Roxanne sorti de la grande salle en s'essuyant la bouche par un coin de sa manche. Une mauvaise habitude que sa mère lui répétait sans arrêt mais rien à faire. Roxanne n'y pouvait rien si elle n'aimait pas la matière des serviettes !

Elle se dirigea vers les escaliers, passa devant quelques élèves qui parlaient très vivement, descendit les marches et marcha. Etant enfant, elle aimait bien se promener après manger pour digérer et parler avec sa mère dont elle était très proche.
Elle marchait.
Le soleil avait enfin sortit ses brins de mimosa et envoyait une chaleur très agréable. Elle regardait, autour d'elle ; les arbres commençaient à bourgeonner, prendre de la couleur ; les fleurs commençaient à montrer leurs pétales ; et on pouvait aperçevoir, avec un peu de chance, les premiers papillons, les premières guêpes qui évitaient le saule cogneur.

Le saule cogneur, un arbre bien étrange. Elle l'avait seulement vu de loin mais il l'intriguait. En dessous, la cabane hurlante où bien des choses s'étaient passées. C'était dans cette cabane que le professeur Rogue avait été retrouvé "soit disant" mort. Un jour elle irait plus près de lui, juste pour observer les mouvements des branches !

Bref, c'était le printemps !!! Cette magnifique saison avec les arbres en fleur, les premiers rayons de soleil qui insitaient tout le monde à sortir prendre l'air, s'asseoir par terre entre amis et discuter, rigoler.
Des amis, Roxanne n'en avait pas vraiment malgré sa maison. Depuis Poudlard, quelques fois Roxanne ne se reconnaissait plus. Elle qui avait l'habitude d'aller vers les gens, à présent elle hésitait mais peut-etre était-ce seulement une petite année d'adaptation.

Elle se retira de ses pensées et s'asseyait par terre sur l'herbe, mit la main dans sa besace et en sortit un livre qu'elle avait empreinté à la bibliothèque. Elle n'en était qu'au début mais il la fascinait. Cette histoire parlait d'une petite fille Moldue qui arrivait dans le monde magique et était à présent perdu. Roxanne s'identifiait parfaitement à cette petite fille.

Allongée sur le dos, les bras portant le livre tendu devant elle, Roxanne se sentit quitter ce monde et se voir dans la peau de cette fille. Elle était bien installée, trop bien installée.
Plus elle lisait, plus ses bras revenaient vers elle et plus elle avait du mal à rester éveillée.Et les rayons de soleil, qui dansaient sur elle, ne faisaient qu'accroitre cette fatigue. Puis ne pouvant résister plus, elle s'endormit au beau milieu du parc, dans l'herbe...

Le ciel était bien bleu sans un seul nuage, le vent était encore assez léger et les températures augmentaient à vue d'oeil. Bref, toutes les conditions étaient réunies pour que les élèves de l'école batifolent gaiement dans le parc du château et quittent les couloirs frais de l'école. Sylvia fonctionnait en sens inverse. Non pas qu'elle préférait la pluie, le froid et la grisaille. Mais à cette période de l'année, si les élèves vidaient leur énergie à l'extérieur du château, cela signifiait que les couloirs étaient calmes et la bibliothèque, presque déserte. Bref, dans les salles de cours vides et la salle commune de Serdaigle, une atmosphère studieuse régnait. Un rêve éveillé pour la préfète en chef.

Si, du moins, la journée d'aujourd'hui avait été un jour comme les autres.

La veille, Sylvia avait décidé de parler. Elle savait des choses sur la salle du Risèd, grâce à un élève qui avait quitté l'école depuis. Un Serpentard. Pas étonnant qu'il eu pris ses jambes à son cou après la fermeture de l'école. Les gens de son espèce étaient aussi rusés que lâches. C'était peu dire ! Près d'un an plus tard, Sylvia avait fait un choix : expliquer ce qu'elle savait aux membres du Risèd Squad.

