Arrivée de la table des Gryffondors.

Sylvia finit par se diriger vers la table de sa maison, arborant fièrement son badge de préfète en chef. Finalement, cette année, c'était un peu comme si elle était la chef de tous les Serdaigles, pensa-t-elle avec bonheur. Elle jeta un oeil à sa table : elle était la première arrivée. Ce n'était pas étonnant : avec les multiples allers-retours du Poudlard Express, certains préféraient sans doute attendre encore un peu avant de retrouver les bancs de l'école, les notes et les devoirs du soir.

Le milieu du banc lui sembla être une bonne place. Elle verrait bien arriver les nouveaux et anciens élèves mais serait également très bien placés pour voir les répartitions. Et enfin, elle serait au centre de tous les élèves. Une place stratégique en somme. Sylvia prit donc place là, se décidant à patienter avec un livre qu'elle avait rangé dans une poche intérieure, agrandi à l'aide du sort "Amplificatum". Le livre en question était un gros pavé d'un bon millième de page. Il avait pour titre "Théorisation sur l'existence des Epouvantards". Sylvia l'ouvrit à peu près en son milieu, où résidait un petit morceau de tissu, qu'elle s'empressa de ranger dans sa poche.

Une lecture qu'elle avait commencé dès la réception de la lettre du professeur Wulfric, annonçant la réouverture de l'école. Elle s'était souvenu des plans qu'elle avait fait avec Cavendish, un serpentard, pour détruire tous les cauchemars que la salle du Risèd avait envoyé dans l'école. Si lui avait pris la fuite, Sylvia non. Elle était bien décidée à empêcher l'école de fermer de nouveau.

Douglas s'était levé de bonne heure, ce matin-là. Il avait revêti sa cape aux couleurs de sa maison, et est descendu hâtivement en direction de la Grande Salle, pour son petit-déjeuner.
Il descendait les escaliers rapidement, croisant quelques élèves et les saluant avec un sourire et un signe de tête. Douglas étant de bonne humeur, pour une matinée. D'habitude, ca ne lui réussi pas tellement.

Il franchit l'immense porte de la Grande Salle, dans laquelle se trouvaient déjà un bon nombre d'élèves. Quelques uns encore un peu endormis, s'efforçant de se reveiller, et d'autres déjà chahutant. D'autres encore, le nez dans leur bouquin.
Douglas prit place a la table des Serdaigles. Il se servit dans tous les mets a sa disposition.
Il aurait meme pû manger ce qui n'était pas commestible. Son ventre criait famine. Il n'avait pas mangé la veille au soir, n'ayant pas faim.
Il se rattrapait donc ce matin, mangeant tout et n'importe quoi.

Il ne prenait pas le temps de parler avec les élèves autour de lui, bien qu'on ne lui parlait pas directement. Bouche pleine, ce n'est pas très facile de s'exprimer, surtout que cette derniere n'était vide que quelques secondes avant d'être a nouveau remplie.

Un élève de sa maison arriva dans la grande salle, le ventre grouillant à n'en plus finir. Sylvia, plongée dans son livre, ne put s'empêcher de relever la tête d'un air mécontent. C'était déconcentrant, et de très mauvais goût si tôt le matin. Sylvia n'aimait pas ce genre de bruits. Surtout lorsqu'ils provenaient d'un autre estomac que le sien.

Douglas Bayne. En deuxième année dans sa maison. C'était lui qui était à l'origine de ce vacarme ventral. Sylvia tenta de replonger dans sa lecture, cramponnant son livre de chaque côté de la couverture. Elle attendait que la faim arrive pour commencer à déjeuner. Ce qui n'allait pas arriver de si tôt avec un élève comme celui-ci non loin d'elle. Du coin de l'oeil, elle le vit attraper à manger en hâte, en choisissant plus ou moins n'importe quoi, du moment que ça lui tombait sous la main. Sylvia posa son livre d'un coup sec sur la table, le refermant à l'aide du petit mouchoir qui était dans sa poche.

"Douglas, il y a suffisamment à manger pour nous tous. Inutile de t'empiffrer ainsi", dit-elle d'un ton sec en rangeant son livre dans son sac.

Avait-elle déjà parlé à ce garçon, avant ce matin-là ? Elle n'en avait absolument aucune idée à vrai dire. Il était sans doute assez passe partout pour qu'elle ai oublié un détail comme celui-ci. Surtout que si jamais elle lui avait adressé la parole, c'était sans doute entre deux toasts au petit déjeuner...

Douglas n'avait pas remarqué que Sylvia Stender, une élève de sa maison qu'il avait déjà remarquée auparavent, était assise non loin de lui, en pleine lecture.
Apparement, le bruit du gargouillement l'a dérangée, ce qui l'a poussée à dire clairement que Douglas se goinfrait.
Il le savait très bien, et franchement, il n'en avait rien a faire.
Le ton sur lequel elle lui avait parlé ne lui pas plu tant que ca.
'' Je m'empifre a mon aise, si ca ne te plais pas, tant pis pour toi. J'ai faim, je mange. '' Rétroqua-t-il.

Non, la remarque qu'elle lui a faite ne l'a pas plus dérangée. Mais le ton qu'elle a employé l'a bien irrité.
'' Apparement, on a même plus le droit d'avoir faim '' Pensait-il en soupirant.

Qu'importe, il continuait son petit déjeuner, ne prenant pas compte des paroles de Sylvia, qui l'avait quand meme vexé.
Douglas n'est pas rancunier, mais il n'aime pas qu'on lui parle méchament s'il n'a rien dit précédemment.

