[ Excuse-moi pour ce retard, j'ai eu quelques contre-temps... Merci de partager cet RPG mademoiselle la Gryffone ^^ ]

Je m’attardais devant les marches qui s’étendaient en spirale juste sous moi et j’en avais le souffle coupé tant j’étais admirative de la matière des pierres qui composaient les marches. Rugueuses mais d’une douceur amère, polies, avec une aura et une histoire qui dégageaient de la puissance brute. J’en oubliais presque de mâchouiller mon nougat… Je m’engageais d’un pas hésitant sur une marche, et, voyant que je ne risquais pas de les abîmer, j’atterris en souplesse sur la suivante. J’ignorais où je me trouvais exactement car je n’avais rencontré âme qui vive sur mon chemin, personne qui puisse m’indiquer où se trouvait la Salle Commune. Je me contentais de suivre le dédale d’escaliers qui s’imposaient à moi… D’ailleurs, je flânais plus qu’autre chose et je ne cherchais pas vraiment. A mesure que je descendais dans les profondeurs du château, l’obscurité s’épaississait et mon angle de vue diminuait.

J’observais avec intérêt un immense tableau qui ornait un pan de mur quand quelque chose (ou plutôt quelqu’un) me heurta de plein fouet et me fit tomber en arrière. J’esquissais un geste pour me protéger au moment de l’impact avec le sol mais je n’en eût pas le temps… Ma tête se cogna durement contre la dalle glacée. Je sentis le corps de la personne qui m’avait bousculée écraser ma cage thoracique et j’arrêtais de respirer quelques secondes, puis, dans un sursaut, je me repris et marquais mon visage d’un immense sourire. Je n’avais mal nul-part et la jeune fille (car il s’avérait que c’était effectivement une fille) s’était prestement relevée et me tendait une main pour m’aider à me relever, que je ne refusa pas vu ma position… Je m’en voulais terriblement de ne pas avoir fait attention, et mes joues rougissaient sous la honte. Mais le sourire ne quittait pas mes lèvres. Puis les couleurs rouge et or du blason de la fille qui me tendait la main frappèrent mes yeux au moment même où les prunelles de la Gryffone semblèrent apercevoir le vert & argent de mon propre blason… Ce qui provoqua chez cette jeune personne une réaction que j’aurais du prévoir mais que je n’avais pas prévu. Elle retira immédiatement sa main et le dédain envahit immédiatement ses traits, comme si j’étais atteinte par un virus particulièrement contagieux. Elle se détourna immédiatement. Consciente qu’elle ne m’aiderait pas, je me relevais avec une difficulté non feinte et je scrutais d’un regard noir cette élève de Gryffondor qui avait un mépris évident pour ma maison. D’accord, j’avais déjà entendu dire que les rivalités entre nos maisons étaient assez ardues mais à ce point là, ça m’étonnait franchement… Je sentais clairement que le regard de la Gryffone s’attardait en coin sur moi. Peut-être s’attendait-elle à ce que je réagisse mal ? Peut-être qu’elle croyait que j’allais la frapper ? Peur-être qu’elle croyait que j’étais une imbécile hargneuse et méchante ? Oui, elle devait sans doute croire ça. Après tout, c’était le lot commun de ma maison d’être haïe. Mon devoir me soufflait de faire honneur à ma maison, de la défendre, de renvoyer le mépris que j’inspirais à la Gryffone. Mais ma conscience me soufflait autre chose. Alors pour comprendre vraiment je lui posais la question qui faisait rage derrière la barrière de mes lèvres. Une question que je n’étais pas sûre qu’elle comprendrait mais qu’il fallait que je pose, où je n’en aurais pas dormi de la semaine.



« -Pourquoi ? »



Il n’y avait pas d’intonation particulière dans cette phrase mais celle-ci était pleine de sens. Mon sourire n'avait d'ailleurs pas quitté une seule fois mes lèvres...

