Sylvia arriva en courant à l'infirmerie, son sac de cours devant le visage. Elle avait aussi pris soin de s'emmitouffler dans sa cape pour qu'on ne voit pas un seul bout de sa peau dépasser. Certes, devant Milo Lack elle était sorti de la volière la tête haute. Mais ensuite, elle avait préféré que personne ne la voit dans cet état.
La lourde porte de l'infirmerie fit un bruit du tonnerre quand elle la poussa: pour ne pas se faire remarquer, c'était raté.
Elle ne chercha pas à regarder si les quelques élèves présents à l'infirmerie la dévisageait, préférant rejoindre d'un pas rapide le bureau de l'infirmière où elle pourrait y exposer son problème.
En deux jours, c'était déjà sa deuxième visite! La première fois, pour une morsure d'une plante de botanique. L'infirmière avait trouvé le moyen de lui enfoncer une aiguille d'au moins cinq centimètres de diamètre dans le bras: c'était pas humain!
Lorsqu'elle aperçut l'infirmière sortir de derrière un paravent, elle bondit en sa direction, cachant toujours son visage à l'aide de son sac.

"Mrs Pomfresh! Une grande tragédie vient de m'arriver! Un élève de Serpentard, Milo Lack, m'a empoissoné avec un stupide bonbon sauteur... et maintenant, je suis verte... verte de partout! Sur tout le corps! Moi qui ai un visage si rayonnant, il me l'a déformé avec son vert dégoutant!"

Milo courut jusqu'à l'infirmerie et arriver devant, entra.
Aucune trace de la Serdaigle...
Ah! Mais si c'est bien sa vois là-bas!
Il contourna un paravent et se retrouva nez à nez avec Pomfresh et la pimbèche.

"Ah, Mrs Pomfresh! Je suis Milo Lack, auteur de ce magnifique ouvrage! Très beau n'est ce pas? Ah oui! Je vous préviens, vous ne parviendrez pas à enlever cette couleur, moi seul connais le contre-sort. Et je lui lancerai à une condition: Qu'elle arrête de faire sa pim... Miss-je-sais-tout (qui-sait-rien)! Oh pardon!
Une dernière chose, tiens!"

Il balança le livre au pied de Silvia et s'en alla en lançant un:

"Si vous avez besoin de moi, je suis dans la salle commune des Serpentards!"

Sort du RPG

"Merci Mrs Pomfresh. Mais s'il vous plait, ne m'enfoncez pas encore votre aiguille grosse comme trois doigts réunis. Vous savez, hier ce n'était qu'une mini morsure de rien du tout. Et je sais que là, il vous suffira de quelques médicaments pour m'enlever cette couleur verdâtre."

Sylvia ne voulait pas l'avouer, mais elle avait peur des piqûres. Elle trouvait ça bien trop douleureux, et celle de la veille lui avait suffit.
Milo Lack, son agresseur, entra dans l'infirmerie. Que venait-il faire ici cet idiot? Il lui lança son livre de potion: elle avait du l'oublier dans la volière.

"T'as pas eu assez de me défigurer, Lack? Il faut en plus que tu saccage mon livre en le balançant?"

Sylvia posa son sac, attrapa son livre et le rangea soigneusement à l'intérieur, décornant une à une les pages abimées dans la chute.

"Et si tu croyais être malin avec ton bonbon, c'est raté! Mrs Pomfresh est bien trop douée pour qu'un truc idiot lui résiste!" ajouta-t-elle avec fierté.

Sylvia vit avec joie que son corps avait à nouveau pris une teinte normale! C'était parfait! Elle attrapa son sac, en sorti un petit miroir de poche et scruta le moindre recoin de son visage. Plus une plaque verte!
Mais Sylvia désenchanta vite: l'infirmière lui annonça qu'elle aurait d'horribles maux de ventre pendant deux jours.

"Merci Mrs Pomfresh... même si je vais avoir mal au ventre..."

Pourquoi les remèdes de l'infirmière finissaient toujours par faire mal quelque part?

"Oh non, il l'a pas acheté. Enfin il m'a dis qu'il avait créé ce maudit bonbon avec l'aide de ses amis," ajouta Sylvia en s'installant sur un lit.

Sylvia espérait recevoir rapidement de la visite. Elle allait s'ennuyer sinon!

"Merci Mrs Pomfresh. Je ferais en sorte que personne ne s'approche de trop près."

Sylvia passa le reste de la journée à lire des livres qu'elle avait en réserve dans son sac. Elle en transportait toujours une petite vingtaine avec elle. D'apparence, son sac était donc bien gros. Mais Sylvia avait pensé à tout: il pouvait être aussi gros qu'il voulait, cela prouvait qu'elle était intelligente et lisait beaucoup. Mais il n'avait pas besoin de peser une tonne. Elle y avait donc soigneusement appliqué un sortilège de légèreté. Si elle ne l'avait pas fait, il aurait d'ailleurs été peu probable qu'elle puisse le déplacer d'un centimètre par la seule force de ses bras.

Le deuxième jour, elle demanda à un elfe qui faisait le ménage tôt le matin dans l'infirmerie, de lui apporter des bouquins pour s'occuper. Elle ne fut pas déçu: il lui en apporta de toutes les sortes. Cela partait des recettes ensorcelées, aux combats des elfes de maison pour la liberté, en passant par les 10 000 astuces pour rester en bonne santé.
Tant que c'était de la lecture: c'était de la culture, pensait-elle. Alors elle avait tout lu, en long, en large, et en travers.

Quand elle put enfin sortir, elle était heureuse! Plus une seule plaque verte sur le corps, et enfin, elle pouvait retourner en cours!