- Lumos !

Muni d'une autorisation spéciale en tant que reporter du modeste journal du Chicaneur, Alban avait pu s'éclipser du château pour rejoindre ses locaux. Pour un samedi matin (il ne pouvait se permettre ces escapades que lorsqu'il n'avait pas cours), les rues étaient très calmes. Peut être à cause du froid mordant et du vent piquant qui s'abattait sur la petite ville sorcière. Aussi avait il rejoint l'étrange bâtisse qui abritait la rédaction avec un certain soulagement. Pas qu'il craignait beaucoup le froid, mais il y avait des limites à tout, et s'il pouvait éviter de se changer, aux yeux des autres, en cadavre ambulant, lèvres et mains bleuies, il n'y voyait pas que des inconvénients.

En silence et avec d'infinies précautions, il avait regagné son "bureau", un ancien local de rangement, reconverti en lieu de travail. De taille modeste, mais au moins au calme et à l'abri des importun. Sur la porte, une petite plaquette annonçait

Citation :

Alban Cavendish
Frappez avant d'entrer, et sur la porte uniquement

Le jeu de mot était affreusement pourri, mais entre membres du personnel du Chicaneur, ça ne faisait peur à personne.

A présent il était là, sur le pallier, baguette en main, scrutant dans la semi-pénombre ambiante, la table qu'il s'était installée, recouverte d'un fouillis organisé, indispensable à tout écrivain en herbe, et qui, accessoirement, donnait l'impression qu'il était très occupé.

- Bon, bon, bon.

L'endroit était... Parfait. Idéal. A un tout petit détail près ; il n'avait pas pu y convier tous ceux qu'il souhaitait entretenir. Quoiqu'il valait sans doute mieux commencer par un petit comité, au cas où on lui rirait au nez.

- Alors...

Il ressortit, piqua deux chaises supplémentaires dans un bureau au hasard et les casa tant bien que mal dans -sa- pièce.

- Voilà.

A présent, il ne restait plus qu'à attendre qu'ils viennent. S'ils venaient... Ce dont Alban n'était pas certain. Ce dont il n'était même pas vraiment sûr d'avoir envie. Il avait -besoin- de discuter, mais en même temps, une partie de lui s'opposait farouchement à cette idée. Pour se calmer, il jeta un coup d'oeil à la brève note qu'il avait envoyée, en deux exemplaire, et dont il avait gardé une copie, au cas où.

Citation :

L'affaire est urgente.
Bureaux du Chicaneur, samedi matin.
A.C.

Le texte était pour le moins laconique. Tout d'abord parce qu'il ne savait pas comment présenter ça, et puis... Pour ne pas que le message soit intercepté. Même les destinataires ignoraient pourquoi il leur demandait de venir (d'où son doute sur leur déplacement). Alex Auhesse, et Nameless One. Il avait choisi le premier parce qu'il avait été confronté directement à la Salle et à Saya. Le second... Parce qu'il le connaissait vaguement, et qu'il était accessoirement l'une des rares personnes à pouvoir se rendre au lieu de rendez vous choisi, spécialement à l'abri du Château.

Name poussa la porte. Il avait été un peu intrigué, mais juste un peu, du message laconique et sybillin qui lui avait été adressé en des termes assez clairs, sans pour autant éclairer davantage sa lanterne ; mais, en vrai reporter, curieux de tout, il avait suivi l'indication, et même si cela avait été un abominable piège dans l'unique de le trucider, il aurait sans doute couru au devant. Il poussa la porte, et tomba sur...

-Bonjour, Alban, lança t il d'un ton courtois qu'un brin surpris. Bien sur, il connaissait Alban, et depuis suffisament longtemps pour ne pas avoir à se sentir obligé de dissimuler son air surpris.

-Je suis venu euh comme tu me le demandais... Mais euh, tu excuseras (ou pas) mon manque cruel de sagacité, mais... Que se passe t il, exactement? Et surtout, ou est le reste de la rédaction?

Il fit un tour complet de la pièce, comme si tous les autres étaient en train de se dissimuler derrière la porte en formant une pyramide humaine qui crierait 'bouh!' quand il se retournerait. Mais en fait, il n'en était rien, et il n'y avait personne. Silence.

-Heu, Alban...? Un soucis?

Alex Auhesse avait reçu une missive important de la part d'un camarade de classe, mais aussi d'un collègue de travail: Alban Cavendish de serpentard. Il n'avait pas la moindre idée de la raison pour laquelle Alban lui avait donné rendez-vous, mais il se prépara dilligeament à retrouver son mystèrieux ami au bureau du Chicaneur.

