Le soleil était resplendissant ce jour-là. La chaleur était au rendez-vous, sans être écrasante, et le vent se tenait tranquille. Plutôt que de rester dans les couloirs sombres de l'école, où elle passait la majeure partie de son temps lorsqu'il s'agissait de lire, Sylvia décida aujourd'hui de prendre l'air à l'extérieur, tout en entamant son douzième bouquin de la journée : Comment savoir, la question que tout le monde se pose toujours. Un titre qui se voulait accrocheur, et auquel Sylvia n'aurait pas porté un grand intérêt si elle n'avait pas lu dans la rubrique littéraire de la Gazette du Sorcier qu'il était écrit par un grand philosomage de son époque. Après tout, le titre ne faisait pas le livre.

Au dehors, l'inondation du parc était toujours de mise. Et si personne ne s'occupait de fermer cette salle, il pourrait rester en l'état un bon moment. Sylvia s'approcha du deuxième lac qui avait pris place dans le parc. Elle savait qu'un jour, elle devrait l'affronter. Pas comme la dernière fois où elle avait failli s'y noyer dedans si d'autres élèves n'étaient pas venus à sa rescousse. Non, cette fois, elle serait préparée à l'affronter... et à le faire disparaitre.

Tenant sa distance de sécurité, estimée globalement à deux - trois mètres du second lac, Sylvia le contourna pour rejoindre un banc en pierre assez loin de la grande étendue d'eau pour n'être pas déjà entièrement recouvert de mousse. Moitié soleil, moitié ombre (grâce au grand chêne derrière le banc), la place était parfaite pour y faire un brin de lecture. Sylvia posa donc son sac à côté d'elle, en sorti un épais bouquin d'environ cinq cents pages, et commença à la première page... ce sentiment de se plonger dans un nouvel ouvrage, de tout juste l'entamer et de voir le nombre de pages qui restait à lire engendrait un état de plénitude profond pour Sylvia. C'est avec un large sourire sur les lèvres qu'elle commença donc la première ligne...

Mimi s'étira largement en sortant du château et remonta sur son épaule son sac bandoulière. Il faisait un soleil radieux et elle n'avait qu'une seule envie : dessiner. Elle avait emmené Pioute son serpent avec elle. Mimi avait décider de faire un croquis du château pour l'envoyer à ses parents. Ils s'inquiétaient, enfin surtout sa mère, de la savoir à Poudlard alors que la salle de Risèd n'était toujours pas neutralisée.

Elle jeta un coup d'œil au Parc qui n'était à présent qu'une grande étendue mousseuse. Elle détourna le regard comme si elle avait peur que cette simple vu puisse la brûler. Elle préféra se concentrer sur son dessin. Hier, elle avait repéré un banc qui offrait un angle avantageux du château et avait prévue de s'installer là. Elle s'avança donc d'un bon pas et s'arrêta net en voyant une personne qui c'était déjà installée à sa place.

Elle couina une demi seconde, pensant qu'elle n'avait véritablement pas de chance. Sylvia Stender la blonde des Serdaigle était déjà assise en train de lire sur le banc qu'elle avait prévue d'occuper. Sylvia était bien la dernière personne que Mimi avait envie de croiser aujourd'hui. Cependant, l'envie de dessiner était plus forte que son antipathie bien dissimulée pour la Serdaigle. Elle soupira, caressa son serpent et repris sa marche vers Sylvia. Elle afficha un sourire de circonstance et demanda :

-Salut Sylvia, ça ne te dérange pas si je m'installe près de toi?

Alors que Sylvia entamait le troisième chapitre de son épais bouquin, des bruits de pas se firent entendre, suivi de la voix de Mimi Angel, élève à Serpentard et membre du Risèd Squad. Sylvia leva la tête de son bouquin à peine une demie-seconde, histoire d'avoir fait preuve de politesse en ayant regardé qui lui parlait.

"Si les autres bancs ne te conviennent pas, je suppose qu'il y a de la place pour deux sur celui-ci," répondit-elle en se poussant sur la droite afin de laisser un peu de la place à la nouvelle arrivée.

