Flash-Back (Deux ans avant notre ère...)
Il était stressé, en sueur dans son bleu de travail malgré la douce brise d'été de ce mois de Septembre. Quel père ne le serait-il pas ? Un père sorcier peut-être. Mais lui, il était moldu, et il avait appris que son fils unique était un magicien. Pas facile à encaisser. Il lui avait fallu maintes preuves à l'appui pour ne pas croire en un mauvais canular. L'imagination débordante, il avait cru à une machination orchestrée par un réseau de voleurs d'enfants... une visite impromptue avait mis fin à la psychose.
Désormais, il cherchait la voie Neuf 3/4... et ils se contentèrent de suivre une panoplie d'excentriques, des gens avec des chapeaux haut-de-formes en motif à fleurs, ou avec des robes de salon et des caddies de golf. Il eut un haut-le-cœur en passant la barrière, et son fils, excité comme une puce, ne put réprimer un rire en voyant sa tronche décomposée.
Les adieux furent brefs entre les deux mâles. Mais pas sans amour. Il étreignit son fils et tenta de lui glisser un couteau-papillon dans la poche arrière de son jean, il se sentirait plus rassuré comme ça... Reevers crut que le siège était bancal en prenant place dans un des wagons de tête. Il vira le couteau qu'il enfourna dans son sac à dos, en essayant de ne pas trop bousculer les personnes présentes dans le wagon.
Il s'était presque fait beau pour l'occaze, faut dire que ses fringues sont toutes délavées, comme sa tignasse blonde virant sur le brun par endroit. Il prit ainsi place dans le train, un peu intimidé mais bouillonnant à l'intérieur et observa les uns et les autres se saluer, échanger des impressions sur leur vacances d'été ou tout simplement se présenter... Il n'était pas un adepte du premier pas, aussi ferma t-il son bec jusqu'à ce que le train commence à partir, serrant ses poings dans sa poche comme pour se donner un soupçon de courage. Il vit alors que la personne en face de lui le regardait et lança un grand sourire.
" Salut, moi c'est Reevers ! Enchanté, ça va ? " fit-il en tendant une main à moitié calleuse, petite et un peu potelée, sans tenir compte du jeu de mot qu'il avait fait.
C'était le début de l'aventure, et pourvu qu'elle dure se disait-il. Le peu qu'il avait vu du monde magique, en faisant son shopping dans le fameux chemin de Traverse l'avait émerveillé et grandement impressionné, autant qu'il n'était pas au bout de ses surprises...