Par un manque de chance flagrant, ou un espionnage en règle de Saya Serpentard, Sylvia fut dépouillée des souvenirs en rapport direct avec la salle et la façon de la combattre. Mais il en fallait plus pour décourager Sylvia. Lorsqu'elle voulait faire quelque chose, elle le faisait. Que cela plaise ou non aux gens qui l'entouraient. Ainsi, Sylvia avait ouvert son esprit à un légilimens plus que débutant, Alex Auhesse, qui réussit son coup grâce à la brillante guide qu'était Sylvia. Finalement, toutes ces heures passées devant la cheminée de sa salle commune à apprendre l'occlumencie n'avaient pas été vaines.

Les souvenirs qu'Alex avaient découvert comptaient parmi les plus douloureux de la blondinette. Peut-être n'avait-il rien perçu dans le coeur de la Serdaigle. Peut-être n'avait-il pas su lire ce qui faisait souffrir Sylvia dans ces souvenirs. Et elle l'espérait. Mais revoir ces instants de faiblesse avait mis Sylvia mal à l'aise. Très mal à l'aise.

Aussi, le lendemain matin, Sylvia s'attendait à tout sauf à ça : se sentir bien. Elle avait l'impression de se retrouver propulsée en première année, juste après les vacances de Noël. Juste après sa renaissance. Quand elle était revenue plus forte que jamais. Au moment où la Sylvia Stender que tout le monde connaissait aujourd'hui, avait effacé la Sylvia presque chétive, la Sylvia pleine de rêves dans la tête... la Sylvia que personne n'aurait plus jamais l'occasion de connaitre.

Ce matin-là, donc, après être passée récupérer ses douze livres quotidiens à la bibliothèque, après avoir adressé un froid sourire toutes dents dehors à la détestable vieille harpie qui servait de bibliothécaire, Sylvia avait décidé de prendre la direction du parc. Après avoir réprimandé trois élèves qui cachaient en vain un sac de bombabouses et menacé une Serpentard de lui retirer cinq points si elle ne cessait pas ses jets de sorts à tort et à travers, Sylvia respira l'air du parc à plein poumons : elle revivait.

Elle remarqua alors une jeune fille de Poufsouffle, la tête dans son livre, endormie. Un sourire fier sur le visage, Sylvia se dirigea à grandes enjambées vers elle. Il n'était certes pas interdit de s'endormir sur l'herbe de l'école. En revanche, traîner dans les couloirs la nuit l'était. En un coup d'oeil, Sylvia identifia la jeune fille. Roxanne Spring. En deuxième année chez les Poufsouffles si ses comptes étaient bons. Et ils l'étaient toujours.

"Roxanne Spring, tu es en train de pioncer en plein milieu du parc" dit-elle d'un ton sec. "Il me semble pourtant que les nuits sont faites pour dormir et non pour se promener jusqu'à point d'heure dans les couloirs ou faire la java dans sa salle commune. Tu ne ferais pas mieux de réviser, mh? " ajouta-t-elle avec un regard inquisiteur.

La jeune fille ne voyait plus ses parents: elle était perdu dans une forêt, une forêt où les arbres étaient tellement denses que le ciel, comme le soleil, ne semblaient pas exister.
Un bruit. Elle se retourna immédiatement et sortit sa baguette mais c'était seulement un petit écureil innofensif quand soudain : "Roxanne, Roxaaaaaaaaaaaanne !!! Où es-tu ???" . Ses parents, ils la cherchaient. Dans la précipitation elle se prit dans les racines mais elle fût ratrappée par sa mère. La jeune fille vit sa maman lui parler mais ce n'était pas sa voix :
"Roxanne Spring, tu es en train de pioncer en plein milieu du parc" dit-elle d'un ton sec. "Il me semble pourtant que les nuits sont faites pour dormir et non pour se promener jusqu'à point d'heure dans les couloirs ou faire la java dans sa salle commune. Tu ne ferais pas mieux de réviser, mh? "

Roxanne se réveilla en sursaut, un oeil ouvert, l'autre fermé, tellement le soleil l'éblouisser. Elle releva la tête et:

* Oh non, pas Sylvia Stender!!! Cette petite personne qui se croit au-dessus des autres et qui retire des points pour n'importe qu'elle raison ! *

Qu'est-ce qu'elle lui voulait? .N'avait t-on pas le droit de se reposer tranquillement, en profitant du bon temps ? Oh mais non, avec cette préfète il faut se tenir droite et rester enfermée pour lire ses cours ...