Sylvia ne s'attarda pas plus longtemps, reprenant ainsi sa lecture où elle en était. Mimi Angel n'était pas vraiment le genre de fille avec qui Sylvia cherchait à s'attendre. C'était une Serpentard, qui aimait sans aucun doute enfreindre le règlement, et qui n'était pas plus brillante que cela en cours. Du moins, aux yeux fortement subjectifs de Sylvia. Il suffisait de voir Mimi Angel en dehors des cours. Quand s'instruisait-elle avec un bon bouquin ? C'était clairement le genre de fille qui ne prenait que ce que les professeurs donnaient. Et comme Sylvia le disait souvent, ce que les professeurs de Poudlard donnent n'est qu'une ouverture vers le monde de la magie. Le reste devait passionner les élèves, les rendre curieux, et les pousser à chercher par eux-même. Ce que Sylvia aurait d'ailleurs bien mieux fait si elle n'était pas limité à douze livres par jours, par cette vieille chouette de Mme Pince.

On sait parfois plus de choses qu'on le pense. L'esprit humain a cette incroyable faculté de se cacher des vérités qui lui ferait mal si elles lui explosaient en pleine face. Se voiler la face, c'est ce que chacun de nous fait, jour après jour. Mais cela ne nous fait-il pas plus souffrir de chercher à enfouir ce que nous savons, pour ne pas voir que nous le savons ?

La Gazette du Sorcier avait dit beaucoup de bien sur ce bouquin. Mais au fil des pages, il en ressortait une vérité éclatante, que Sylvia n'était pas prête de se cacher : il était vide. Ce qui se disait était vrai, mais vide d'intérêt. Tout le monde le savait. Il était clairement inutile de perdre du temps à le mettre sur papier. Sylvia attrapa son bouquin par la fin, cherchant la table des matières. Il y aurait peut-être un chapitre intéressant, pour terminer. Autant le commencer tout de suite...

Mimi s'installa près de Sylvia. Elle déposa Pioute dans l'herbe et le regarda faire le tour de son pied. Elle sortit de son sac un carnet de croquis. Elle jeta un regard en coin à Sylvia et la vit retourner son livre d'un mouvement impatient. Mimi haussa les épaules et prit ses crayons. Elle préférait dessiner à la façon des moldus car elle aimait le mouvement des mains qu'elle devait faire avec un crayon dans les mains plutôt qu'avec une baguette.

Malgré son immersion total dans le monde de la sorcellerie, elle gardait quelques "tics" moldus. Elle observa le château d'un œil critique et commença à griffonner. Le fait de sentir la présence de la Serdaigle à coté d'elle la déconcentrait quelque peu. Elle observa du coin de l'œil la jeune Serdaigle encore une fois et se remis à griffonné. Après quelques longues minutes, elle s'arrêta et observa son œuvre.

Mimi était un peu étonnée mais assez fière de son dessin. Ce n'était pas du tout ce qu'elle avait prévue de dessiner mais elle n'en dit rien. Sylvia, malgré elle, l'avait inspirée. D'un geste de baguette, elle rajouta de la couleur au portrait de la jeune Serdaigle. Mimi déposa le dessin sur les genoux de Sylvia sans un mot. Mimi reprit une autre feuille et entreprit de faire un nouveau dessin.

Sylvia parcouru rapidement le sommaire. Rien de très glorieux finalement. Elle décida tout de même d'aller jeter un oeil au douzième chapitre, qui l'intéressait plus personnellement. Faisant en sorte de ne pas laisser les pages visibles aux yeux de Mimi Angel, Sylvia commença à lire "Quand soudain, vous vous surprenez à aimer tout ce que vous pensiez toujours détester".

Tandis qu'elle tournait la troisième page, prise dans un chapitre qui avait au moins le mérite d'être très intéressant contrairement aux autres, Sylvia sentit une feuille de papier se poser sur ses genoux, tout en voyant du coin de l'oeil Mimi Angel la déposer puis repartir à un nouveau dessin. Sylvia retourna son livre sur ses genoux, pour marquer sa page, tout en récupérant la feuille qu'elle venait de lui glisser. Un dessin. Un beau dessin représentant Sylvia, studieuse comme toujours, en train de lire son épais bouquin. Un sourire se dessina sur son visage. Elle se tourna vers Mimi, voulant lui dire quelque chose, mais ne trouva rien de bien original. Elle regarda à nouveau le dessin : il était superbe. Mimi Angel était décidément très douée. Sylvia se tourna à nouveau vers la Serpentard :

"Si tu étais aussi douée en cours qu'en dessin, tu pourrais presque me faire de la concurrence", dit-elle avec un sourire amical.