Hj : ça presse pas :)

Donc j'en étais à observer la Serpy pour voir sa réaction. A quoi m'attendais-je ? A une réaction caricaturale de cette maison ? Où elle se mettrait à jurer et à me menacer de mille menace. A tenter je ne sais quelle fourberie ? Et bien non, elle n'eus pas du tout la réaction escompter, si je peux utiliser ce mot. Je n'en étais pas sur, et j'avais raison de penser qu'elle pourrait en avoir une autre. Elle s'était relevée, un sourire au lèvre. Moi je l'aurais perdu. Mais nous étions différente, surement beaucoup et nos blasons le prouvaient. Elle me dit juste un mot, et ce un mot me fit honte, et me fit baisser la tête. Un simple "Pourquoi".

Je me savais en tort, et je savais aussi que je n'aurais pas dû retirer ma mains. Une fois que je l'avais tendu, je n'aurais vraiment pas dû la retirer. A quoi bon, à part paraître malotru ? Mais c'était plus fort que moi. Le mieux aurait été de ne pas la donner dès le début, mais ça avait été un réflexe. Les yeux fixant obstinément l'escalier du bas, ne regardant même pas la jeune fille, je tournais un peu la tête dans sa direction et réfléchis un certains moment ou aucune de nous deux ne bougeâmes. Je cherchais quoi dire pour lui faire comprendre mon geste. Je ne l'aimais pas et ne voulais pas la consoler, mais je ne voulais pas pour autant lui donner de fausse impression de ma maison. Ou même de moi. Enfin c'était bien moi qui l'avait fait, c'était mon caractère. Mais je voulais qu'elle comprenne que je n'étais pas ainsi avec tous le monde, que c'était seulement sa maison avec qui je me comportais ainsi, et que je n'y avais pas d'explication. Je pris une infime respiration, et d'une voix morne et sans-âme, je débitais ce que j'avais décidé de dire :

- Premièrement, je tiens à te dire que je ne suis pas désolée, malgré ce que je vais te dire. Enfin, pour te répondre, je déteste les Serpentard dans leur majorité, sauf quelques rares exceptions dont tu ne fais pas partie. C'est comme ça, comme un réflexe et je n'y peux rien. J'aurais préféré pouvoir m'entendre avec votre maison, mais quelque chose m'en empêche. Je ne fais donc rien qui puissent vous aider. C'est tout.

L'avant-dernière phrase s'était malgré tout étrangler dans ma gorge. Je trouvais mon comportement détestable. C'est vrai, je n'avais strictement aucune excuse valable pour mon comportement détestable.

J’attendais patiemment qu’elle me réponde. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre comme réponse… La Gryffone avait le regard fuyant et quand elle me répondit, la dernière phrase qu’elle prononça était à moitié inintelligible. Ma résolution à faire partie de Serpentard partait délicatement en morceaux à chaque mot qu’elle prononçait, je sentais comme des aiguilles qui transperçaient mes pensées à chaque syllabe. Dans le fond, je la comprenais. Nos maisons respectives se haïssaient mutuellement, c’était une tradition ancestrale. Mais ne pouvait-il pas y avoir quelques exceptions ? Une petite vague de colère ternit légèrement mon sourire mais je m’efforçais de rester calme. Comment lui expliquer que je n’avais pas choisis Serpentard ? Comment lui dire que mes joues étaient imbibées de larmes qui n’acceptaient pas le choix du Choixpeau ? Moi qui rêvait de Poufsouffle, comment aurais-je pu choisir une maison si différente de celle à laquelle j’aspirais ? Choisissant mes mots avec une précaution extrême, je lui répondis d’une petite voix aiguë.

« D’accord. C’est ma maison que tu n’aimes pas. C’est ce que nous représentons, c’est notre comportement, les couleurs de notre blason que tu hais. C’est compréhensible, je ne chercherais pas à te faire changer d’idée… Les préjugés ne mènent à rien. Excuse-moi d’être à Serpentard. Si un tas de chiffons moisis m’y a envoyé, ce n’est pas mon âme qui a choisit le vert & argent ! A ta place, j’aurais laissé ma main, même en voyant les couleurs de ton blason. Mais comme je ne suis pas toi, je ne peux rien dire. »