Il s'était habillé rapidement, oui il dormait encore lorsqu'il eu reçu le message, et arriva rapidement à Pré-au-Lard. Il avait très froid:

-ahglaglaglaglaglagla...Avait-il dit en courrant...

Il poussa la porte d'entrée de la rédaction et vit qu'Alban était déjà accompagné de Nameless One, aussi un collègue et camarade:

-Brrrr...brrrr...brrrr...sa...lut...Rah 'fait froid... Vous allez bien vous deux? Quelque chose ne va pas Alban?..

Alban vit arriver avec un soulagement certain, mais aussitôt dissimulé, Nameless One. Au moins l'un des deux était venu, il ne serait pas tout seul à tourner dans son bureau comme un lion en cage, à parler aux murs. Est-ce qu'Auhesse se déplacerait, lui aussi ? Un samedi matin, il se doutait un peu que les deux autres auraient sans doute préféré rester comater dans leurs plumes plutôt qu'affronter le redoutable monde extérieur. Il aurait peut être du faire ça l'après midi. Mais le risque était de voir les bureaux envahis par les autres reporters, pour l'instant indésirables aux yeux du Serpentard. Il lui renvoya son bonjour par un bref signe de tête.

- Merci. Ils sont euuh...

Il fit un vague geste de la main, signifiant au choix "pas là", "volatilisé", "j'en sais rien, moi", ou peut être même d'autres choses du même acabit.
A ce moment là, il fut interrompu par l'entrée d'Alex, visiblement frigorifié, et apparemment pas encore très beaucoup réveillé. Ou du moins, depuis relativement peu de temps...

"Parfait, ils sont là tous les deux. Mais ne me regardez pas comme si j'allais vous annoncer votre mort imminente...."

- Hum....

"Bravo, excellente introduction..."

D'un signe de la main, il invita les deux autres à prendre place sur les chaises qu'il avait amenée dans son bureau, tandis que lui même se hissait sur ta table même, assis en tailleur, bien en face d'eux.

- Un soucis, oui, on peut résumer ça comme ça.

Son regard passa de l'un à l'autre. Pouvait il leur faire confiance ? La réponse était non, on ne pouvait faire confiance à personne. Avait il le choix ? Encore une fois, non. Bon, il ne restait plus qu'à se jeter à l'eau.

- Je veux vous parler de Serpentard. (Il baissa très brièvement les yeux, puis les releva vers eux, scrutant leurs réactions.) Saya Serpentard, pour être précis. (Coup d'oeil à Alex ; ) Auhesse, tu l'as rencontrées, c'est un atout. Euuh même si tu ne le vis pas forcément comme tel. (Coup d'oeil à Name ; ) Quant à toi, Name... Je me fie à tes qualités journalistique : sens critique, esprit d'analyse et de synthèse.

Il reprit son souffle, avant de reprendre, sur un autre ton, plus dur.

- Bien sûr pour l'instant, rien ne doit sortir de ce bureau. On ne peut pas savoir à qui se fier, et je ne veux pas prendre le risque que nos réflexions lui arrivent aux oreilles. Si cette condition ne vous convient pas, alors vous pouvez sortir immédiatement, et ce sera comme s'il ne s'était rien passé.

Name salua, quoiqu'un peu surpris par le ton grelottant d'Alex, dont on ignorait au final si il avait pour cause le froid ambiant, ou le rendez-vous lancé par Alban ; il lui semblait effectivement que le Serpentard intimidait le gryffondor. Paradoxal.

Alban a écrit:

Quant à toi, Name... Je me fie à tes qualités journalistique : sens critique, esprit d'analyse et de synthèse.

Pendant l'espace d'un instant, Name fut tenté de se retourner pour vérifier si Alban ne s'adressait pas à quelqu'un d'autre, mais il semblait bien que non.

-Oui, m'enfin euh c'est à dire que bon voilà...

Il dansait d'un pied sur l'autre, un rien stressé par l'annonce -et la crainte de décevoir-
d'Alban.

-Pour moi, ça me va très bien, Alban... Il coula un regard vers Alex qui semblait se transformer en Schtroumpf, Et toi, Alex? Après tout, c'est sans doute toi qui est le plus au faîte de ses choses... Tu as déjà rencontré Saya et tu t'es frotté au pire.