Non, Sylvia ne savait pas faire de compliment direct. Ou du moins, elle ne savait pas vraiment le faire. Mais c'était sa façon à elle de dire à Mimi qu'elle avait du talent. Elle roula soigneusement le dessin, et le rangea sur le dessus de son sac afin de ne pas le froisser.

"Merci..." ajouta-t-elle à voix basse.

Mimi ne put s'empêcher d'éclater de rire devant les dires de Sylvia. C'était sans doute une façon délicate qu'avait Sylvia de la remercier. Elle leva les yeux au ciel mais sentit un pincement en entendant la Serdaigle la remercier. Elle posa le dessin qu'elle avait commencer à coté d'elle et prit son serpent sur ses genoux. Tout en le caressant elle répondit à Sylvia :

-Tu sais Sylvia, tu m'agaces souvent, commença t-elle. Tu m'exaspères encore plus. Tu as la délicatesse d'un basilic dans un salle remplit de verre. Tu pourrais donner mal à la tête à un remède et tu es aussi obtus qu'intelligente.

Mimi marqua un temps d'arrêt pour reprendre sa respiration et regarda Sylvia dans les yeux :

A ta façon tu es attachante. Tu es quelqu'un qui fait réfléchir et qui fait avancer les gens. Je sais ce que tu as fait, je sais donc que l'on peut te faire confiance. Et même si ça me déchire la langue de te le dire, je ne peux pas m'empêcher de te considérer comme une amie. Mais attention : si tu le répètes à qui que se soit se que je viens de dire, je nierais tout en bloc et je te le ferais regretter. J'espère avoir été claire?

Mimi sans aucun autre mot repris son dessin.

Mimi Angel posa près d'elle son dessin, attrapa son serpent et commença à le caresser avec douceur. C'était bien le genre d'animal que Sylvia n'aimait pas. À côté d'elle, comme ça, elle ne le craignait pas. Mais le caresser, c'est bien une chose qu'elle ne pourrait pas. Comment pouvait-on s'attacher à ce genre de bête ? Cela relevait du mystère. Ou de la folie.

Mimi commença à lui énumérer les défauts que Sylvia avait, d'après elle. Tous étaient évidemment d'un in-fondement si total que Sylvia ne prit même pas la peine de couper la Serpentard, plus curieuse de voir où elle voulait en venir qu'avide de joute verbale. Mimi marqua un petit temps de pause, pour reprendre sur une note différente. Lorsque Sylvia entendit le mot "amie", elle crut que Mimi délirait. Ce qu'elle aurait d'ailleurs cru si la Serpentard ne s'était pas empressée de la menacer si elle venait qu'à répéter ce qu'elle venait de lui dire.

Amie... c'était ainsi que Mimi définissait Sylvia. Se gardant de le dire, cela lui fit chaud au coeur. Ses amis se comptaient sur les doigts d'une main. Et certains doigts restaient orphelins.

"Tu crois vraiment que j'irai me vanter qu'une fille de Serpentard me considère comme son amie ? C'est bien mal me connaître", répondit Sylvia, un sourire espiègle sur le visage.

Une Serpentard, oui. Une Serpentard que malgré tout, Sylvia aimait bien. Elle n'aurait jamais oser l'appeler une amie, jusqu'à aujourd'hui, considérant qu'il fallait que ce soit réciproque pour que ce soit vrai. Mais à présent, elle pouvait utiliser ce mot... ou pas. Elle ne comptait certainement pas dire à qui que ce soit qu'elle avait pour amie une Serpentard !

"Tu n'as pas que des défauts non plus," reprit Sylvia. "Et je n'aurai sans doute pas trop de mal à te considérer comme une amie, tant que ce ne sera pas en public."

Au moins, sur ce point, elles seraient d'accord.
Un sourire aux lèvres, Sylvia reprit sa lecture là où elle en était restée...

Alex avait passé des moments assez dures depuis quelque temps, mais le soleil l'appelait à sortir se changer les idées. Il avait vu depuis sa salle commune que le parc était bien accueillant malgré le lac inondé et tous les tracas qu'il avait dans le crâne. C'est pourquoi il avait descendu tous les étages du château, un à un(il ne connaissait pas les passages secrets) puis arriva enfin au dehors.