Une unique larme perla le long de ma joue mais les sanglots restèrent bien scellés dans mon cœur. Je me sentais naïve de croire que ma maison ne me donnerait pas de problèmes de relations… Gryffondor, Poufsouffle & Serdaigle n’aimaient pas Serpentard. Je n’y changerais rien, cela resterait ainsi. Je n’avais plus qu’à enfermer ma joie de vivre dans un placard poussiéreux et reléguer mes sourires au rand de mouvements impossibles. Je ne me sentais pas d’attaque à dompter la solitude pour en faire une alliée mais si j’étais condamnée à fréquenter des fantômes pour avoir des relations, je préférais me cloîtrer tout de suite au fond des cachots. Alors, la peine disparaissant de mes yeux je regardais fixement la Gryffone et laissa échapper de mes lèvres un murmure…

« C’est bizarre comme réflexe. J’espère que tu changeras d’optique. Haïr pour un nom c’est dommage. Je ne voulais pas te percuter dans ce couloir, je cherchais juste ma salle commune. Et comme, d’après tes dires, tu ne veux pas m’aider, peux-tu au moins m’indiquer s’il n’y a pas un ou deux fantômes dans le coin pour m’aider à trouver mon chemin ? Je n’ai pas envie d’errer toute la nuit dans les cachots, même si cette idée doit sûrement te faire jubiler… Malgré ma maison, je n’aime pas plus que ça l’obscurité alors si ça te répugne vraiment de me parler, tu peux juste m’indiquer une direction pour trouver quelqu’un qui aurait la bonté de m’aider ? »

Je me sentais honteuse d’être aussi froide mais c’était irrépressible. Comment pouvait-elle être comme ça, avec ce comportement aussi injuste ? Je me sentais humiliée, blessée. Mais le sourire, même teinté de colère, restait sur mes lèvres, indélébile. C’était une sensation étrange. Je ne pouvais m’empêcher d’admirer cette haine qu’elle vouait à mes couleurs, cette sorte de racisme que je ressentais au plus profond de ma chair… Alors, pour marquer le coup ou sous une pulsion de folie, je glissais un nougat de ma composition dans sa poche sans qu’elle le remarque. C’était insensé comme geste, quand on suivait le raisonnement de la situation. Mais je n’avais pas pu me retenir. J’attendis patiemment qu’elle me réponde tandis que son regard continuait de fuir.

La Serpy jusqu'à là sourire indécrochable aux lèvres l'avait perdu. Sa voix était devenu aigu. Je lui avait fait de la peine, je le voyais et j'eus encore plus honte de moi-même. Je ne pensais pas que mes mots aurait tans d'impact. D'habitude les Serpentard n'y accordait aucune importance ! Elle me répondit, et bien que je ne compris pas vraiment le sens de la fin de la phrase, je me détestais tellement en la voyant les yeux rouges et ne laisser échapper qu'une seule larme, gardant courageusement les autres dans elle, je ne pu m'empêcher de pleurer moi aussi. Pas un torrent de larme. Mais elle coulait, in-arrêtable sur mes joue. Je tournais la t^te pour ne pas qu'elle les voix. D'ailleurs, en un murmure, elle continua. Je l'approuvais, c'était dommage, nul de haïr juste pour un nom. Mais c'était comme ça, malgré mes efforts, j'avais du mal à supporter les Serpentard, et je n'arrivais carrément pas à en aimer. Quand elle me dit que elle ne voulait pas me percuter, j'en fut choquer, car je savais que c'était moi qui l'avait percutée. Et penser que je jubilerais de la voir perdue était faux, mais compréhensible en vue de ma réaction. Elle sourit de nouveau. Avec de la colère. Je tournais lentement la tête, tandis que je continuais de pleurer.

- Écoute, quand je te dis que c'est un réflexe, c'est vraiment un réflexe, quelque chose d'encrée en moi. Comme toi, tu voulais aller ailleurs que chez les Vert et Argent mais tu y es allée. C'est toi, ton caractère qui t'y à envoyée. Et bien ça c'est dans mon caractère. Et un caractère c'est difficile à changer. Je m'y emploie depuis que je suis là, mais en une année, c'est impossible. Ou avoir les cheveux blonds alors que tu les voudrais brun. Je ne veux pas de cette partie de moi-même, mais je l'ai. Mais ma haine à des limites, et laisser quelqu'un, même un Serpentard dans les cachots durant toute une nuit surtout après ça, je ne voudrais pas. Ta salle commune est par là. Ensuite, je pense que tu reconnaîtra, de toute façon, je ne sais pas le reste du chemin.

