C'est tête basse que Clémentine marchait aux côtés de Sylvia. Perdue dans ses pensées, la jeune fille ne faisait absolument pas attention à tout ce qui se passait autour d'elle. Seule lui préoccupait cette apprehension qui grossissait dans son p'tit crâne de minute en minute. Et si elle avait mis la vie de quelqu'un en danger ? Certes sa mémoire lui jouait des tours. Et pourtant Clem en était pratiquement certaine; elle n'avait pas été toute seule. Dans ce trou noir étaient planquées d'autres personnes. Des personnes dont elle ignorait l'identité. Comment expliquer cela ? Tout en regardant ses pieds, sans cesser d'arpenter les couloirs, la jeune Serdou se mis à parler à voix basse, comme pour elle-même:

- Je m'en voudrais toujours d'avoir entraîné quelqu'un sur un terrain miné. Je ne suis pas comme ça moi, jamais je n'oserais ... Même pas moi d'ailleurs. Je bien trop poltrone. Qu'est-ce qui m'aurait poussé à faire quelque chose de risqué ? D'habitude je rase les murs, je m'efface ... Mais là ? Si seulement je pouvais trouver une solution qui ...

Le monologuqe à peine audible de la jeune fille ne prit fin que lorsque les pas de Sylvia stoppèrent, en face d'une haute et large porte à double battants. Clémentine faillit bien percuter sa camarade, tant ses pensées flottaient bien au-dessus de la réalité. Elle cligna des yeux et releva le nez. Un frisson parcourut tout le long de son échine. Ecore une apprehension. Une apprehension dont elle ne connaissait pas l'origine. Un peu hésitante, Clem se dandina sur ses pieds, puis se tourna vers Sylvia. Elle lacha d'une voix tremblante:

- Euh hum ... va-y toi ... entre en première ... Je te suis.

"J'y comptais bien", répondit Sylvia avec son habituel grain de supériorité dans la voix.

Sylvia frappa trois coups contre la massive porte du bureau directatorial. La porte s'ouvrit lentement tandis qu'une fois leur demander d'entrer. Cette après-midi là, les rayons du soleil entraient en grand nombre dans la pièce, illuminant superbement les divers instruments de cristales placés dans des étagères & des meubles de toute sorte.

"Bonjour professeur," dit Sylvia avec l'ultime politesse qu'on lui connaissait.

Le professeur Wulfric les salua puis les invita à prendre place sur deux fauteuils qui se trouvaient en face d'elle. Sylvia ne se fit pas prier & alla s'installer confortablement dans un des sièges mis à sa disposition.

"Bien... qu'est-ce qui vous amène ici?" demanda Stéphy, un sourire chaleureux sur le visage.

[ HJ : Quand y a pas grand chose avec l'autre perso, je ferais tout dans le même message. ]

Clémentine passa nerveusement ses doigts dans ses cheveux bleus. Agacée, elle secoua la tête en esperant faire disparaître toute trace de ce doute qui hantait ses esprits depuis la bibliothèque. Sylvia poussa la porte et entra dans la Salle, avant de venir s'asseoir face au bureau de Mlle Wulfric. Clémentine la suivit. Comme elle n'osa pas regarder la directatrice dans le blanc des yeux, la jeune fille ne fit que hocher timidement la tête en marmonnant une formule de courtoisie à peine audible. La jeune Serdou s'enfonça dans son large fauteuil, comme si elle désirait être aspirée, comme si elle souhaitait disparaître à petit feu. Elle regarda ses chaussures, et se tordait distraitement les doigts, les faisant craquer par moment. Pour le moment, elle n'avait visiblement pas l'intention de prendre la parole. Et pourtant, il le faudra bien par la suite ...

Sylvia jeta un rapide coup d'œil vers Clémentine quand le professeur Wulfric les interrogea. Depuis leur sortie de la bibliothèque, la jeune Serdaigle aux cheveux bleus étaient dans un drôle d'état. Elle était devenue presque muette... rien à voir avec la Clémentine qui avait explosé de joie dans la bibliothèque, scandant le nom de Sylvia pour lui annoncer sa nomination au poste de préfète en chef.

"Clémentine est devenue amnésique après être sortie de la salle du Risèd", entama Sylvia. "Et nous aimerions beaucoup qu'elle retrouve la mémoire. Cela pourrait nous aider à connaitre Saya et ce qu'il y a à l'intérieur. Et justement, nous avions pensé à utiliser votre pensine."

Sylvia se tût un instant, se tourna vers Clémentine, puis reprit:

"Je sais que la pensine peut stocker des pensées, mais j'avais un doute sur le fait qu'on puisse récupérer dans l'esprit de quelqu'un un souvenir oublié. Mis à part avec la légilimencie, mais nous ne pouvons pas la pratiquer bien sûr", s'empressa-t-elle de rajouter en élève studieuse et respectueuse des règlement. "Mais commme la pensine à avoir avec les pensées, je me suis dis qu'il y avait peut-être une chance pour que ça soit similaire à la légilimencie, et donc... on peut peut-être retrouver ses souvenirs. Qu'en pensez-vous?"

Clémentine semblait très mal à l'aise. Stéphy avait l'impression que la jeune fille finirait par disparaitre dans le fauteuil si elle continuait à s'y enfoncer dedans. Sylvia en revanche était comme à son habitude: à l'aise & un brin désagréable. Elle n'avait pas mauvais fond bien sûr, et cherchez à aider Clémentine comme elle le pouvait. Mais c'était physique. Sylvia agaçait Stéphy. Ou du moins, elle agaçait Perfidy... à tout moment, elle risquait de sortir, et c'était ce qui était bien le plus gênant. En effet, une fille aussi prétentieuse exacerbait les sentiments de Picy qui aurait adoré avoir un tête à tête avec la blondinette.

"En effet, la pensine est un objet qui appartient à l'art de la légilimencie. Lorsqu'on dépose un souvenir dans la pensine, on en fait une copie, ce qui nous permet, non pas de ne pas oublier ce souvenir, mais de le voir avec une certaine distance & objectivité", expliqua Stéphy, plus pour Clémentine qui allait mal, que pour Sylvia qui de toute manière, écouterait avec attention tout ce qui était à savoir. "Miss Nor a été la première élève capturée par la salle mais lors de sa sortie, je n'ai pas jugé bon de lui faire connaitre ses souvenirs puisqu'elle n'en sentait apparemment pas le besoin. Cependant, elle a récemment eu un flash back qui lui a donné envie d'en savoir plus. Nous sommes donc allées voir son souvenir... mais il n'y avait là rien de très utile pour combattre la salle."

Stéphy se tourna plus particulièrement vers Clémentine, oubliant Sylvia un instant.

"Miss Zin', je crois que nous aurions besoin d'avoir une petite discussion", dis Stéphy, sous-entendant que la présence de Sylvia pouvait être dérangeante.

Clémentine remercia Sylvia d'avoir pris la parole, d'un rapide coup d'oeil entendu. Bien sûr que la jeune Serdou avait des tas de choses à dire, des centaines de questions à poser. Seulement le doute entravait ses pensées et pour le moment, Clem ne ressentait rien d'autre qu'une apprehension grandissante qui lui bloquait la gorge et l'empechait d'emettre le moindre son. Aussi laissa-t-elle Sylvia dialoguer avec Mlle Wulfric. Elle lui expliqua l'idée globale qu'elle et Clémentine avaient eue. La jeune Préfète glissa un regard vers son amie. Elle lui faisait confiance. Elle était persuadée d'avoir raison de lui faire confiance, d'ailleurs. Pourtant, tôt ou tard, Clem devra discuter seule à seule avec la directatrice. Mais fort heureusement pour elle, ce n'était pas encore pour tout de quite. C'est du moins ce qu'elle pensait ... En effet, la directatrice de Poudlard mis un therme à la discussion en priant habilement Sylvia de se congedier. Clémentine sursauta, et laissa echapper un cri de surprise, les yeux pleins de terreur. Elle regarda Sylvia en l'implorant du regard. Consciente de sa maladresse, la jeune Serdou baissa de nouveau les yeux et rougit instentanement. Pas vraiment digne d'une Préfète ... Le moment était venue pour elle de se livrer, de laisser s'evaporer tous ses doutes. Clem allait devoir prendre son courage à deux mains. Elle gardait son regard posé sur ses chaussures, patientant jusqu'à ce que Sylvia sorte du bureau.