Là il fit quelques pas vers les banc de pierre qu'il connaissait pour les avoir investis plusieurs fois. Il s'y assit, pensant encore et toujours à...Poudlard. Et oui, pour une fois, Alex avait décidé de mettre ses problèmes de coté pour profiter des moments de réconfort dont il pouvait tirer un peu de gaieté.

Le sourire lui revint difficilement, puis...

Oh Sylvia et Mimi là bas. Pensait-il le cœur joyeux de les voire ensemble. Elle ne paraissaient pas se voler dans les plumes en plus, ce qui était une très bonne chose connaissant ces deux là. On aurait dit que la paix et l'harmonie qu'incitait le choixpeau avait enfin réussi à rassembler les élèves marchants tous vers la même lumière.

A cette pensée, Alex était enfin ravi depuis un long moment où il n'avait plus ressentit de bon dans les agissements de ses congénères. Il voulait aller les voire, mais il n'osait pas trop cependant.

Et puis zut Alex, vas-y donc. Je ne vois pas ce qu'il pourrait y avoir de pire que les moments que tu viens de passer. Il faut pas que tu t'y éternises enfin...

Il se leva puis se dirigea vers ses amies, cela dit d'un pas incertain. Il ne savais pas ce qu'il s'était dit plus tôt et si Mimi et Sylvia l'avaient vu arriver et se poser sur son banc. Mais de toute manière, elles n'allaient pas tarder à le voire arriver. Il s'approchait de plus en plus puis, arrivé à portée de voix mais hors de portée du Serpent, Alex leur dit avec un grand sourire:

-Bonjour vous deux, vous allez bien? Vous profitez du soleil vous aussi?...

Alors qu'elle terminait le seul chapitre qu'il lui semblait intéressant dans ce livre, Sylvia entendit des bruits de pas se rapprocher du banc où Mimi Angel et elles étaient assises. Elle leva la tête pour y découvrir Alex Auhesse, son ami de Gryffondor. Elle avait décidé de mettre un peu de distance entre eux deux, une semaine auparavant, le temps qu'il oublie cette vieille histoire et l'envie de lui en reparler. Une semaine lui semblant suffisant, Sylvia ne cherchait plus à l'éviter, désormais, à coups de mensonges sur une tonne de travail en cours.

"Salut Alex", dit-elle en le voyant s'approcher. "Mimi me fait de l'ombre avec son coloriage digne d'un sorcier de bas âge, mais je ne suis pas là pour faire bronzette, moi", ajouta-t-elle avec un air de supériorité. "Et toi, que viens-tu faire ici ? Tu ne vas tout de même pas t'enduire de crème solaire et t'allonger sur une serviette de plage, j'espère ?" dit-elle d'une voix aiguë et moqueuse.

Tout en disant cela, Sylvia avait en tête une élève en particulier : Mila Burkhart, une Serpentard qui avait pris le parc du château pour une plage. Désolant. En voyant ce spectacle, Sylvia n'avait pas même cherché à aller plus loin, et avait fait demi-tour en direction de la bibliothèque. C'était tout de même tragique, aux yeux de Sylvia, de voir des filles si superficielles. La discussion qu'elles avaient eu toutes les deux, dans la salle des trophées, n'avait d'ailleurs pas décollé bien haut. Mila était venu se cacher après s'être retrouvée avec une bonne trace d'encre sur le visage. Rien de spectaculaire, en somme.

Au loin, des élèves de première année s'étaient approchés du lac - le vrai - et commençaient à se déchausser pour y mettre un pied ou deux dedans. L'un deux avait d'ailleurs déjà de l'eau jusqu'à mi-mollet. Sylvia bondit de son banc, se tenant raide droite devant celui-ci.

"Hé, vous là-bas !" cria-t-elle avec autorité. "Il est interdit de se baigner dans le lac. Alors sortez-en vite avant que je ne retire cinq points à chacun d'entre vous !"

Irresponsables. Voilà ce qu'ils étaient.

-Je te remercie Sylvia mais mon coloriage fait moins de bruit que ton pseudo cerveau en "ébullition" répondit Mimi. Et si Alex a envie d'exposer don corps d'athlète squelettique aux autres étudiants c'est son droit.