Je lui désignais un couloir qui partait vers la droite. Je savais qu'il y avait ensuite une multitude de porte, et que l'une d'elle menait aux cachots où se trouvait la salle commune des Serpentard. Je reculais contre le mur, me calmant graduellement. J'avais vu la jeune fille avaler un nougats et je considérais que ça la calmait probablement. Moi-même je devais trouver quelque chose pour me déstresser, car en ce moment, je n'arrêtais pas de fondre en larme pour toute sorte de raison, d'évènements, comme celui là, un des pires, ou juste une intimidation. D'autre fois, c'était dans des moments heureux, une note particulièrement bonne, une lettre de sa famille qui me manquais affreusement. Des fois je me demandais vraiment pourquoi le choixpeau m'avais placés chez les Gryffon. Ils possédaient le courage et j'avais l'impression d'en avoir aucun. Peut-être les qualités ou défauts qui caractérisait chacune des maisons n'était que peu présentes et présents dans leur élèves, qui était choisis pour d'autre qualités que cette maison pouvait posséder aussi ? A l'avenir, je me promis d'essayer d'être beaucoup plus tolérante avec les Seprentard. Il était surement trop tard pour empêcher l'autre Serpentard de m'en vouloir à mort, mais peut-être que je pourrait ne pas se battre à moitié avec tous les Serpentard de cette maison chaque fois que je leur parlais.

Finalement elle détourna la tête et sembla méditer longuement mes paroles. Je sentais que sur son visage il se passait quelque chose, de même qu’une expression de honte, de peine, de respect et d’irritation se mélangeait sur mon visage… Puis elle tourna lentement la tête, entrouvrit la bouche pour me dire quelque chose. Je me figeais de stupeur. Elle pleurait ! Je n’en croyais pas mes yeux, c’étaient de véritables larmes qui s’appliquaient à suivre un sillon humide sur ses joues. Puis elle se mit à parler rapidement, sa voix se transformant au fur et à mesure en une sorte de complainte, entrecoupée par quelques murmures rauques ou ses paroles devenaient inintelligibles. J’écoutais attentivement ce qu’elle me disait et plus les mots se détachaient de ses lèvres, plus il m’était pénible de constater par ses intonations qu’elle pensait sincèrement que je la haïrais après ça. Elle acheva sa tirade par quelques instructions sur le chemin à suivre pour rejoindre ma salle commune, puis s’écarta hâtivement du passage et se recula contre un pan de mur… Décidée à garder mes sanglots absurdes pour plus tard, je commençais à esquisser un pas vers la direction que cette Gryffone m’avait indiqué quand je vis furtivement une lueur de profonde tristesse dans les prunelles de la jeune fille. Elle semblait plongée dans une intense réflexion. J’avais un dernier mot à lui dire avant de partir mais je ne voulais pas la déranger dans ce qui paraissait être un tourbillon de pensées et de souvenirs, de sentiments et de ressentis. Lorsqu’elle sembla se rendre compte que je l’observais et qu’elle fut ramenée à la réalité par le moment présent, je pris une profonde inspiration avant de lui souffler doucement quelques mots. Mon sourire colérique avait disparu, remplacé par un petit sourire triste et timide…

« Si tu penses que je te hais, tu te trompes. On se reverra, même si j’ignore ton nom, Poudlard à beau être une grande école, il y a des endroits où nous nous croiserons inévitablement… Je m’appelle Luce I’Hole. »