Alex fut réchauffé, non de la température ambiante, mais de ce qu'il venait d'entendre de la bouche de Name. Il se sentait grandit par la gloire, pour une fois qu'on parlait de lui en terme qu'il qualifiait d'élogieux. Après tout c'était vrai, mais depuis sa disparition, que très peu de gens lui avait parlé en de pareils termes. C'était comme si on le complimentait de s'être sortit des griffes de Saya.

Il avait bu les paroles d'Alban et approuva son style de confidetialité:

-Aucuns problèmes pour moi Alban, rien ne sortira d'ici...

Alex n'était pas très locace, en effet il était intimidé par ses hôtes, pour leur réputation et leurs aptitudes en magie. Mais il savait qu'il pouvait leur faire confiance, bien qu'il n'était pas très à l'aise à l'idée de parler de Saya. Mais il fallait bien y revenir tôt ou tard et plus ils en parleraient mieux cela vaudrait:

-Mais pourquoi spécialement maintenant, ce n'est pas que ça me gêne, au contraire, mais...ya du nouveau? Quelque chose s'est passé? Pardon Alban, je te laisse parler...

Alban hocha la tête en signe d'assentiment. Ils acceptaient sa condition. Du moins le prétendaient ils. Il faudrait s'assurer qu'ils ne manquent pas à leur parole. Il verrait ça plus tard. Pour l'instant, garder une apparence calme et sûre de lui semblait la meilleure chose à faire.

- Très bien. Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas ? Je ne suis pas certain qu'attendre que "quelque chose" arrive soit la meilleure stratégie à adopter. Les enlèvements, le lac, les serpents, ce... "climat". Difficile de prévoir ce qui peut encore nous tomber dessus et si nous serons encore en état de raisonner après ça.

Il esquissa un sourire à ses interlocuteurs, comme s'il venait de parler du temps changeant ou d'un devoir à faire pour un cours un peu ennuyant.

- Bien sûr, toutes les mmh "manifestation" de Saya sont autant d'erreurs stratégiques ; elle en fait toujours profiter un témoin. On aurait pu s'attendre à plus de subtilité et une technique plus insidieuse de la part de la fille de Serpentard, mais bon.

Il haussa les épaules.

- Pour l'instant, je ne vais pas m'en plaindre. Et encore moins attendre qu'elle apprenne de ses erreurs.

Dans sa poitrine, son cœur battait la chamade, et c'est en vain qui l'exhortait au calme. Trop de choses dans sa tête qui se bousculaient pour sortir. Mais il fallait qu'il mette de l'ordre. Qu'il soit prudent, aussi, extrêmement prudent. Il cogitait ferme depuis pas mal de temps, assez pour en arriver à la désastreuse conclusion que les discussions internes ont tendance à se consumer d'elles mêmes, à devenir stériles.

- La pousser à en faire d'autres, mais s'y préparer, et ne pas se laisser surprendre. Il faut...

Il faisait tourner distraitement sa baguette entre ses doigts, créant inconsciemment des jeux de lumière étranges dans la petite pièce, toujours éclairée par son seul sortilège.

- Il faut que nous soyons organisés à sa prochaine erreur, pour en tirer parti.

Le Serpentard secoua la tête, histoire de remettre ses idées en place. Une fois chose faite, il braqua tour à tour son regard sur le Gryffondor et le Serdaigle. Ses traits se fermèrent, ne laissant filtrer aucune expression.

- Commençons, si vous voulez bien, par identifier tous ceux qui sont liés de près ou de loin à Saya.

Name réfléchit à la proposition d'Alban. Evidement, il avait une approche raisonnée et logique de la chose, ce qui semblait le plus approprié. Le serdaigle se sentit un peu honteux, dans la mesure ou lui meme n'était pas capable de suivre des raisonnements construit, ce qui le conduisait à improviser, donc soit à une réussite inattendue, soit -et le plus souvent- à un ratage complet.

-On devrait commencer par faire l'inventaire des victimes de la salle, non?

Enfin, un début de quelque chose. Au début, il voulait attendre la prochaine sortie à Pré au Lard, mais Alban avait sans doute raison de ne pas trop attendre. C'était mauvais de laisser pourrir la situation déjà fort peu reluisante de l'école.

_On a, Nor, de Gryff', Alex, de Gryff', ici présent, et il inclina poliment la tête vers Alex, et Clementine, la préfète de ma propre maison... Il fit une pause. Il aurait l'air particulièrement idiot d'oublier quelqu'un mais il lui semblait bien qu'un détail lui échappait, et qu'un détail clochait.