Mimi lança un clin d'œil à Alex et se leva. Son serpent tomba lourdement sur le sol et se tourna en sifflant. Mimi avec une grimace se précipita vers lui en lui adressant milles excuses. Le serpent ne semblait pas l'entendre de cette oreille et claqua de ses minuscule crocs vers elle. La mine déconfite, elle préféra le laisser bouder dans son coin. Mimi savait que quand il le voudrait, il reviendrait vers elle.

-Il fait beau mais heureusement pas trop chaud, fit Mimi en s'étirant quelque peu. Assied toi à ma place Alex si tu le souhaites. J'ai besoin de changer de perspective.

Mimi s'installa par terre en face du banc et ressortit un autre bloc de papier. Posant ses autres dessins sur son sac. Elle observa le paysage qui l'entourait. Ils avaient vraiment de la chance de pouvoir étudier dans un cadre aussi beau et aussi agréable.

Un agréable sourire aux lèvres, Alex s'avança d'un pas de plus vers ses amies. Il n'avait plus sourit ainsi depuis longtemps. Son assurance le regagnait et sa sympathie qu'il témoignait à tous le monde de manière générale était à nouveau présente en lui. Sylvia avait parlé d'un ton tout à fait amicale et qu'il appréciait beaucoup. De l'humour qui rendait le Gryffondor calme et serein. Des sons qui l'apaisaient d'une manière impressionnante. Comme une sorte de berceuse.

-Oh que non Sylvia, rassure-toi, je ne suis pas du genre à faire bronzette. Déjà parce que ma peau et mes yeux ne me le permettent pas et ensuite parce que je trouve que ce serait gâcher son temps à rester là sous le soleil sans profiter des bons moments qui nous sont donnés de vivre en pareils endroits et pareil compagnie.

Mimi s'était levée et avait fait choir son serpent. Alex n'avait jamais été rassuré devant les reptiles, aussi lorsque Mimi l'invita à prendre sa place, il se dirigea vers le banc en prenant soin de bien esquiver le serpent boudeur de Mimi. Ceci fait, il s'assit avec délicatesse aux côtés de Sylvia:

-Merci Mimi, c'est gentil de me laisser ta place. C'est vrai, le temps est tout simplement charmant aujourd'hui: pas trop chaud et un soleil magnifique. Mais au fait,...que dessines-tu? Enfin plutôt, que vas-tu dessiner? J'peux voir ce que tu as déjà fait?

Il avait un livre avec lui, un petit ouvrage sur l'origine des hippogriffes. Il avait suivit l'exemple de Sylvia qui consistait à s'instruire le plus possible dès qu'il en avait l'occasion. Encore une bonne manière que son amie lui avait inculqué. Il avait profité de ses moments de libres et de cette radieuse journée pour tenter de lire son livre. Il se tourna vers elle et lui demanda tout en montrant son ouvrage:

-Toi aussi tu as profité du beau temps pour t'enrichir l'esprit?

La jeune fille brune arrivait en compagnie de Dream, son animal de compagnie. Le lac luisait de mille feux sous un soleil de plomb, il faisait particulièrement chaud. Nicoline alla donc à l'ombre, elle posa son sac tandis que son beau chien roux se coucha près d'elle. Elle toucha la baguette dans sa poche, oui, elle était bien là. Elle eut un soupir et farfouilla quelques secondes dans son sac, en sortant un petit manuel poussiéreux. Une mèche de cheveux sombres cachait une partie du visage de la sorcière tandis qu'elle feuilletait son livre. Un manuel de formules pour les cours de défense contre les forces du mal. Dream regarda sa propriétaire avec curiosité, il aperçut bientôt plusieurs élèves un peu plus loin. La jeune fille tourna la tête en direction des voix, ses grands yeux sombres détaillèrent les gens, elle ne les connaissait pas. La sorcière replongea son regard dans son livre, essayant tant bien que mal d'ignorer les autres personnes un peu plus loin.

Quel bruit ! Je ne peux même pas lire tranquille...

Pensa-t-elle en soupirant. Malgré ça, elle n'alla pas les voir, laissant son chien s'endormir. Bientôt, elle sortit une chocogrenouille de son sac et commença à la sucer, entièrement absorber par sa lecture. La peau blafarde de la jeune fille entretenait ce teint, elle n'aimait pas bronzer au soleil, non, elle n'aimait le soleil simplement.