Les cours se terminaient un à un, liberant des flots d'élèves se deverser dans les couloirs de Poudlard. Clémentine rassembla ses affaires et sortie de cours en suivant docilement ses camarades. Elles n'était pas mécontente que la journée se finisse. Les cours avaient semblé s'allonger interminablement rien que pour l'embêter, et la jeune Serdaigle, bien que travailleuse, avait sentit la fatigue s'emparer d'elle dès la matinée. Quelques professeurs lui avaient d'ailleurs fait remarquer qu'elle piquait de plus en plus du nez sur son pupitre. Clémentine s'en voulait un peu, mais bon. Elle était plus victime qu'autre chose. Tous ces evênements à Poudlard la remuait à tel point que son p'tit crâne était embrouillé de tout plein de questions. Ces questions engendraient des nuits agitées, et le manque de sommeil faisait qu'elle se fatiguait de plus en plus. Heureusement, les exams étaient passés.

Les vacances arriveraient bien vite maintenant ! Clémentine se detacha du groupe d'élèves, et bifurqua vers la sortie du château, histoire d'aller pioncer un peu au bord du lac. Elle traversa le parc, s'etonnant du peu de monde qui s'y trouvait, et s'assit au soleil, entre son sac de cours posé dans l'herbe, et un gros buisson vert aux fruits violets. Enfin, elle put souffler un coup ... La jeune Serdaigle s'allongea, croisa les jambes et placa ses mains sous sa nuque en fermant ses yeux à demi. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir que d'être aussi tranquille. De temps en temps, Clémentine tendait la main vers le buisson pour cueillir quelques mûres et les deguster avec plaisir. Un fin sourire fendit son visage morose. La solitude avait parfois des aspects positifs. Mais il fallait le dire vite ...

[Maitre de Jeu. Perso inventé. Voir ici.]


Mary, assise en tailleur au bord du lac, rêvassait en contemplant les premières étoiles du ciel. Sa journée avait été longue: beaucoup de cours, comme pour tout le monde, mais en plus, des lettres à écrire à toute sa famille. Une vieille tradition lorsqu'approche l'été.
Elle avait voulu se reposer dans le parc du château, sous son saule préféré, mais l'inondation qui avait envahi Poudlard l'avait obligé à préférer le lac à son bon vieux parc.
Une jeune fille aux cheveux verts arriva à son tour. Elle n'était pas la seule, aujourd'hui, à venir se promener tardivement. Mary la regarda du coin de l'oeil, puis reporta son attention sur le ciel nouvellement étoilé. Elle n'était pas du genre à accosoter les personnes qu'elle ne connaissait pas. Elle était beaucoup trop timide pour ça.

Clémentine aussi était ultra-timide mais bon. Les cours étaient tous terminés alors il n'y avait plus de precipitation maintenant. A par celle du diner, mais celui-ci était encore très loin de l'instant ou la jeune fille était étalée dans l'herbe. A cette heure là, la plupart des elèves devaient être en train de se détendre dans leurs Salles Communes respectives. Clémentine ne voyait pas l'interet d'aller rejoindre ses camarades de Serdaigles. Aussi se sentit-elle encore plus mieux d'être assise dans le parc. Mais alors qu'elle fermait les yeux, Clémentine sentit une goutte d'eau glacée s'écraser sur son nez. Elle sursauta et regarda le ciel.

Il ne fallut pas longtemps pour que l'averse éclate ... Accompagné de craquements terribles, le ciel se couvrit, et la jeune fille n'eut d'autre choix que d'aller s'abriter sous un arbre. Pas super idée en cas d'orage. La jeune fille avait pris son sac et s'était dépéchée, mais la pluie l'avait deja totalement trempée. Non pas qu'elle s'en plaigne, elle adorait la pluie. Mais bon, il y'avait tout de même quelques limites. Clémentine, donc, s'adossa le long du tronc et attendit que l'orage passe. Seulement celui-ci semblait être partit pour toute la nuit au moins. C'est alors que, dans un éclair, la jeune file apperçu une élève près d'elle, visiblement admirative de ce ciel qui se dechainait. Clémentine dû presque crier pour se faire entendre par dessus l'orage.

- Salut ! Je ne t'ai jamais vu à Poudlard, tu es de Gryffondor c'est bien ça ?

L'orage se mit à éclater. En moins de temps qu'il n'en faut pour dire "ouf", Mary s'était mise à l'abri sous l'arbre le plus proche qu'elle avait trouvé. Certes, ce n'était pas recommandé par un temps orageux, mais la pluie l'aurait tremper jusqu'aux os sinon. La jeune fille de Serdaigle eut apparemment la même idée qu'elle...

"Euh oui, à Gryffondor... et toi... Serdaigle on dirait."

Mary lui répondit avec une petite voix timide et gênée. Elle avait remarqué son écusson depuis déjà quelques temps à vrai dire. Elle fut tout de même soulagée que la Serdaigle se décide à lui parler. Elle ne s'était pas senti très bien auparavant: toutes les deux sous un arbre, sans s'adresser un mot... mais Mary n'avait pas osé engager la conversation. Ce n'était pas facile...

Clémentine acquieça en souriant. Mais un éclair craqua au dessus de sa tête, et la malheureuse sursauta de frayeur. Elle n'avait pas peur de l'orage. Mais celui-là était arrivé très vite et de manière plutôt brusque ... La Serdaigle serrait son sac contre elle, ne sachant trop commenter protéger ses livres de cours de toute cette flotte qui s'abattait violemment sur le château et ses alentours. Clémentine semblait un peu perturbée. Elle se mis à reflechir à toutes vitesse, à tel point qu'une pensée lui echappa.