Malgré sa "rage" intérieur elle déçida de rester fidèle à sa maison et avec un petit sourire hypocrite elle lui lança:

" Je ne vois pas de quoi tu parles, cette nuit j'ai bien remplie mes dix heures de sommeil. Réviser, je l'avoue, non! Je ne suis pas une accro à la révision, je sais prendre du temps pour moi, faire une coupure quelques fois. Ce que certaines personnes, il me semble, ne savent pas DU TOUT faire ... "

Elle arrêta de parler car sinon elle savait que ça aller mal se terminer et puis, elle préférait garder ses arguments pour plus tard: elle savait que Sylvia n'allait pas la laisser filer tout de suite !

[ Ooops, désolée de ne répondre que maintenant. Je n'avais pas vu que tu avais posté. ^^' ]

La petite Poufsouffle se réveilla au quart de tours. Elle ne devait pas être endormie depuis très longtemps. À moins qu'elle n'était qu'en train de somnoler. Chose dont Sylvia se fichait éperdument, cela dit. Elle se fichait moins, en revanche, du petit sourire tout à fait hypocrite que la jeune fille arborait. Pas étonnant, pour une Poufsouffle. Ils étaient tous les mêmes. À sourire par devant et glousser par derrière.

Roxanne essaya d'attaquer la Serdaigle sur les révisions et le temps qu'elle prenait pour elle. Sylvia se retint de lui rire au nez : c'était peu poli. Et Sylvia mettait un point d'honneur à faire bonne figure, quelque fut la personne en face d'elle : c'était une question d'éducation. Elle se contenta de relever un sourcil interrogateur, ajoutant à cela un petit sourire en coin mutin, tout en la regardant de haut :

"Voyez-vous donc, Roxanne Spring prend du temps pour elle. Et bien, cela me fat une belle baguette dis moi. Mais si dix heures de sommeil ne te suffisent pas, quand d'autres personnes n'ont besoin que de 6 heures pour faire une grasse matinée, je te conseille vivement de retrouver ton lit plus tôt chaque soir, plutôt que de batifoler dans ta salle commune jusqu'à point d'heure."

Sylvia leva légèrement la tête avec fierté en signe de ponctuation à sa phrase. Elle n'avait rien de plus à dire, et s'apprêtait à tourner les talons en direction du château. Tout compte fait, bien que la journée était excellente pour elle, la fraicheur de la bibliothèque et le calme studieux de l'endroit était toujours appréciable. Et puis, elle n'avait que trop peu vu la vieille bibliothécaire. Après tout, elle pourrait bien lui rendre une nouvelle visite. Elle l'aimait tellement peu...

À cette pensée, un sourire mesquin se dessina sur le visage de Sylvia. Chose qu'elle s'empressa d'effacer dès qu'elle s'en rendit compte. Mieux valait qu'elle garde pour elle ses petits plans peu avouables. Et toute expression qui trahirait ses pensées étaient, elle aussi, à bannir.

[C'est pas grave :) ]


Roxanne vit bien que ce qu’elle venait de dire n’avait presque aucun sens et elle ne put s’empêcher de sourire lorsqu’elle vit Sylvia levait son sourcil et sourire du coin : avec cette tête et son visage pâle (tellement elle restait enfermée dans ses livres) on aurait pu la confondre avec un troll des montagnes ! Mais la préfète ne dut pas s’en apercevoir car elle lui répondit du tac au tac.

Décidément Sylvia était sans doute la personne la plus méprisable que Roxanne eut jamais connu. Avec ses leçons de morales et ses attitudes à la « Miss-je-sais-tout », elle lui sortait par les trous de nez !! Mais le plus étonnant fut qu’elle commençait à tourner les talons : elle ne croyait tout de même pas que Roxanne allait se plier à ses ordres ? Alors Roxanne lui cria :

" Et bien si cela te 'fait une belle baguette', pourquoi viens-tu me réveiller ? Il me semble que ça ne te regarde pas si je me couche à pas d’heure ou non ! Et depuis quand est-ce interdit de s’allonger dans l’herbe ?" rajouta Roxanne en partant d’une voix aigüe.