Ce que je disais avait une grande signification pour moi, bien précise. Il ne fallait pas qu’elle parte sans savoir que je ne la haïrais jamais, parce que ce n’était pas dans ma nature. Je ne voulais pas qu’elle prenne mes allusions comme des menaces, aussi lui adressais-je un clin d’œil chaleureux avant de m’engager d’un pas hésitant dans les méandres des escaliers, obscurs. Tandis que je descendais, une foule de questions se pressaient les unes contre les autres dans ma tête. Pourquoi, au nom du ciel, lui avais-je indiqué mon nom ? C’était un élan irrépressible qui m’avait guidé quand j’avais dissimulé un nougat dans la poche de la Gryffone, mais c’était par inadvertance que j’avais laissé échapper mon nom. A quoi m’attendais-je ? A ce qu’elle le note dans son carnet d’adresses et m’envoie une lettre ? J’étais bien naïve et impulsive pour laissé échapper une indication pareille à une presque inconnue qui ne m’aimait pas rien que pour ma maison… Mais comment pourrais-je m’en empêcher ? C’était un défaut de plus qui constituait ma personnalité, je ne pouvais ni l’effacer ni le refouler.

Une fraction de seconde plus tard, je me stoppais avec l’idée absurde que la Gryffondor me poursuivait pour me remonter les pendules et me dire qu’elle n’en avait fichtrement rien à faire que je m’appelle DuBoulon ou MachinChose… Mais il m’apparut bien vite que personne ne me suivait dans les escaliers. Alors, respirant enfin normalement, je me laissais aller contre une marche de l’escalier et fondit en sanglots. Irrépressibles, douloureux, ils étaient tous marqués par le visage hargneux de la Gryffondor… Il ne m’était pas venu à l’idée que quiconque, même elle, m’entende. Me retenir n’aurait pas été possible une seconde de plus. J’étais effondrée comme la paroi humide, mon visage, ruisselant de perles traîtresses, plongé dans les mains tremblotantes. Une petite voix au fond de moi espérait ardemment que la Gryffone n’entende pas ces effusions de peine. De peur de voir surgir n’importe qui au coin du mur, je tentais faiblement de me relever mais je ne réussissais qu’à descendre une marche de plus. Je n’aurais pu aller plus loin.

Je me rendis compte que la Serpentard m'observais. Je levais des yeux inquisiteurs vers elle tandis que je me demandais ce qu'elle me voulais encore. Il me semblait pourtant que tout avait été dis. Elle eut un sourire triste et timide qui la changeait grandement du sourire qu'elle arborait quelque instant auparavant. Elle faisait... beaucoup plus vulnérable. C'était vraiment étrange cette façon que l'on avait de se rapporter aux expressions d'une personne. Il suffisait donc d'être bon comédien pour faire croire ce que l'on voulait à son interlocuteur. Cependant, il n'y avait pas de raison pour que la jeune fille change exprès son expression. Elle semblait plutôt sincère.

« Si tu penses que je te hais, tu te trompes. On se reverra, même si j’ignore ton nom, Poudlard à beau être une grande école, il y a des endroits où nous nous croiserons inévitablement… Je m’appelle Luce I’Hole. »

Luce l'Hole ? Quel drôle de nom de famille. Avec un apostrophe en plus. Ce n'était pas vraiment courant d'avoir un apostrophe dans son nom de famille ! Je pensais aussi qu'on se reverraient, en sept ans c'était inévitable. J'espérais très fort que notre prochaine rencontre serait plus agréable que celle là. A moi de faire encore plus d'effort, puisque c'était moi qui avais tout déclencher. J'étais heureuse en quelque sorte de savoir que la jeune Luce ne me haïssait pas. Elle avait pourtant de bonne raison, et j'en étais plutôt surprise, mais agréablement surprise, car jamais ça ne me plaisais de me faire détester de quelqu'un. Elle m'adressa un clin d'œil. Là, j'en fut vraiment bouche-bée. Je m'étais vraiment mal comportée avec elle, inutile de le nier, et elle partait en m'adressant un clin d'œil ! Pas vraiment rancunière... Je venais de la rencontrer, et je ne lui trouvais que des qualités? Cela me renforçait dans mon sentiment que cette haine était vraiment stupide, ce jugement que je me faisais des gens de cette maison sans les connaître, me basant sur les caractéristiques présent chez la plupart d'entre eux.