- J'espère que ça vient pas ... de la Salle du Risèd tout ça.

Comme soudainement interloquée, Clémentine se tourna vers la jeune fille à côté d'elle et lui demanda en penchant legerement la tête, et en criant toujours pour se faire entendre.

- Est-ce que ton pire cauchemard a toi c'est l'orage ?!

Mary se colla contre l'arbre. Si l'orage ne cessait pas bientôt, les deux jeunes filles rentreraient à Poudlard après le couvre-feu, et si Rusard les attrapait, elles feraient perdre des points à leur maison respective. Ce que Mary voulait à tout prix éviter. Elle jeta un oeil à sa montre. Encore vingt minutes avant le couvre-feu. S'il le fallait, elle courrait sous la pluie. Si elle faisait perdre des points à sa maison, elle pouvait être sûre que tout le monde serait au courant... Elle serait alors au centre de l'attention, et ça, c'était une idée vraiment insupportable.
La Serdaigle émit une hypothèse qui frappa Mary: et si l'orage était produit par la salle du Risèd? Mary avait déjà entendu parler de cette salle, mais elle avait préférée ne pas trop réfléchir à ce sujet. Un club s'était monté. Alex, en première année aussi, avait placardé une annonce dans leur salle commune. Elle aurait voulu aider, évidemment. Mais il aurait fallu qu'elle se fasse connaitre, qu'elle aille voir Alex et les autres. C'était trop dur pour elle.

"Non, je n'ai pas peur de l'orage. Je trouve ça plutôt joli. Et toi, tu en as peur?"

Avant même de s'en rendre compte, Mary avait posé une question à la Serdaigle. Elle s'en voulait déjà: elle ne devait pas être curieuse avec les gens qu'elle ne connaissait pas. Ce n'était pas bien.

Clémentine ecouta la question de la jeune fille et haussa legerement les épaules, en rivant de nouveau son nez vers le ciel. Ce dont elle avait le plus peur, c'était l'origine de cet orage. Mais plus la pluie tombait, plus la jeune fille se dit que non, il ne devait surement pas provenir de la Salle. Trop d'evênements d'un seul coup c'était plutôt etrange. Et puis si la salle devait créer un orage, Clémentine se doutait qu'il serait beaucoup plus violent que ça. La jeune fille esquissa un sourire.

- Non, pas vraiment. Ce qui me fout la frousse plutôt, c'est de rester sous un arbre !

La jeune fille rit jaunement. Elle se doutait bien qu'un accident pouvait arriver à tout moment. Clémentine perdit toute trace de sourire et ajouta tristement.

- Je me sens de moins en securité à Poudlard en tout cas ...

C'est vrai, ce n'était pas prudent de rester sous un arbre pendant un orage. On disait que cela attirait la foudre du fait de sa hauteur. Mais à Poudlard, les tours feraient sans doute de meilleurs paratonnerre. Mary acquiesça tout de même d'un signe de tête. De toute façon, l'endroit où elle aurait été le mieux à cet instant, c'était dans son lit sous sa couette chaude et moelleuse. Mais on ne pouvait pas toujours avoir ce que l'on voulait après tout!
Clémentine lui avoua ne plus se sentir très en sûreté à Poudlard... il était vrai qu'avec deux disparitions et seulement une réapparition, les couloirs se faisaient quelque peu dangereux.

"Je pense que les choses devraient s'arranger," répondit-elle. "Il faut avoir confiance en l'équipe enseignante de l'école."

Mary le pensait: tous les professeurs réunis finiraient bien par mettre à un terme à toute cette cohu dans l'école. Du moins, il était préférable qu'ils le fassent. S'il y a avait une autre disparition, Mary était sûre que la plupart des parents retireraient leurs enfants de l'école. Et elle risqueraient de se retrouver bien seule dans ces couloirs...

Clémentine tenta de s'habituer aux coups de tonnerre, et se forca à penser que rien ne pouvait lui arriver. La tempête partirai très certainement aussi vite qu'elle fut là. Peut-être était-ce la saison qui voulait ça, la jeune Serdaigle l'esperait vivement. Elle frissona sous le froid qui enveloppait desormais le château et croisa les bras en rentrant la tête dans ses épaules. Elle se tourna vers Mary. Celle-ci conseillait de faire confiance aux enseignants quant à la défense de Poudlard face à la Salle du Risèd. Clémentine pensa au club. Elle s'était jurée de faire son maximum contre cette invention maléfique.

- Tu as certainement raison. Mais ... Les élèves aussi doivent savoir se défendre ! Hors moi qui ne suis qu'en première année, j'apprehende un peu de ce côté là. Je n'ai pas vraiment envie de me retrouver face à mon pire cauchemard !! Brr ...

"Tu sais, moi aussi j'aurais aimé me battre contre la salle du Risèd."

Mary avait dis ça d'un air rêveur, quasi absent. C'était vrai: elle aimerait avoir le courage d'Alex et de tous ceux qui le suivaient dans ce club. Elle aurait voulu répondre "présente" à son appel, placardé sur le panneau d'affichage des Gryffondors. Mais à quoi aurait-elle servit? Elle, la petite fille transparente, qui n'a même pas réellement sa place au sein de la maison de Godric Gryffondor.
La pluie commençait à se calmer. Le soleil semblait vouloir sortir de derrière les nuages. Elle jeta un oeil à sa montre: encore dix minutes avant le couvre-feu.

"J'espère ne pas croiser mon pire cauchemar moi aussi", avoua-t-elle avec un petit sourire.