Il la fixa quelques secondes avec un air triste et en colère a la fois, bien qu'elle ne regardait pas forcément.
Ca l'avait bien dérangé, mais n'en montrait pas les signes.
Il ralentissait la cadance, mangeait ''normalement''.
Quand il eut fini, il resta assis sur le banc, le regard dans le vide, caressant son rat, toujours sur son epaule.

Sort du RP.

Douglas ne se gêna pas pour répondre à Sylvia. Légèrement vexée, la blondinette pinça ses lèvres. Elle n'aimait pas qu'on lui répondre. Surtout lorsque la personne en face d'elle était en tort. Ce qui était forcément le cas, de toute façon. Elle remarqua cependant qu'il se mit à manger moins goulument, ce qui lui arracha un sourire de satisfaction. Comme quoi, elle avait quand même de l'autorité. Ce dont elle ne doutait pas une seconde.

"C'est bien mieux ainsi," dit-elle alors qu'il mangeait d'une façon plus raisonnée.

Attrapant un toast à son tour, elle se décida à avaler quelque chose. Elle n'avait pas très faim, mais sa matinée était chargée. Pas une seule heure de répit jusqu'au déjeuner. Il était donc préférable qu'elle mange un peu si elle ne voulait pas terminer sur les rotules à onze heures.

Sylvia observait les tables des autres maisons. Poudlard était de nouveau bien peuplé. Les parents d'élèves avaient sans doute finit par céder, et laisser repartir leurs chères petites têtes blondes à l'école. Tant mieux ! Si les élèves avaient été trop peu nombreux, l'école aurait peut-être fermé de nouveau. Et puis avec tant d'élèves, Saya Serpentard aurait sans doute plus de mal à mettre sur pied son horrible projet.

En pensant à celui, Sylvia chercha du regard les autres membres du Risèd Squad. Allaient-ils réussir à fermer cette salle, une bonne fois pour toute ? Sylvia n'en savait vraiment rien. Rares étaient les fois où elle doutait. Mais sur ce point, elle n'avait absolument aucune certitude...

Petit dej' ! Petit dej' ! Petit dej' !! Clémentine avait la dalle... Et quand elle avait faim, la jeune fille adorait le faire savoir, au grand désarroi des autres élèves d'ailleurs. Effectivement, tout en dévalant les escaliers, la Serdette ne comptait plus les malheureux qu'elle bousculait, pietinnait, dérangeait... Elle enchaînait les "pardon", "excusez-moi, "d'solé ch'uis préssée" avec une vitesse folle, sans pourtant prendre le temps de se retourner. Le petit déjeuner était son repas préféré de la journée ! Quand bien même les autres sorciers peinaient à se lever tôt et conservait une tête de zombie jusqu'au début des cours, Clem, elle, pétait le feu à 6h du matin, heure de son réveil. Le sourire étendu jusqu'aux oreilles, la jeune fille galopa en direction de sa table et executa son rituel matinal quotidien, qu'elle avait nommé très solennelement ; "la glissade de l'aigle bleu" !

Cela consistait en une glissade effectuée, sur le banc, sur la plus grande distance possible, après un élan digne de ce nom ! Clémentine, ce matin, était en forme... Après s'être longuement élancée en courant, elle posa ses fesses sur le banc, les bras écartés, et effectua, cheveux dans le vent, une looongue glissade sans faute sur le banc des Serdaigles ! Seul problème, la jeune fille n'avait pas vu que Sylvia était située plus près que ce qu'elle pensait... Et le drame survint ; Clémentine termina sa glissade par un atterissage dans les côtes de son amie ! Par chance, ni l'une ni l'autre ne tombèrent sur le carrelage... Clémentine avait seulement fait basculer Sylvia sur le banc, pas très grave en somme. La Serdette aux cheveux roses se redressa en riant, sans éveiller l'attention d'aucun élève, chacun étant en train de terminer sa nuit dans son bol de céréales.

" Nom d'une chouette, t'as vu ça Sylv' !? Mieux qu'hier ! Je vous mets au défi de mieux faire, Préfète ! "

Alors qu'elle tartinait un toast de marmelade à l'orange, un boulet de canon vint percuter la préfète en chef. Un boulet de canon humain aux cheveux roses : peu courant, même chez des sorciers. La tartine se retourna lamentable sur l'uniforme de Sylvia. Du côté de la confiture, ce serait bien moins drôle sinon.

"Clémentine !" dit-elle d'un ton sec en retirant la tartine de ses vêtements. "Tu ne peux pas faire une arrivée comme tout le monde, non ?"

Exaspérée par un tel comportement, Sylvia sortit sa baguette en soufflant. Désespérant. Vraiment.

"Récurvite !"

La tâche s'estompa très rapidement. Un millième de seconde plus tard, son uniforme avait retrouvé ses couleurs d'origine. Un sourire satisfait sur le visage, Sylvia rangea sa baguette, et se retourna vers Clémentine. Un sourire amusée peignait désormais le visage de la préfète en chef. Même si Clémentine avait le don de l'agacer, elle l'aimait tout de même bien, cette excitée de Serdaigle.

"Ecoute, chacun sa place, et l'école ne s'en portera pas plus mal. Continue tes glissades de l'aigle bleue, et moi je continue à enrichir mon esprit. ça te convient ?" lui demanda-t-elle avec un large sourire. "D'ailleurs, je crois que tu régresses. Il me semble que tu allais plus loin avant", ajouta-t-elle pour se moquer.

Sylvia savait bien que Clémentine s'améliorait de jour en jour. Mais ça, elle n'avait aucune envie de lui dire. D'ailleurs, Clémentine aurait sans doute trouvé cela étrange si Sylvia se mettait à la féliciter pour une chose aussi puérile.