Pour passer sur un autre sujet, j'étais vraiment bizarre parfois, et il me prenait l'envie de suivre Luce. Pourquoi ? Peut-être parce que je ne m'étais pas présentée peut-être ? Je souhaitais juste la rattraper. Drôle d'envie, je supposais qu'elle avait peut-être envie d'être seule. Mais vraiment, je ne pouvais tout simplement pas ne pas lui donner mon nom après cette discussion ! Quand je pensais à quelqu'un, à ma meilleure amie, à mes ennemie, à un prof, il me fallait un nom pour y penser correctement ! Sinon j'étais perturbée. **Et ma vieille, elle est partie, elle s'en fiche de ton nom, laisse tomber.** Je n'écoutais pas cette voix et m'engageais sur les pars de Luce. Je montais dans un escalier, et je l'entendais sangloter. J'y allais discrètement et l'observais quelque seconde sans qu'elle se rende compte de ma présence. Me rendant compte que ce que je faisais était un peu indiscret, je lâchais hésitante :

- Euh, Luce ? Je suis désolée, je voulais juste te dire que moi c'est Avina Babalouk. Je n'aime pas laisser partir les gens avec qui j'ai parlée sans leur donner mon nom. C'était juste pour ça, voilà. A bientôt peut-être.

Je partais rapidement, m'enfuyant presque. J'avais une persistante impression de ridicule. En plus j'étais contradictoire. Juste un peu avant, je lui avais dit que je n'étais pas désolée, maintenant je lui disais que je l'étais. Peut-être était-ce de la voir pleurer qui avait laissé partir ces mot. Je secouais la tête découragée. Au moins, je lui avais mon nom. Mais quel ildée stupide, en quoi mon nom intéresserait t-elle ?

Fin pour moi, merci pour se rp !

Je pleurais inlassablement, j’avais peur et j’étais seule. Puis tout d’un coup, j’entendis une respiration furtive quelques marches plus haut. Alarmée, je tentais de réfuter mes sanglots mais ces derniers se révélaient irrépressibles. C’est alors qu’une voix s’éleva, une voix hésitante, la voix de la Gryffone. Je levais précipitamment mes yeux vers elle et reculais, horrifiée de voir qu’elle m’avait surprise dans un moment aussi embarrassant…

« Euh, Luce ? Je suis désolée, je voulais juste te dire que moi c'est Avina Babalouk. Je n'aime pas laisser partir les gens avec qui j'ai parlée sans leur donner mon nom. C'était juste pour ça, voilà. A bientôt peut-être. »

Puis elle s’enfuit en me laissant muette de stupeur. Je venais de réaliser que cette Avina Babalouk était descendue, m’avait parlé, m’avait même donné son nom et s’était enfuie aussi sec. Ne m’avait-elle pas dit qu’elle n’était pas désolée quelques instants plus tôt ? Son comportement avait-il un sens ? Lucide, je me disais que oui, je lui avais bien donné mon nom, comme une andouille de première qualité en matière de sottise… Les cinq phrases qu’elle avait prononcé tourbillonnaient dans ma tête, se mélangeaient et me laissaient pantoise. Avina avait beaucoup plus de sensibilité que je n’en avais vu chez elle au premier abord, sa réflexion par rapport au fait qu’elle n’aime pas parler aux gens sans leur laisser son nom me laissait bouche-bée. Elle avait fait comme moi un peu plus tôt, elle avait donné son nom et se demandait ce que je pouvais avoir à faire de son nom.

Il est vrai qu’il était beaucoup plus agréable de connaître son nom. Avina Babalouk, un nom aux origines indéfinissables. C’était étrange de connaître le nom de quelqu’un qui ne vous connais pas et que vous ne connaissez pas. Notre seul lien était cette discussion sur les maisons suite à une bousculade et à deux réactions extrémistes. J’aimais bien son nom et je savais que je finirais par la recroiser dans les couloirs. Peut-être qu’avec un peu de chance on aurait une discussion agréable et que les larmes ne couleront pas…

En attendant je séchais mes larmes d'un revers de la main et me relevait bravement. J'étais decidée à clore cet évènement et ma Salle Commune m'attendait. Je descendis donc les marches qui menaient vers les cachots...


Fin pour moi aussi, merci pour ce Rp (: