fournissait un sujet de conversation, autrement plus neutre et moins honteusement banal que de causer de la pluie et du beau temps.

-Côté boulot, tu n'as pas trop à t'inquiéter... J'ai même ouïe dire que Mlle Wulfric tiendrait compte de ton hosp... Hem, séjour ici; pour ne pas que tu sois pénaliser. Il doutait fort que sa bévue passe inaperçue, mais ça le mettait mal à l'aise de traiter le gryffondor comme un "malade". Il y a tout, dans ce mot, trop dans cette notion. La maladie physique est pénible, la maladie mentale effrayant, parce que incompréhensible pour le commun des mortels. Le traiter comme tel dans son esprit serait faire de lui un paria, un exclu. Un marginal. Et ça, ce n'était pas envisageable l'espace d'un instant.

-Pour Alban, je ne peux pas parler en son nom et à sa place. Je m'hasarderai à dire qu'il es égal à lui même, mais que même si il ne l'avouera jamais, en tout cas pas devant nous, toute cette histoire lui occasionne une profonde contrariété.

Il ne pouvait pas non plus lui garantir qu'Alban viendrait. Il abhorrait le mensonge, et en particulier dans ce gerne de situation, ça le rendait pernicieux.

Quel intérêt trouverait il à venir jusqu'ici? Pourquoi se risquerait il à s'aventurer à Ste Mangouste, alors qu'il n'apprécie pas particulièrement la foule, population surnuméraire et aliénante à l'envahissante indifférence?

-Et quant à la euh, raison des troubles, on m'a laissé entendre qu'il n'était pas très avisé de t'en parler, en réalité.

Il s'interrompit, le temps de se remémorer le ton ferme et le regard enflammé de l'infirmière chargée du suivi par le médecin traitant, qui avait lourdement insister, martelé, même, qu'il ne fallait pas lui occasionner de chocs émotionnels trop brutaux, et que si il était ici, c'était pour l'isolement nécessaire à la reconstruction de soi'. En clair, c'était pas un mot de trop, ni rien de nature à faire replonger le convalescent.

-Je t'assure que la situation est totalement sous contrôle. Mlle Wulfric gère très bien la situation, et l'ordre est maintenu, de même que les cours. Et aussi les exam', donc je te conseille de bosser.

Il s'interrompit, avant de reprendre, du ton le plus convaincant possible.

-Tu dois te reposer, et surtout ne plus t'en faire pour ça. Quand tu reviendras, je suis certain que tout sera rentré dans l'ordre, et que tout cela te semblera... Un bien mauvais cauchemar.

Sur le climat particulièrement posé des évènements, Alex était resté très calme, sauf peut-être un peu excité que l'on lui rende visite. Nameless One venait de lui faire un résumé de la situation qui était pour le moins rassurante bien que non détaillée. Il n'avait quasiment rien révélé sur Alban, qui commençait à lui manquer beaucoup(tout comme l'école et ses amis). Il n'avait jamais été très proches d'Alban, mais Alex l'aimait bien et il aurait voulu le voir lui rendre visite à l'occasion. Même s'il comprenait, Alex en avait été quelque peu peiné.

Name était déjà venu le voir, et comme première visite, il en était honoré, compte tenu de ses cours, son poste au journal, les examens qui venaient aussi...Bref il était content.
Il avait pour consigne d'éviter les émotions mais de savoir que l'on pensait à lui au point de venir le voir, cela le poussait au sommet de ses émotions. Certes ce n'était pas grand chose, mais pour lui qui était parti avec le moral dans les talons, cela signifiait beaucoup. L'emprise de Saya se faisait-elle moins fort qu'il n'y paraissait?

Il fut quand même un peu triste d'apprendre que l'on ne devait rien lui dire, mais il savait que toutes ces démarches avaient été prises pour son bien. C'est pourquoi il n'y prêta pas longtemps une grande attention.
Il devrait bosser ses cours, mais...d'où viendraient-ils? Il n'avait pas de restrictions de visites mais Name ne lui avait pas apporté de devoirs. Mais de toutes façons, lui étant interdit de pratiquer la magie, il serait limité à la théorie. Peut-être qu'en la présence de Miss Wulfric, il aurait droit à une faveur pour ces interdictions? Mais il en avait, plus ou moins, cure:

-Un mauvais cauchemar tu dis? Voilà un judicieux choix de mots. Dit-il l'air amusé.