-Et cette pouffsouffle qui a disparue... Mia Sider... On ne sait pas si elle a été enlevée, mais je crois que cela est lié à la salle. Seulement, elle a disparu au troisième étage.

Il se tourna, dubitatif, vers les deux autres.

-Et quid des cauchemars?

Alex se sentit quelque peu géné lorsque Name s'inclina devant lui, mais cela le rassura de voir qu'il n'était plus traité en pestiféré de l'école, au moins on lui accordait un peu de compassion au lieu de croire qu'on pouvait être enlevé comme si on était atteint d'une grave maladie très contagieuse.

En effet, Mia Sider avait disparue au troisième étage en enquêtant sur la salle, ou plutôt en posant nombres de questions à son sujet. Saya y aurait-elle vu une menace?

-Mia a disparu mais n'est jamais réapparue. J'ai passé un peu de temps avec elle peu avant sa disparition, mais rien ne laissait supposer qu'elle représentait une réelle menace pour Saya. Elle était simplement gentille et dynamique. Mais, analysons un peu plus la situation:
Mia est la seule à ne pas être réapparue, mais elle est aussi la seule a appartenir à la maison des Poufsouffles. Helga aurait été la seule à défier ouvertement Serpentard? Je ne connais passuffisament les légendes de Poudlard pour affirmer... Mais c'est peut-être ça le point faible de Saya...

Alex n'avait pas réellement pensé que Helga Poufsouffle puisse être un danger pour Saya, mais celà lui avait parrut possible. Après tout, tant de choses incroyables arrivaient Poudlard, alors pourquoi pas ça?

Il regardait succésivement Name et Alban, comme s'il redoutait une réponse négative voir agressive. Mais cela lui imporait guère, tout ce qui lui importait était ce qu'il convenait de faire pour enfin essayer de rivaliser avec Saya et mettre fin à ces capricieux agissements...

Tandis que ses deux camarades d'école et collègues du Chicaneur parlaient, Alban avait attrapé une plume et un morceau de parchemin derrière lui et notait au vol les noms, les maisons et les spécificités des enlèvements. Si logique il y avait là dedans, une mise par écrit pouvait s'avérer salvatrice. Pour ce faire, il avait posé sa baguette, les plongeant tous les trois dans la pénombre du bureau. Le Serpentard se surprit à se demander si l'un des deux autres aurait l'amabilité de la relayer en ce qui concernait l'éclairage ; il n'avait pas réellement besoin de lumière pour aligner les mots, néanmoins pour la relecture, ce serait un autre problème.

- Helga Poufsouffle, une menace pour Saya ? Possible, mais fort peu probable. Il est de notoriété publique que la maison censée être opposée farouchement à Serpentard est Gryffondor. Et puis les Poufsouffles ne sont une menace pour personne.

"Sauf peut être Gadabrielle, mais elle, c'est un cas particulier", ajouta t il mentalement avec un sourire.

- Avant d'en venir aux cauchemars, ill nous manque encore des personnes. Auhesse, tous les membres de ton club sont liés à Saya, eux aussi, même s'ils n'ont pas tous été inquiétés. Pourrais tu nous en dresser la liste ?

Il y a avait encore quelqu'un d'autre qui, à sa connaissance, était lié à la Salle du Risèd... lui même. Devait il en parler ? Son instinct lui recommandait de se taire, garder cette information pour lui, et ne la ressortir qu'en dernier recours.

- Deux Gryffondors, une Serdaigle... Et une Poufsouffe qui ne revient pas.

Il gardait les yeux baissés sur son parchemin, peu désireux, cette fois, de croiser leurs regards.

- Si, dans cette affaire, une maison se distingue des autres, je dirais... Qu'il s'agit de la mienne. Tout Serpentard est mêlé à cette histoire. Et pour cause !

Inconsciemment, le jeune garçon se mordit la lèvre inférieure. Poursuivre ou ne pas poursuivre ? Il décida de se tenir coi, au moins pour l'instant. Il verrait plus tard. D'autant qu'une autre idée profitait de cette instant d'hésitation pour germer dans son esprit. Une idée d'une telle évidence qu'il se demanda comment elle avait pu si longtemps lui échapper.