Elle vit bien que tout le monde dans le parc les regardait. Mais Roxanne s’en fichait éperdument et espérait plutôt que pour Sylvia ce fut le contraire ce qui, malgré tout, l’étonnerait beaucoup. Après tout, elle adorait se mettre en avant, ce qui était, plus que maintenant que jamais, une très bonne occasion.

Roxanne, s’en même l’avoir fait volontairement, était debout. Elle rangea donc son livre dans sa besace, le prit et s’en alla en direction de la bibliothèque pour pouvoir lire tranquillement, en espérant que Sylvia ni allait pas elle aussi. Et puis si c'était le cas elle se mettrait à l'opposer d'elle, ne ferait pas attention à elle non plus et se replongerait dans sa lecture en prenant bien garde, cette fois, de ne pas s'endormir !

Sylvia tournait presque le dos à Roxanne quand elle entendit une voix aigüe retentir derrière elle. Apparemment, la petite Poufsouffle n'appréciait guère que l'on mette fin à une conversation sans son accord. Que c'était mignon !

(et surtout pathétique...) pensa Sylvia en levant les yeux au ciel.

La voix peu agréable de Roxanne (bien que Sylvia ne pouvait trop trouver à redire à ce sujet, ayant elle-même une voix assez aigüe si elle avait le malheur de se mettre à crier) attira l'attention d'une bonne partie des élèves de l'école. La Poufsouffle prenait-elle des envies de célébrité ? Se faire rabaisser en public n'était jamais une bonne publicité, mais soit, si c'était ce qu'elle voulait.

Sylvia prit une profonde respiration, légèrement exaspérée par le comportement de la gamine. Elle se retourna et la foudroya du regard.

"Ecoute Roxanne Spring", dit-elle en séparant distinctement les mots, si tu veux te faire du mal et montrer à tout le monde comment on peut se faire humilier pour avoir osé me défier, je t'en prie, je suis toute à toi" dit-elle avec un large sourire découvrant ses dents.

Ce n'est qu'en achevant sa phrase que Sylvia entendit réellement ce qu'elle venait de dire, comme un écho qui s'abattait soudain aux oreilles de la Serdaigle. La dureté de sa voix, la mesquinerie et la méchanceté de ces quelques mots... une véritable gifle pour la blondinette. À quelques petits détails près, elle avait l'impression d'entendre parler une de ces arrogantes fille de Serpentard.

Arrogante. Soit. Elle l'était car elle savait qu'elle pouvait se le permettre. Mais "Serpentard" était le mot de trop dans la description qu'elle se faisait d'elle-même.

La gorge serrée, Sylvia ouvrit la bouche avant de la refermer sans émettre un son. Elle cligna des yeux, comme pour chasser ce mauvais rêve. Les élèves présents dans le parc fixaient toujours les deux jeunes filles, et cela en devenait insupportable. Sylvia se tourna vers eux, d'un geste franc et décidé.

"Il n'y a rien à voir ici, retournez à vos fiches de révision si vous ne voulez pas obtenir un Troll à votre prochain devoir sur table", dit-elle avec un emportement retenu.

Quelque chose sembla décider les élèves à retourner vaquer à leurs occupations. Était-ce la conviction dans la voix de Sylvia ? Son regard sévère ? Ou bien son insigne de préfète en chef ? Quoiqu'il en fut, la foule se dispersa rapidement. Sylvia se tourna alors vers Roxanne.

"Tu vois, attirer l'attention est aussi simple que la faire s'évanouir. Prends-en de la graine," ajouta-t-elle sur un ton ferme mais beaucoup plus doux que précédemment.

Cette fois-ci, Sylvia tourna les talons pour de bons. Si Roxanne s'évertuait à lui crier après, elle l'écouterait, mais finirait par passer son chemin, comme elle avait eu l'intention de le faire quelques minutes plus tôt.