Stéphy remarqua la surprise évidente de Clémentine. Elle semblait ne pas vouloir être tout de suite seule avec la directatrice. Pourtant, il le fallait. Plus on s'y prendrait tôt, et plus on aurait de chance de retrouver Alex en bonne santé... ainsi que la mémoire de la jeune Serdaigle.

Sylvia semblait le comprendre parfaitement bien que sur le coup, elle parut quelque peu vexée d'être écartée de la discussion. Sylvia était intelligente & Stéphy le savait. C'est pourquoi Stéphy ne s'en faisait pas: Sylvia comprendrait rapidement pourquoi elle ne pouvait pas rester. La jeune Serdaigle adressa un dernier regard à Clémentine, un regard qui se voulait rassurant, salua la directatrice puis tourna les talons en direction de la sortie.

Quand Sylvia fut partie pour de bon, Stéphy se tourna à nouveau vers Clémentine. Elle semblait très mal à l'aise. Que se passait-il?

"Voulez-vous quelque chose à boire ou à manger?" proposa Stéphy.

Clémentine inspira longuement. Sylvia, sa "bouée de sauvetage" venait de sortir du bureau. Mais la jeune Serdou avait la ferme intention de ne pas se noyer sous la vague du doute. Pas maintenant. Pas devant Mlle Wulfric. Elle devait se montrer plus forte que l'apprehension, essayer d'être claire, d'exterioriser tout ce qui pouvait lui faire peur. Et surtout, questionner la directatrice. Faire le tri dans toutes ses interrogations et poser celles qui l'embarassaient le plus. Clem se redressa legerement, clignant des yeux d'un air idiot après que Mlle Wulfric ait posé sa question. Boir, manger ?

* Un quadruple Whisky Pur-Feu ... Sans eau. *

- Euh je... non merci, rien. J'ai pas très faim. Et... pas soif non plus.

En vérité, la jeune fille avait l'estomac tellement noué qu'elle ne pouvait rien avaler. Courage. Tu as très certainement enfreint le reglement. Mais tu ne sais plus pourquoi. Tu as peut-être fait du tort à Mlle Wulfric et aujourd'hui tu te retrouves seule en face d'elle. Mais parle ! Il faut absolument crever l'abscès.

- Mlle Wulfric... J'aimerais retrouver la mémoire, je ne me souviens plus de rien, et j'ai très peur d'avoir mis la vie de quelqu'un en péril ! Si mes souvenirs ne me reviennent pas très vite, je sens que je vais tourner folle...

Clémentine s'était lancée. Elle s'était penchée en avant dans son fauteuil et parlait avec les mains, signe qu'elle était sincère et qu'elle avait absolument envie d'exorciser ses craintes.

- N'importe qu'elle solution, même les plus dangeureuses... je m'en fiche bien, ce que je veux c'est... me rappeller. Savoir ce qui a bien put se passer. Peut-être que ça ne fera rien avancer. Mais... au moins comprendre, connaître celui ou celle qui m'a bléssé pour pouvoir... euh...