Alex sortit sa baguette et lança un "Lumos Maxima" qui flottait dans les airs. Ce sort n'avait pas encore été apris en cours mais cela ne lui empêchait pas de le connaitre. Il réfléchit longtemps avant de donner enfin la liste complète des membres du club. Alban jouait-il franc jeu, ou essayait-il de réunnir des information pour Saya? Il décida de suivre son instinct et donna la liste complète des membre du Risèd Squad:

-Alors il y a:
Balzane, Jessy Mommens, Yumi Imanaka et Moi même de Gryffondor. Calypso Lowan de Poufsouffle. Clémentine Zin' et Kalessin Hatake de Serdaigle. Milo Lack, Mimi Angel et mon hostile de frère de Serpentard...
Mais certains sont morts, parce qu'il y a aussi Peeves et Mimi Geignarde qui ont voulu se joindre à nous. Vous croyez que les fantômes pouraient nous aider?

Il fallait vraiment ne pas avoir les idées en place pour croire que Peeves et Mimi Geignarde leur prêteraient main fort, mais après tout pourquoi pas? Ils avaient tous deux subit les abominations des serpentards, et Mimi en était morte...
Deux des membres du club étaient préfet en chef et avaient certains privilèges qu'ils pouraient peut-être exploiter pour le bien de tous:

-Sylvia nous a aussi aidé, et puis...je lui dois la vie...

Cette dernière phrase résonnait en lui comme une berceuse. Elle l'avait sauvé, que lui serait-il arrivé si elle ne s'était pas trouvée là lorsqu'il fut ressortit de la maudite salle du Risèd?...

-Je pense que nous devrions essayer de convoquer tous le monde, vous et Sylvia inclu pour penser à toutes les éventualités possible, qu'en dites-vous?...

Le Serpentard continuait de noter les noms, au fur et à mesure. Il ne connaissait que très peu les personnes auxquelles ceux ci étaient raccrochés. Même parmi les gens de sa maison. Il évitait Mimi, et n'avait pas eu l'occasion de rencontrer Lack bien souvent. Mis à part lors d'une confrontation avec Exhumeï... en rapport avec la Salle, justement. Il savait quelque chose. Mais quoi ? Quant aux fantômes...

"Bien sûr, mais pas ceux là. Nous avons des fantômes bien plus intéressants à Poudlard."

Après la remarque d'Alex, Alban ne laissa pas à Name le temps de répondre ou d'exprimer un point du vue pour foudroyer le Gryffondor du regard. Lui qui faisait tout pour la plus grande discrétion, hors du château, un nombre minimum de témoins, des messages qui ne présentent pas de danger en cas d'interception, et cet idiot voulait convoquer la moitié de Poudlard !

- Aurais tu la mémoire si courte, Auhesse ?! Ou ta parole n'a t elle aucune valeur ? RIEN-ne-sort-de-ce-bureau !

Il n'avait pas réellement élevé la voix, simplement rendu le ton grondant et menaçant.

"T'aurais jamais du faire appel à lui... Regarde, pas dix minutes et ça fout le camps... Tu ne peux faire confiance à personne. Et lui veux faire confiance à tout le monde. C'est ridicule. Tout va être réduit à néant parce qu'il ne peut pas s'empêcher de confondre la réalité et les romans !"

Il ferma les yeux, s'efforçant au calme. Comment lui faire comprendre ?
Sans relever les paupières, il reprit la parole, doucement, très lentement, la tension palpable, mais maîtrisée ;

- Il ne t'es jamais venu à l'esprit qu'un "traitre" pouvait avoir rejoint le Risèd Squad ? As tu jamais testé les motivations de ceux qui ont prétendus vouloir te rejoindre ? Au plus de gens seront au courant, au plus le risque sera grand.

Il ouvrit les yeux, braquant son regard sur Alex, ignorant pratiquement la présence du Serdaigle.

- Libre à toi de vouloir risquer ta peau et ta santé mentale, je m'en fiche pas mal, mais, en ce qui me concerne, je tiens à les conserver encore un peu, ou du moins être le seul arbitre de ce à quoi je m'expose, ou non.

-Ahem... toussota discrètement le serdaigle, qui sentait poindre comme une certaine tension. Il jeta un coup d'oeil un peu surpris et inquiet au serpentard, qui d'habitude restait si maître de lui.

On dirait presque qu'il se méfie de tout et de tous le monde... En fait, non, il ne place pas sa confiance au jugé.

Il fallait un peu recadrer le débat et éviter les querelles qui étaient de toutes façon stériles et ne ménèraient nulle part, à l'évidence.

-Je suis d'accord avec Alban, Alex, dit il d'une voix lente, la plus posée possible.Pourtant, continua t il en se tournant vers Alban, Nous sommes ici, et je pense que nous avons été déjà trop loin pour arrêter subitement de se faire confiance un minimum. Il ne faut pas commencer à semer le trouble et la discorde, on a tout à y perdre. Je vous fais confiance à tous les deux, en dépit des risques. Voilà qui tranche la question en ce qui me concerne. Maintenant poursuivons la piste soulevée par Alban...

