Calypso arriva en trombe dans le bureau de la directatrice. Elle venait de monter les huit étages tout en courant, elle était essoufflé. Elle se précipita sur la porte et l'ouvrit sans même frapper. Calypso regarda Stéphy, au bord des larmes. Elle ne savait plus vers qui se tourner, elle se sentait comme abandonné...

- C'est Alex! Je... je crois qu'il a disparu! C'est la salle!!!

Elle avait presque crié, la jeune Pouffy ne savait plus quoi faire. Elle essuya les larmes qui commencèrent à couler le long de ses joues. Ses amis étaient son bien le plus précieux, elle ne savait pas ce qu'elle deviendrait sans. Yumi était sous l'emprise de Seya, elle ne savait vraiment plus quoi faire. Cette situation la dépassait complètement. Cela faisait presque deux jours qu'elle ne l'avait pas vue, maintenant, il fallait vraiment faire quelque chose...
Elle regarda sa directatrice, se mordant les lèvres pour s'empecher de pleurer.

Stéphy venait de remonter de l'infirmerie. Un élève avait dis avoir vu Sylvia Stender, une quatrième année chez les Serdaigles, en train de faire léviter le corps d'une jeune fille à la chevelure bleue. Il s'agissait de Clémentine Zin'. Stéphy avait accouru à l'infirmerie: Sylvia était une fille insupportable mais très raisonnable, et c'était bien le seul endroit où elle pouvait emmener une jeune fille blessée. Elle avait découvert une Clémentine amnésique et plutôt gravement blessée... mais aussi choquée.

Le lien était facile à faire: une blessure doublée d'une amnésie. La salle du Risèd, et surtout Saya, était derrière tout ça. Mais Clémentine n'était pas seule, c'était évident. Avant le dîner, elle avait surpris Alex et Clémentine devant son bureau. Et en revenant, après le dîner, le bureau de la directatrice était ouvert... Clémentine était venue chercher sa lettre, sans doute pour lui répondre. Et Alex... il s'était lui aussi embarquée dans cette histoire, il n'y avait pas de doute. Stéphy revoyait à présent son air gênée, ses gaffes... mais pourquoi avait-il cherché, lui aussi, à rentrer en contact avec Saya? Et pourquoi semblait-elle l'avoir retenu prisonnier, lui et non Clémentine?

Stéphy en était là dans ses pensées, la tête dans les mains sur son bureau, quand la porte de son bureau s'ouvrit brusquement. Elle sursauta. Calypso, une élève de Poufsouffle, se présenta en larmes devant elle. Stéphy se leva, la rejoignit et l'amena s'asseoir sur une chaise tandis que la jeune fille lui parlait de la disparition d'Alex.

Comment le savait-elle? L'information n'avait été donné à personne encore. Peut-être avait-elle rendez-vous avec lui? Quoiqu'il en était: Alex avait disparu, et Stéphy ne pouvait le nier.

"Reprenez votre souffle Miss Calypso..." lui conseille-t-elle avec une voix douce. "Ensuite, nous parlerons de tout ça au calme", ajouta-t-elle.

Stéphy préférait attendre que les sanglots de la jeune fille se calme un peu. Elle voudrait sans doute des explications sur la salle, sur Alex, sur ce qu'il faisait, mais il fallait en parler au calme... c'était déjà bien assez compliqué comme ça.

Calypso prit place sur la chaise que lui présentait Stéphy, la tête entre ses mains, essayant de se calmer. Il n'y avait rien à faire. Toutes les larmes de son corps déferlaient sur ses joues. Elle se recroquevilla, essayant de reprendre son souffle. Elle passa une main sur ses yeux et leva la tête pour regarder sa directatrice. Elle lui répondit d'une voix tremblante :

- J'ai plus aucunes nouvelles... Je crois qu'il voulait faire une petite enquête sur la salle... Je vous en pris, il faut le retrouver!

Sa voix tressailli et les pleures reprirent de plus belle. Son corps tremblait aux rythmes saccadé de ses larmes. La salle lui prenait tout ce qu'elle avait de plus cher, elle ne pouvait pas résister. Elle se montrait très faible...

Stéphy écoutait avec attention Calypso. La jeune fille venait de perdre un ami... une disparition & non pas une mort... mais n'était-ce pas, après tout, pire? Elle restait dans l'incertitude et le doute. Alex pouvait avoir été tué, ou vivre en ce moment un véritable cauchemar. Personne n'en savait rien.
Stéphy ne répondit pas. Elle ouvrit un tiroir et en sorti un parchemin peu en forme. Elle donna un coup de baguette dessus, et celui-ci se déplia, traçant au fil de l'encre les chemins de Poudlard.

"Ceci est une carte du Maraudeur", expliqua Stéphy. "Ce n'est pas la légendaire carte des Maraudeurs", ajouta-t-elle, "mais une que le professeur Dumbledore a eu l'idée de créer, peu avant... sa mort."

Stéphy se tût un instant. Evoquer la mort d'Albus était toujours très difficile pour elle. Des petites étiquettes avec les noms des élèves se déplaçaient dans tout le château et le parc. Stéphy invita Calypso à regarder le plan, puis elle reprit:

"Avec cette carte, je peux savoir où se trouve chaque élève... je sais quand l'un de vous se promène dans les couloirs la nuit", dit-elle avec un léger sourire, "même si je n'envoie pas Argus Rusard à vos trousses. Je ne l'utilise que par pur nécessité... C'est de cette façon que j'ai sû que Miss Sider a disparu après avoir été au troisième étage. Monsieur Auhesse était au septième étage la dernière fois qu'il était dans l'école."

Stéphy donna un coup sur la carte. Une liste d'élève apparu. Le nom d'Alex Auhesse était présent. Stéphy donna un coup de baguette dessus. Les pas du jeune garçon se retracèrent. Ils sortaient du bureau de Stéphy en compagnie de Clémentine Zin', puis partait en direction du septième étage. Et puis... plus rien. Il avait disparu.

"Il est encore vivant," dit-elle d'une voix qui se voulait rassurante. "Si une personne est morte, un petit symbole me l'indique, avant de ne faire disparaitre le nom de la liste."

Calypso était toute tremblante, mais elle ne pouvait plus rien faire... elle baissa les yeux. Tout était flou, au moins Alex était encore en vie, mais où et dans quelle condition... Elle ne savait plus où elle en était. Alors elle soupira doucement, ravalant ses larmes et dit tout bat à sa directatrice :

- Oui, je vois, on ne peux rien faire. Merci madame.

Elle se dirigea lentement vers la porte et pausa sa main sur la poignée, elle marqua un temps d'arrêt, se retourna vers Stéphy et lui dit :

- Je crois qu'il va bien, je le ressent au fond de moi... Je vais retourner à mon dortoir...

Elle ouvrit la porte et se faufila d'un pas trainant vers le sous-sol.

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