Name monta les escaliers qui conduisait à la salle commune. Il se trainait le long de la rambarde, son épaule râclant le mur, complètement perdu dans ses pensées. Il repensait à sa confrontation avec Aranya, à la Salle du Rsèd et à tout ce qui avait changé. Il n'aimait pas ça, pas du tout. Les serpentards devenaient plus qu'entreprenant et l'unité était menacée, mais sans doute plus par la salle qu'on ne le soupçonnait. Elle était la cause de tout, y compris de son ralliement à la cause d'Aranya.

-Il est à souhaiter que je n'ai pas à le regretter...

Il parvint enfin devant la porte, le souffle bizarrement court. La Statue le dévisagea de son air hautain, et énonça son énigme :

-Peut on concevoir l'impossible?

Name fronça les sourcils ; à chaque fois, il avait droit au question qui le conduisait dans des débats philosophiques avec la statue, non que cela le dérangeait, d'habitude, mais là, il se sentait très fatigué. Il répondit :

-L'impossible n'existe pas.

La porte s'ouvrit. Il pénétra dans la pièce et se jeta dans un fauteil en cuir, celui là en retrait avec les capitons arrachés, mais les accoudoirs encore intactes, sur lesquels il mettait ses jambes. Il reflechissait mieux dans des positions tordues. Deformations professionnelles.

-Reflechissons... Recollons toutes les pièces du puzzle... Les angoisses, les cauchemars, les enlèvements... et Saya. Il continua son raisonnement à voix haute, énumerant au fur et à mesure sur ses doigts les faits avérés et certains :

-Nor, d'abord, mordue par une fraise géante... Mia sider, ensuite, puis Alex, leader du club anti risèd... Et cette Yumi...

On lui en avait parlé bien sûr, et il avait eu aussi le bon goût de laisser trainer ses oreilles ou il fallait. Et cette gryffondor n'était pas clair.

[ J'ose m'incrustater ^^ ]

Clem' s'était levée du bon pied ce matin. Chose plutôt agréable dans une periode peu apte au confort. Pour elle, du moins. Ses nuits étaient secouées de mille et un cauchemars, et c'est toujours en sursaut que la Serdette ouvrait les yeux chaque matinée. Hors ce matin, Clémentine était d'humeur plutôt bonne. Son sommeil était rattrapé. Mieux encore, elle n'était pas en retard ! Elle avait eu le temps de bien choisir ses chaussettes, d'en mettre deux de la même couleur, de mettre de l'ordre dans sa tignasse, et, par excès de coquetterie, Clem' avait pu, de surcroît effacer les cernes bleuâtres qui ornaient ses yeux depuis plusieurs jours. Elle quittait enfin son teint pâle et maladif. Satisfaite, la jeune fille était descendue dans la Salle Commune après avoir fait son sac de cours. Mais elle fut surprise de constater être la première prête. Les cours n'allaient pas commencer avant une bonne demi-heure. Clémentine s'installa donc dans un coin de la pièce, et extirpa de son sac deux ou trois livres de cours, histoire de reviser un peu avant de demarrer la journée. Comme le feu brûlait encore un peu dans l'âtre, la jeune fille y tendit ses pieds, n'ayant pas encre enfilé ses grosses bottes. Le visage appuyé dans une main, seuls ses yeux semblaient bouger, de droite à gauche, en suivant les lignes interminables de son bouquin de cours. La jeune fille était d'attaque pour travailler. Plutôt rare chez elle, bien qu'elle ne soit pas mauvaise élève. Clémentine se plongeait dans son livre, quand un élève entra alors dans la pièce. Discretement, la Serdette jeta un coup d'oeil. Comme le dossier de sa chaise était grand et large, il était impossible de la voir. Elle s'en amusa, d'autant plus que Name, son camarade Serdaigle, semblait penser... à haute voix. La jeune fille l'écouta d'une oreille curieuse. Et ne put s'empêcher de frissonner quand Name evoqua la Salle du Risèd. Mais, amusée, elle deplaca sa chaise pour pouvoir s'adresser à Name. Croisant les bras et passant sa jambe par dessus l'autre, la jeune fille lui lança un sourire ironique.

- Et moi alors ? Tu m'oublies on dirait. Traître, je devrais t'expulser de Serdaigle, moi qui suis ta superieure hierarchique.

Clem' fit mine de reflechir un instant avant de lever vainement les épaules:

- Mouai mais bon... je dois avoir un trop grand coeur. Ma clémence me perdra. Je te garde, si seulement tu trouves une solution contre cette Salle qui semble te faire profondement méditer ! Le puzzle, comme tu dis. As-tu suffisemment de morceaux pour le construire !?