Il fit une pause, en se tapotant le menton, l'air hésitant. Puis, se tournant complètement vers le gryffondor, il parla en ces termes :

-Crois qu'il soit possible qu'un traître fasse effectivement parti de ton club? Et si tel est le cas, comment comptes le démasquer? Parce que ce serait là un débur de piste non négligeable. Avoir à sa merci un suppôt de Saya pourrait s'avérer extrêment fructueux.

Alex avait en effet une parole et savait la tenir, mais le fait de demander aux membres de son club de les tenir informés de ce qu'ils savaient ne trahissait pas du tout sa parole, il voulait juste que le plus de gens leur dise ce qu'ils savaient, et le rendez-vous Alban Name Alex n'en serait en rien divulgué.

Alex ne voyait pas et ne comprenait pas pourquoi Alban se mettait dans un état pareil:

-Vous savez, on peut très bien faire notre enquête et discuter avec les gens séparement, je ne vois pas ou je trahis pas ma parole, enfin si vous le pensez... Et puis ce n'était qu'une proposition mais si cela vous gêne... Je croyais pourtant que vous étiez tous pressé d'en finir une bonne fois avec cette satané salle, ou alors j'ai mal compris? Je pense que le plus vite on en saura, plus vite on en finira. A moins que vous soyez tous deux mazochiste, la meilleure solution est de faire face en masse et rapidement, je ne sais pas pour vous, mais moi j'en ai plus que marre d'être considéré comme un fou parce que j'ai eu la chance d'échapper à Saya, et j'en ai vraiment assez aussi de ne pas dormir et de faire des cauchemards, mais ça c'est autre chose...

Alex avait monté le ton au fur et à mesure qu'il parlait. Il était à bout de forces et son comportement devenait quelque peu irrité:

-Et puis tant qu'à parler de traitre, qu'est-ce qui me prouve que vous n'en êtes pas? Après tout, il y a tout ce mystérieux comportement qui fait ta réputation Alban et tu es un Serpentard, qu'est-ce qui me prouve que tu es scincère là? Pourtant je prends le risque de te faire confiance, alors pourquoi n'essayons nous pas d'en faire autant envers les autres, peut-être que le point faible de Saya et une confiance aveugle, puisqu'elle répend le doute depuis que je suis sortis de la salle. Et si c'est ce qu'elle ne comprends pas, c'est peut-être ça qui la détruira...

Alex essayait de se contrôler mais les doutes revinrent et le submergèrent. Il devenait de plus en plus parano et la tension montait. La fatigue n'excuse pas tout mais le fait qu'il ne dormait pas jouait beaucoup sur son comportement.

Il n'avait pas voulu être blessant, mais il avait dit ce qui le rongeait depuis tant de temps, il en avait assez que les gens n'aient plus confiance en eux, ils étaient tous sensés être de jeunes sorciers de douze, treize, quatorze ans. Alex en pleurait de tristesse, timidement mais surrement.

Avaient-ils déjà tous perdu leur innocence infantile pour se laisser dériver vers la folie humaine des adultes qui ne comprennent jamais rien à rien?

Dérive, dérive. Alex n'avait visiblement pas compris. Alban se fichait pas mal que quelqu'un apprenne qu'ils s'étaient vu tous les trois. Ce qu'il ne voulait pas, c'est qu'un sache qu'une organisation et des réflexions à l'encontre de Saya se soulevaient. De même que le fruit de cette réflexion. Réunir l'ensemble du Club du Gryffondor, en une fois ou séparément ne changeait rien. S'il savait quelque chose, il serait forcé de leur dire...
Il lâcha sa plume et se prit la tête dans les mains. Le contact froid de ses doigts contre ses tempes lui fit du bien, et le ramena au calme. Un soupir.

- Bon... Reprenons calmement. Je ne suis pas pressé d'arrêter Saya. Je refuse d'attendre un nouveau problème pour réagir, mais je refuse tout autant de le faire dans la précipitation. Ce serait une erreur de notr... de -ma- part.

Il posa son regard un instant sur Name. Celui ci semblait avoir choisi de se faire la voix de la neutralité entre les deux. Une bonne chose. Si Alban avait généralement une assez bonne maîtrise de ses nerfs, le sujet était sensible et le mettait à cran. Quant au Gryffondor, lui était prompt à démarrer au quart de tour. Le Serdaigle serait un arbitre acceptable.
Il revint à Alex.