* Pour pouvoir me venger un jour ... *

Clémentine mit un certain avant de se lancer... et de dire ce qui la tracassait vraiment... une perte de mémoire & le sentiment d'avoir fais courir un gros risque à quelqu'un. Nor aussi avait perdu la mémoire en sortant de la salle du Risèd. Au début, elle avait trouvé cela étrange, mais elle n'avait pas cherché à la retrouver. Mais, à la différence de Clémentine, elle était seule dans la salle... et n'avait pas ce mauvais sentiment d'avoir mis quelqu'un en danger. C'était une bien grosse différence.
Stéphy écoutait attentivement Clémentine, essayant de savoir (sans utiliser la légilimencie, elle ne se le permettrait pas!) ce qui, dans tout ça, la tracassait le plus. Sa perte de mémoire ou la mise en danger de quelqu'un? Ou tout simplement, ne pas savoir ce qu'elle avait de... mal?

"On n'utilisera pas de moyen dangereux pour vous faire retrouver la mémoire Miss Zin'... mais vous pouvez la retrouver quand même... quelle est la dernière chose dont vous vous souvenez?"

Clémentine, après la question de la directatrice, baissa la tête et fronça legerement les sourcils. Certes, elle avait déja cherché maintes et maintes fois une réponse à cette interrogation. Mais tout paraissait si flou que la jeune fille se voyait obligée de rassembler le maximum de choses, avec le minimum qui lui restait en tête. Aussi, suivant un silence court et intense de reflexion, Clémentine se redressa vers la directatrice et répondit, un peu hesitante:

- Eh bien je... Je me souviens de devoir me rendre dans le Hall pour... une sorte de rendez-vous que j'avais fixé avec quelqu'un, je crois. Je ne me rappelle pas qui. Ce rendez-vous... je me souviens d'avoir été très nerveuse avant, comme si j'allais me lancer dans quelque chose de... de très risqué. Une chose que je n'aurais jamais osé faire avant. Après, je me souviens m'être rendue dans le Hall de l'école et... ça s'arrête là.

La jeune fille laissa un moment s'ecouler sans plus dire un mot. Puis elle frissonna, et décida de tout dire, de ne laisser filer aucune miette. Clémentine, soudain inquiète et plutôt sombre, ajouta à voix faible:

- Je me rappelle aussi d'une voix. Une voix de jeune femme. Une voix... plutôt terrifiante. Mais je ne comprends pas ce qu'elle dit. C'est p'tet un rire, j'en sais rien. En tout cas, surement pas un rire sympathique...

Clémentine faisait beaucoup d'efforts pour se souvenir de ce qui c'était passé, et Stéphy s'en rendait bien compte. Son passage dans la salle lui avait fait oublier ce qui s'y était passé à l'intérieur mais aussi ce qui c'était passé avant. Ce qui n'avait pas été le cas lors de l'amnésie de Nor. Mais Stéphy pensait savoir pourquoi. Saya, si c'était bien elle qui envoyait un sortilège d'oubliette à ses victimes, préférait sans doute cacher l'identité de la personne enfermée et la façon dont Clémentine et l'autre personne s'était introduit dans la salle.

Ce que Saya semblait ignorer, c'est que Stéphy avait une petite idée de la façon dont les choses s'étaient produites. En arrivant à l'infirmerie, le soir de l'attaque de Clémentine, Stéphy avait un peu réfléchi, et tout s'était soudainement résolue... rien de bien diffiicile à comprendre à vrai dire.

"Je crois que je peux vous en dire un peu plus sur la façon dont se sont produits les évènements avant votre entrée dans la salle," dit Stéphy avec douceur. "Vous aviez rendez-vous avec Monsieur Auhesse et vous êtes venus jusqu'à mon bureau. Nous nous sommes parlés un moment et vous sembliez quelque peu nerveux. Ce qui se comprend quand on sait ce que vous vous apprétiez à faire."

Stéphy marqua une pause afin de laisser à Clémentine le temps d'enregistrer les informations. Dans les yeux de la directatrice, aucune colère malgré ce qu'elle allait annoncer par la suite. Elle était plutôt compatissante vis à vis de l'état dans lequel Clémentine se trouvait.

