9h21 - Parc du château

L'herbe fraîche encore recouverte de la rosée du matin dévoile ses arômes et ses couleurs printanières sous les rayons timides du soleil. Le cours de vol est maintenant terminé depuis une bonne demi-heure et comme à chaque fois les élèves ont rangés précipitamment leurs balais dans la réserve avant de partir. Toute la pièce est en désordre. Coraline, les mains posées sur les hanches, se trouve dans l’encadrement de la porte et se demande pour la énième fois si elle ne devrait pas sanctionner cette négligence hebdomadaire qui l'agace au plus haut point. Il s’agit là d’un manque évident de respect envers les autres et le matériel. Ne tiennent-ils donc pas compte du travail fournit par ceux qui ont confectionné ces balais ? Leurs camarades qui les utiliseront lors de la leçon suivante n’ont-ils pas le droit eux aussi de trouver les lieux dans un état décent et de disposer d’un matériel convenable ? Ne devraient-ils pas avoir plus d’égard envers leur supérieur qui leur demande à chaque fois de les ranger sur les supports et non pas de les bazarder sur le sol comme de vulgaires chaussettes ? Pestant contre ses élèves, Miss Von Hof entre dans la pièce et dépose une enveloppe rouge sur un vieux meuble en chêne.

" Par la barbe de Merlin, il faudra vraiment leur apprendre ce qu'est le savoir vivre à ces gamins de première année. "

D’un claquement de doigt, le professeur fait appel aux elfes de maison de l’école. Lorsqu’un de ceux-ci se présente, elle soulève un sourcil et regarde en direction des branchages mélangés sur le sol pour lui intimer l’ordre de tout ranger. L’elfe est une créature magique de petite taille. Sa peau verdâtre et usée par le travail est couverte de haillons et son nez en forme de groin fait autant de bruit qu’un moteur d’avion. Il comprit tout de suite ce qu'il avait à faire. D’apparence un petit peu maladroit mais rapide, il s’empresse de suspendre un balai après l’autre et replace chaque brindille correctement d’un mouvement souple et consciencieux de la main. Le laissant à sa tâche, Coraline tourne les talons et décide de se rendre à son bureau. Une quantité de paperasse l’attend encore et il est important qu’elle s’en charge avant la fin de la journée. Marchant d’un pas régulier sur le gazon humide, elle voit arriver vers elle un jeune garçon vêtu d’une cape portant l’écusson de Serdaigle. Il semble inquiet. Arrivé à sa hauteur, elle reconnait immédiatement le petit Justin O’Connel. C’est un de ces élèves qui vient de mettre la remise en désordre justement. A-t- il oublié quelque chose en quittant le cours ? Juste au moment où le professeur va prendre la parole, l’élève passe outre sa personne sans lui adresser la parole. Concentré, il évite soigneusement les trous dans le sol laissés par des créatures magiques qui creusent des galeries souterraines. Miss se retourne, l'air incrédule. Puis, hausse les épaules et reprend sa route.

" Fausse alerte ma grande. Il va probablement à un autre cours qui se donne en extérieur. "

A peine a-t-elle fait quelques pas supplémentaires, qu'une bourrasque de vent la secoue. De fait, une masse mystérieuse vient de passer devant elle à grande vitesse. Suivant la trajectoire de l’OVNI en écoutant le son qui s’en dégage, Coraline devient la spectatrice d’une collision entre un arbre et une jeune fille. Heureusement pour elle, il ne s’agit pas du saule pleureur. Néanmoins, la fillette ne semble pas se relever et étant donné qu’elle se trouve à proximité du deuxième lac de Poudlard, Miss Von Hof se décide à aller lui proposer son aide. Il ne faudrait pas qu’elle tombe entre de mauvaises pattes. Après une petite course vers le lieu de l’accident, elle s’agenouille à côté de l’adolescente pour voir l’amplitude des dégâts. Allongée par terre sur le ventre, elle semble inconsciente. D’un geste de la main, le professeur dégage les brindilles du balai qui recouvre sa figure. Sur le front, elle découvre une large plaie qui saigne abondamment. Le reste à l’air d’aller mais il faut agir vite pour ne pas la perdre. N’ayant pas les ressources suffisantes pour la soigner Coraline lance une incantation pour contenir l’hémorragie en attendant de l’emmener à l’infirmerie.

" Accio bandage ! "

Pressant le pansement sur la blessure, le professeur réunis ses forces pour transplaner.

ZOUP !

10h - Infirmerie

A première vue, l’infirmière n’est pas là. Les lieux chauds et éclairés semblent déserts. Les lits sont faits et seuls deux rideaux sont tirés. Il fait calme et un léger courant d’air balaye les pages d’un livre sur le bureau de la salle. Le temps presse, le sang transperce les tissus et déjà Mademoiselle Von Hof à les mains badigeonnées d’hémoglobine. Rapide et efficace, elle dépose la fillette sur le lit le plus proche et appelle à l’aide en continuant de presser la blessure pour contenir au maximum le sang.

" Rosmerta vite ! Une élève s'est ouvert le crâne contre un arbre, elle a besoin de vos soins ! "

Illico presto, une grande voile blanche apparait de derrière un rideau pourpre. L’employée était en fait déjà occupée avec un jeune homme lui aussi mal en point. Coraline aperçu brièvement une jambe posée à ses côtés. Prenant place auprès de la jeune fille, Madame Pomfresh ausculte attentivement le corps. Elle palpe l’élève et chuchote son anamnèse au professeur.

" Bon bon ! Elle est inconsciente. Le radius et le cubitus ont échangés leur place, le tibia est fêlé, quelques muscles sont froissés et une vilaine plaie la vide de son sang sur la région frontale crânienne. Mais que s’est-il passé pour que vous me l’ameniez dans un état pareil ? "

Sans vraiment attendre de réponse, la maîtresse des soins se dirige vers une étagère d'où elle sort un gros flacon mauve contenant un liquide orange. A l’ouverture du bouchon, le professeur Von Hof sentit une odeur de banane mélangée à celle de la diarrhée. Grâce à un sort Rosmerta fit boire la mixture à l'enfant et aussitôt le sang arrêta de couler. Ensuite, elle place un morceau d’étoffe blanc sur la plaie, lance une incantation qui remet les os à la place d’origine et enduit de crème les zones musculaires lésées. A la regarder, la jeune Poufsouffle semble rêver à quelque chose de désagréable. Elle ne cesse de changer de moues de mécontentement.

" C’est bon signe, elle n’est ni morte ni dans le coma. Cependant, ses blessures étaient importantes et elle a besoin de beaucoup de sommeil Professeur. Laissons là quelques jours ici, je veillerai sur elle. "

Rosmerta tire alors sur un autre rideau pourpre et les deux femmes s'éloignent ensuite du lit.