- Je ne crois pas que l'information de masse soit une bonne idée. On ne peut pas prouver de manière sûre et absolue la fiabilité de quelqu'un, mais au moins pouvons nous écarter ceux qui, potentiellement, présentent un danger. Pour l'instant, et à mon strict point de vue ; tout le monde, vous deux y compris.

Il baissa les yeux, poursuivant un ton plus bas ;

- Je n'accepte de me fier qu'à moi. C'était vrai avant, ça l'est d'autant plus à présent. Vous êtes là. Il ne faut pas m'en demander plus pour l'instant.

Le Serpentard esquissa un sourire étrange, un peu tordu, peut être un peu douloureux.

"Ma réputation... Mon "mystère"... Ne vois tu pas que ce sont justement les gens comme toi qui l'ont créée, ma réputation ? Etrange de me reprocher quelque chose que tu as contribué à me donner."

- Ce qui prouve ma sincérité ? Absolument rien. Ma loyauté s'achète, je te l'ai déjà dit. Et c'est sans doute paradoxalement ce qu'il y a de plus fiable, en ces temps. Nous avons des intérêts communs. Enfin, pour ce qui est du doute, c'est parce qu'il s'agit de ton point faible à toi, qu'il se répand à présent. Saya veut toucher le plus grand nombre, or elle ne côtoie que peu. Elle est donc forcée de faire avec ce qu'elle connait. En l'occurrence, ta peur à toi.

Il releva les yeux sur Alex, haussant les épaules.

- Ta réaction vient étayer mes conclusions, si je puis me permettre.

En dernier lieu, enfin, il porta son attention sur Nameless One.

- Moi aussi, j'ai rencontré Saya, lâcha t il d'un ton anecdotique. Bien avant mon départ. Avant même l'enlèvement de Nor Mordaunt.

"Et voilà comment mettre les pieds dans le plat..."

Alex reprit son calme et ses esprits. La façon avec laquelle il s'était emporté n'avait pas du tout arrangé les choses, et les paroles d'Alban étaient pleines de bon sens, bien que toujours aussi mystérieuses.
Il se sentit honteux d'avoir perdu son sang froid, surtout que c'était ce que Saya voulait, les monter les uns contre les autres afin de les séparer. Il se montra plus raisonnable en disant:

-Pardon Alban, excuse moi de m'être emporté, mais tu sais, tu ne défends pas tes points de vue en gardant toujours ce mystéieux silence, c'en est presque effrayant. On ne sait jamais ce que tu penses, si pour toi c'est normal, pour les autres c'est peu rassurant. Mais tu as peut-être raison, après tout ne dit-on pas "Diviser pour mieux règner"?

Ces mots moldus n'étaient sans doute pas à appliquer dans un débat pareil, mais il trouvait que cette citation collait bien avec la situation. Il aurait voulu qu'Alban soit plus loquace, mais son mystérieux et habituel silence avait tendance à le mettre mal à l'aise dans une situation pareille, où le dialogue était un point fort. De plus, ne sachant pas pourquoi Alban gardait toujours cette distance envers les autres, ils ne pouvaient pas progresser.

Son regard se posa tour à tour sur Name et Alban. Il cherchait à comprendre, non ce qu'il se passait dans leur têtes, mais la situation par rapport à Saya. Les doutes étaient bien les peurs d'Alex, mais pourquoi les répandre sur toute l'école? Après tout chacun a ses peurs, pourquoi celles d'Alex primeraient sur tous les élèves?

-Quand vous ignorez quelque chose, vous en avez peur vous aussi? On dit souvent que les gens ont peur de ce qu'il ne connaissent pas, mais je croyais que c'était une légende moldue, et à présent je crois me rendre compte que cela s'applique aussi chez les sorciers...

Tout le monde a peur de quelque chose, mais tout le monde ne sait pas y faire face...

Un rien perplexe, Name observa un certain silence recueilli en attendant que la situation se décante un peu. Toutefois, il ne put s'empêcher de réagir aux propos d'Alex, qui lui semblait il, occultait une partie des faits.

-En réalité, le problème, c'est qu'on dirait qu'il n'y a pas que ta peur qui soit en cause... Toutes les manifestations et les troubles qu surviennent de cette salle ont pour origine non la peur, mais les peurs de différents élèves. L'ennui, c'est qu'on ne sait pas bien qui a peur de quoi, et dans quelle logique elle lâche les peurs dans le château...