Il avait visiblement fait des progrès non négligeables dans son comportement. Il était moins sur la défensive susceptible dans laquelle il était avant son départ. Même Aranya et son air hautain ne l'atteindrait pas. Il était d'excellente humeur:

-Bien, je dois être raisonnable alors. Ok j'n'y penserais pas, j'espère juste que les choses se sont et vont s'arranger en ce qui concerne cette fichue salle. Enfin, ma foi, je n'dois pas y penser.

Et il passa à autre chose en moins de temps qu'il n'en faut pour expirer l'air de ses poumons. Il aurait bien voulu lui présenter sa nouvelle camarade mais curieusement, elle n'était toujours pas venue. Il ne savait pas comment le dire mais la visite de Name l'encourageait d'une certaine manière. Il y réfléchit un moment, et préféra taire cette vérité qui aurait pu mettre Name mal à l'aise.

-Et pour le Chicaneur alors? Les impressions continuent j'espère? Tu ne m'as pas apporté un numéro? Que je lise mon horoscope. Ah mais...je ne sais pas si j'y ai droit en fait. Je demanderai ça à Kate quand elle viendra ce soir. Et les sorties à Pré-au-Lard? Tu es allé faire un tour chez honneyduke dernièrement? Je te demande ça parce que j'aimerais bien, si tu veux bien, que tu m'achètes un paquet de baguette magiques à la réglisse.

Une demande presque inconvenante mais Alex avait perdu le goût de ces friandises de Pré-au-Lard. Il fit une pause. Il avait beaucoup parlé. Surtout, il avait posé beaucoup de questions, c'est pourquoi il s'interrompit le temps de laisser son camarade en placer une...

-Si il n'y a que cela pour ton bon plaisir...

Il sortit négligemment sa baguette, et posa sur la table ce qui ressemblait à de petits timbres poste, et d'un geste désinvolte du poignet, en mumurant 'amplificatum'. Les timbres de papier grossirent jusqu'à devenir des feuilles de cours, rangées en piles bien nettes.

-Voici les cours à rattraper et à potasser, fit il en pointant les piles au fur et à mesure, là, les devoirs à faire, ceux à rendre, et quelque complément sortis des livres de cours, parce que je crois que tu as droit à des livres de cours, mais la bibliothèque laisse un peu à désirer.

Il s'interrompit, restant un peu interdit, après s'être rendu compte qu'il avait agoni Alex de travail en une seule visite. Il s'empressa de le rassurer :

-Bien entendu, tu as le droit de te faire assister, et surtout de prendre le temps qu'il faut, bien sûr. Tu as droit à un régime de dispense, sur consigne expresse de la Directatrice.

Il avait récité tout cela, puisqu'il se l'était répété un certain nombre de fois, pour être sur de ne rien oublier... Et d'avoir quelque chose à dire. Mais du coup, il se rendit compte qu'il allait passer pour un horrible rabat joie, casse pied, et bas du front. Il s'empressa d'ajouter, de manière maladroite :

-Oh, bien sûr, je n'ai pas oublié un petit quelque chose...

Il sortit de sa poche des Dragées surprises de Bertie Crochu, ainsi que quelque choco grenouille, qu'il posa en tas sur le lit.

-Je me suis dit que quelques bonbons te ferais le plus grand bien, après tout ce travail scolaire. Tu sais ce qu'on dit, après l'effort le réconfort.

Bien entendu, il avait tut une bonne partie de ce qui aurait été une réponse complète aux questions que posaient Alex ; il ne savait que dire d'Alban, et ne voulait pas s'engager, ni dans un sens, ni dans l'autre. Et pour ce qui était de Saya et de la salle... Il se haïssait de devoir faire ainsi l'autruche, en taisant tout, ainsi que les problèmes que continuaient de poser la salle.
Ca et puis... La disparition mystérieuse de sa condisciple, Clementine Zin'.

-Je n'ai pas ça, pas du tout...

Alex regardait d'un œil bizarre, mais en même temps très intéressé, les devoirs que son camarade lui avait apportés. Il ne les avait pas oubliés. De sa chambre de l'hôpital, c'était la seule chose qui le ramenait à Poudlard. Certes la visite de ses amis le replongeait tout autant dans l'atmosphère magique, mais ce n'était pas la même ambiance.