"Vous espériez sans doute que je sois déjà parti dîner dans la grande salle," reprit-elle, "mais des petites affaires m'avaient retenus longtemps que prévu. Finalement, je suis descendue, vous laissant derrière moi. C'est là, que vous avez récupéré la lettre que Saya vous avait envoyé, quelques semaines plus tôt... vous souvenez-vous de cette lettre?" demanda Stéphy, cherchant à savoir tout ce qui avait été effacé de la mémoire de la jeune fille.

Clémentine écouta Mlle Wulfric qui venait de prendre la parole. Dans tout ce que lui débita la directatrice, il y'eut beaucoup de choses dont la jeune fille ne se souvenait plus, ou alors très peu. En fait, ces souvenirs lui semblaient si loin d'elle qu'ils paraissaient flous, presque inexistants. Aussi, après que la directatrice lui eut posée une question, Clémentine resta interdite un instant, essayant tant bien que mal de se rappeller. Comme elle reflechissait, la jeune Serdou ne s'entendit pas murmurrer.

- La lettre... Oui, je m'en souviens. Enfin non... Je la vois, je la vois très bien mais je ne me souviens plus de qui me l'avait envoyée.

Clémentine se redressa, un peu embarassée. Alors c'était ça, elle avat forcé l'entrée du bureau de la directatrice dans le but de s'emparer d'une lettre dont elle ne connaissait pas la provenance. Etrange... Pourquoi avait-elle bien pu fait ça ? Et avec qui ? La jeune Serdou, honteuse, sentit ses joues s'enflammer, et ne put que bafouiller.

- Mlle Wulfric ... je... je suis désolée d'être entrée par effraction dans votre bureau. Mais... je pense que si je l'ai fait, c'était... avec bonne consciente, dans un but positif !

La jeune fille sourit bizarrement, comme si elle essayait de s'en convaincre elle-même. Elle baissa de nouveau la tête. Mais soudain, un éclair lui traversa l'esprit. Clémentine bondit de son fauteuil, affolée, les yeux exhorbités, les poings serrés avec force:

- Mais... Alors ça veut dire que... j'ai entraîné Alex là dedant ?!! Oh non !!

Stéphy écouta avec attention Clémentine, une nouvelle fois. A mesure que la jeune Serdaigle parlait, Stéphy semblait voir son cheminement se dessiner devant ses yeux. Elle avait oublié pleins de choses et essayer de relier entre elle les informations que Stéphy lui donnait et celles dont elle se souvenait. Ce n'était sans doute pas facile, mais la jeune fille s'en sortait plutôt bien.

"Je suis certaine qu'il y avait une bonne raison. Vous pensiez sans doute retrouver Miss Sider, et c'est tout à votre honneur. Mais la salle est très dangereuse et on ne sait jamais ce qui peut arriver quand on essaye de la trouver."

Stéphy sorti un petit bout de parchemin rikiki d'un de ses nombreux tiroir et le posa entre Clémentine et elle.

"Avec cette carte, je peux savoir où se trouve chaque élève... je sais quand l'un de vous se promène dans les couloirs la nuit", dit-elle avec un sourire, "même si je n'envoie pas Argus Rusard à vos trousses. Je ne l'utilise que par pur nécessité... C'est de cette façon que j'ai su que Miss Sider a disparu après avoir été au troisième étage."

Stéphy donna un coup sur la carte. Une liste d'élève apparu. Le nom d'Alex Auhesse était présent. Stéphy donna un coup de baguette dessus. Les pas du jeune garçon se retracèrent. Ils sortaient du bureau de Stéphy en compagnie de Clémentine Zin', puis partait en direction du septième étage. Et puis... plus rien. Il avait disparu.

"Cette carte permet aussi de savoir que Monsieur Auhesse est toujours en vie. C'est une des nombreuses inventions d'Albus,"dit-elle avec une once d'émotion dans la voix... comme chaque fois qu'elle l'évoquait. "Disons que c'est une nouvelle carte du Maraudeur améliorée."