Avec ses amis, c'était le côté rigolade, blagues magiques, entorse au règlement(même si au prélude de son départ ils étaient tous dans des états seconds d'agacement dut à la fatigue et à la peur), alors que les devoirs le replongeaient dans les salles de classe qu'il se languissait de retrouver.

Il sourit à Name et mit ses devoirs sur le coté pour s'y affairer plus tard. Il n'était pas très très studieux, mais il était bien décidé à en faire une bonne partie dès le soir venu. Il prit également avec joie les friandises apportées par son hôte. Il ne lui devait absolument rien et d'y avoir pensé rendait Alex plus euphorique qu'il ne l'était déjà: On avait pensé à lui rendre visite mais en plus avec des attentions sympathiques, pas comme s'il s'agissait d'une "tâche à accomplir" comme par principe pour se donner bonne conscience:

-Merci Name...c'est...vraiment gentil.Dit-il en toute honnêteté.

Pour ce qui était du temps à prendre pour faire ses devoirs, Alex s'en doutait bien. Il n'y avait pas de professeurs qui viendrait le surveiller dans sa chambre. Et n'ayant pas ses affaires de classe avec lui, la tricherie, s'il en eut été tenté, lui serait tout bonnement impossible.
De plus, un soutient de son amie Alexandra, l'aiderait très certainement à faire ses devoirs avec plus de sérénité que d'ordinaire.

Mais bref ils n'allaient pas converser de devoirs d'école lors de la première visite de son ami:

-Tu ne sais pas si Miss Wulfric a parlé de la salle ou...ah non c'est vrai, je ne dois pas y penser...

Alex n'avait pas réellement oublié, mais il était avide de savoir si Poudlard allait bien. Il espérait que Name relance la conversation en ce sens. Le temps d'arrêt qu'il marqua était trop long pour une simple erreur de mémoire et Alex commençait à croire que Name avait remarqué où il voulait en venir. Il se tut attendant qu'il lui réponde quelque chose...

N'y tenant plus, Name poussa un soupir et baissa la tête. Il entreprit de marcher jusqu'ua lit et s'y laisse choir, les bras pendants entre ses genoux.

-Ecoute, pour être franc, complètement, on est toujours dans la panade. Et c'est pire puisqu'il n'y a plus personne pour se battre, plus personne qui n'en ait la volonté véritable. En quelque sorte, ton club, si peu fréquenté soit il, était une sorte de rempart. Même si tu penses pas avoir réussi à faire quelque chose, sache que tu as pourtant contribué à maintenir les choses dans les rails. Désormais les choses sont pires : la suspicion règne, un morne silence se promène dans les couloirs, plein de morgue et menaçant, alors que la peur à museler absolument tout le monde.

Il se tut, gardant les yeux dans le vague. Il avait dit tout cela d'une traite, d'une voix monocorde et basse, exactement comme si il lisait un bulletin meteo. Il repensa à l'Ecole, à Saya qui la menaçait, et à l'inaction complète et résignée des élèves qui se laissaient lentement mais surement submegés par leur crainte.

-Je ne vois pas d'issue favorable ; l'Ecole va fermer, je le sens. Cette fois, c'est vraiment la fin.

Il se tut à nouveau avant de jeter un regard alarmé à Alex, et de se lever d'un bond, en allant vers la porte :

-Je n'aurais jamais dû te dire tout ça... Je vais me faire taper sur les doigts, c'est clair, mais j'ai euh pensé que tu avais le droit d'être informé de la réalité des faits. C'est pas ce que tu aurais voulu entendre, et c'est pas non plus ce que j'aurais voulu te dire. Mais je suis moi même impuissant face à tout ça.

Sans que personne ne l'ait vue ni entendu entrer, Alexandra s'était glissée dans la chambre du Gryffondor, comme le premier jour de leur rencontre. D'un bond leste, elle se hissa sur le lit et regarda tour à tour les deux garçons de son regard candide.

- Coucou !

Derrière ses traits enfantins et son masque de candeur, perçait quelque chose de décalé par rapport à la fillette ; une pointe de tristesse, une d'abattement, trahie par le ton de sa voix, moins enthousiaste qu'à l'accoutumée.
Elle porte son attention sur Nameless One, qu'elle observa minutieusement sous toutes les coutures, comme un nouvel objet de curiosité dans un endroit où la monotonie se faisait reine et loi.

- Pourquoi tu dis des choses comme ça ? demanda t elle. Si tout est foutu, à quoi ça sert de le dire, hein ?