Clémentine restait debout, le coeur battant, encore sous le choc d'avoir pu penser un seul instant qu'Alex était peut-être... mort. Elle s'en voudrait terriblement de l'avoir mis en danger, même s'il ne lui était rien arrivé de grave. La jeune fille se repris legerement après que Mlle Wulric lui annonca que son ami était toujours vivant. Oui d'accord... Mais où était-il ? Comment savoir s'il n'était pas bléssé ? Et si sa mémoire avait disparue aussi, comme pour la sienne ? Clémentine sentit la panique lui nouer la gorge. Elle était soudainement devenue pâle comme un linge, et ses yeux effrayés cherchaient dans le regard de la directatrice une indication, quelque chose qui puisse la renseigner encore sur Alex, sur son état ou quoi que ce soit d'autre le concernant. Mais Mlle Wulfric n'avait rien ajouté. Clémentine avait bien écouté tout ce qu'elle venait de lui dire. Ses esprits étaient encore un peu embrouillés. Néanmoins, la jeune fille retracait toute l'histoire dans son p'tit crâne avec appliquation. Elle se pencha legerement vers Mlle Wulfric. Son regard glissa sur la carte qu'elle avait posé sur le bureau. Puis Clémentine se redressa d'un coup, prête à sortir du bureau en courant. D'une voix précipitée, elle lacha:

- Où se trouve Alex en ce moment ? A l'infirmerie n'est-ce pas ?

[ Pour que ça soit cohérent, je change le moment de la journée en "soir" ]

Au dehors, la lune brillait avec force. Il faisait à présent nuit noire & le couvre-feu était déjà passé depuis bien une heure...
Sur la carte, la petite étiquette au nom d'Alex Auhesse venait de clignoter. Il était réapparue dans l'enceinte de l'école, au septième étage. Stéphy donna un coup de baguette sur la carte pour retracer le chemin parcouru par le jeune homme. Il était accompagné d'un autre nom: Sylvia Stender. Stéphy ne dit pas un mot: elle savait que Clémentine regardait elle aussi le chemin parcourru par son ami. Les deux noms se déplacèrent lentement puis se séparèrent de quelques mètres une fois arrivée à l'infirmerie.
Stéphy leva la tête: Clémentine venait de comprendre que son ami était sorti.

"Oui, il y est", répondit calmement Stéphy. "Vous pouvez aller lui rendre visite. Si vous croisez Mr Rusard, dites-lui que vous avez une autorisation de circuler dans les couloirs, et s'il ne vous croit pas, il peut venir me voir."

Stéphy donna un coup de baguette sur la carte qui se replia aussitôt.

"Je ne vous accompagne pas," ajouta-t-elle. "Je ne serais d'aucune utilité à Mrs Pomfresh & je pense que vous aimeriez discuter seuls avec Monsieur Auhesse..."

Clémentine ne sut s'il fallut rire ou pleurer après que Mlle Wulfric l'autorisa à pouvoir aller rendre visite à Alex, à l'infirmerie. Certes, elle voulait s'assurer que tout allait bien. Mais qu'allait-elle trouver une fois entrée dans la pièce ? Alex était-il mutilé, lui manquait-il un bras, un oeil, une jambe ? Ou alors s'en était-il tiré sans problème ? La jeune Serdou acquieça gravement, et courrut jusqu'à la porte du bureau, prête à foncer vers l'antre de Mme Pomfresh. Mais avant de quitter la pièce, Clémentine jeta un dernier regard à la directatrice et lacha dans un demi-sourire:

- Merci beaucoup Mlle Wulric... Je pense pouvoir me rappeller maintenant.

Clémentine sembla vouloir ajouter quelque chose, mais se retint. Elle salua une dernière fois la directatrice, et ferma la porte du bureau derrière elle. Une fois dans les couloirs, la jeune fille se mit à courrir aussi vite que possible...

[ Sortie du RP ]