Elle se tourna vers Alex.

- Pis qu'est ce t'y peux, toi ?

Des suites de tout ces dires, Alex était abasourdi. Name venait de lui apprendre une terrible nouvelle et Alexandra, que Alex était ravi de revoir enfin, arborait une mine triste, ce qui l'amenait à éprouver beaucoup de peine.

Il réfléchit un moment et commençait à culpabiliser sérieusement et dangereusement. Il avait fermé son club sur un coup de tête mais ne voulait pas que les choses dérivent ainsi. Certes, s'il avait pu prévoir de telles conséquences, il s'en serait très certainement ravisé mais les choses étaient faites et il en fut plus que mal à l'aise. Il se leva de son lit et rappela Name tout en s'approchant d'Alexandra:

-Tu as raison Alex' je n'y peux rien en effet. Name? Attends. Je sais bien que tu ne devais rien me dire et de ma bouche, rien ne sortira, mais si je peux...ben non je ne peux rien faire d'ici...

Il ne comprenait plus. Pourquoi fermer l'Ecole? Miss Wulfric était bien plus forte que ça? Il voulait le croire du moins, mais si Name lui apprit la fermeture prochaine de Poudlard c'est qu'il devait en être autrement. Comment Saya pouvait mettre autant de pagaille dans les esprits des élèves mais surtout des professeurs? Il fallait lutter, mais Alex avait été le premier exemple de "lâcheté" en tout abandonnant. Ce n'était pourtant pas "lui" d'agir ainsi mais son exaspération l'avait poussé à faire une folie.

Son regard se posa sur Alexandra qu'il essayait d'apaiser du regard. Le bon sens dont elle faisait preuve était plus que juste du point de vue d'Alex. Après tout il était là pour se calmer, mais aussi, c'était lui qui avait insisté lourdement pour en savoir davantage. Personne n'était à blâmer sauf peut-être l'absence de sang froid d'Alex quelques jours auparavant:

-Que peut-on faire? Comment sont les élèves et les professeurs? je n'veux pas que...qu'il...qu'il en soit...ainsi...

Alex bégayait, il était pris d'angoisses et ne pouvait plus se contrôler. Il prit de profondes respirations mais rien n'y fit. Il tomba plus qu'il ne s'assit, sur son lit et contempla le plafond. Passa quelques instants et il retrouva ses esprits. Il se croyait tiré de sa dépression, mais il n'en était rien. Il était encore sérieusement mal. Cela dit, l'aisance avec laquelle il posa une autre question était presque préoccupante:

-Miss Wulfric? Comment réagit-elle? Est-ce que vous l'avez vue?...

Name jeta un regard à Alex ; un regard mêlé d'étonnement, de crainte et de consternation.

Je n'aurais jamais du dire ça. Mais pourquoi donc est ce que je ne suis pas capable de tenir ma langue? Il ne fallait pas venir, non il ne fallait, les choses sont pire... Et en plus, je fais replonger Alex, à une vitesse effarante.

-Non, ne t'en fais pas... C'est moi qui suis défaitiste, parce que fatigué. Je dramatise. N'y prête pas attention.

Il fit un clin d'oeil et un sourire à Alex, alors qu'il n'en menait vraiment pas large. S'enfuir. Vite. Partir, mais pas comme ça, en le laissant comme ça.
Il tapota d'un geste maladroit l'épaule du gryffondor.

La directatrice saura quoi faire pour nous tirer de l'ornière. L'important c'est ta convalescence. Tu dois te reposer, et nous revenir en pleine forme. Tu as l'air encore fatigué.

Il voulut empoigner la clenche, mais se cogna bêtement la main dedans. Il s'y aggrippa -pas trop vite- et fit un petit signe de la main à Alex.

-Excuse moi, je dois repartir. On est limité en temps de visite, je ne sais pas si on te l'a dit, fit il d'un geste vague de la main.
Je reviens dès que possible avec un Chicaneur, dit il en levant le pouce gauche, pour bien lui montrer qu'ils se battraient, et que la vie continuait. Mais avant de partir, il ne put s'empêcher de lui lancer un regard ou perçait un pointe de commisération, et de dire à mi-voix :

-Encore désolé de t'avoir effrayé avec ces paroles. Soignes toi bien, et reviens nous vite.

Encore un petit geste de la main, un mince sourire, et le serdaigle disparut dans le couloir laissant là le gryffondor.
sort du rp.