Il réfléchit intensément, gardant le silence pendant quelques minutes, les yeux dans le vague, adoptant par là une attitude qui aurait pu passer pour une transe ou une victime de narcolepsie, le genre d'attitude qui aurait stressé le commun des mooldus ; puis, il leur livra le fruit de sa réflexion comme elle lui venait, en pensée brute et vierge de tout détail de raisonnement, une conclusion direct en bout d'un chaine de conclusion qu'il ne prendrait jamais la peine d'exposer.

-Pour tout dire, je ne suis pas sûr qu'elle contrôle la salle... J'ai plus l'impression que ça dérape, et dangereusement vite et loin.

Alban garda un long moment le silence, scrutant tantôt l'un, tantôt l'autre de ses interlocuteurs. Cette petite discussion qui devait avoir valeur de mise au point et au clair partait désespérément dans tous les sens. Il s'en agaçait, mais n'était pas sûr d'avoir le droit de prendre un air d'autorité pour reconduire les choses dans l'optique qui l'intéressait et telles qu'il les concevait.

"J'avais peut être oublié pourquoi je détestais me mêler aux autres... Voila ma mémoire rafraichie. Si personne n'est là pour gendarmer, tout dérive trop vite, chacun y va de son idée, sans jamais approfondir les choses. M'ont ils seulement écouté ? Ont ils compris ce que je souhaitais faire ?"

Il poussa un long soupir, épaules affaissées.

- Suffit, on arrête là.

Le Serpentard se laissa glisser de son bureau, et leur tourna le dos, pour empiler quelques parchemins qui y trainaient.

- Je pensais que... (Une plume importune fut expédiée un peu plus loin dans un mouvement agacé.) Peu importe, j'ai eu tort, tout ça ne mène à rien. Je laisse tomber.

Name haussa les épaules. Au moins, on pourra dire que ce fut bref.

-Oui, on va en reste là. Je continuerai peut être dans mon coin. Il vaut mieux que l'on se sépare, c'est plus... Statégique.

Il empoigna la poignée de la porte, les cheveux déjà en plein courant d'air glacial, mais sans doute moins que l'ambiance dans laquelle était tombé le bureau.

-Et advienne que pourra.

sort du RP

Et comme toujours, toute discution était vaine. On aurait pourtant dit que ça allait avancer, mais il n'en fut rien, au contraire, les gens semblaient se perdre de plus en plus et le plan de Saya fonctionnait à travers eux.
Alex l'avait remarqué, mais il ne pouvait forcer les gens à être soudés.

Name vennait de quitter la salle, visiblement contrarié mais raisonnablement muet. Il ne restait plus qu' Alban et Alex, tous deux si différent mais partageant les mêmes peures, du moins c'était ce qu'il croyait:

-Ecoute Alban, je ne sais plus quoi faire à propos de tout ça et cela m'agace au plus haut point, n'oublie pas que je n'ai aucune expérience en ce qui concerne ce maudite salle, si ce n'est une disparition et la tentation de rejoindre un camp que je qualifie d'injoignable, et lorsque je trouve enfin quelqu'un qui pourait m'en dire d'avantage, on se ferme à moi, j'en suis frustré à force, c'est a croire que j'ai risqué ma vie avec Clémentine pour rien. Alors je vais essayer une dernière fois de te délier la langue, mais si tu ne m'en dis pas plus, je m'avouerais vaincue et ne reparlerais plus jamais de tout ça à qui que ce soit: Que sais-tu de tout ça?

Il ne voulait pas le moins du monde braquer Alban, il était scincère et à bout de force, ce qui expliquait son humeur un rien irritée. Mais tout ça le rendait dingue à force et il fallait qu'il sache et surtout qu'ils progressent enssemble.
Alex attendait avec angoisse qu'Alban lui réponde quelque chose...

Un vent froid souffla dans la petite salle, n'ayant sans doute rien à envier à la température déjà glaciale qui régnait dans la rédaction. Name referma la porte, le visage rougit par le froid ou... La honte, peut être?

-Ecoutez, je suis navré d'être parti ainsi. Vous avez le droit de m'en vouloir et de me méprisez pour être aussi versatil. Cependant, je crois qu'il faut faire front commun et dépasser ce genre de vicissitudes.

Surtout les miennes..

Il se tourna vers Alban et lui dit :

-Pardon, mon ami. Un moment d'égarement... puis, mi-voix comme si c'était une excuse Reprenons tout, et tâchons de travailler en bonne intelligence. Je fais une totale et absolue confiance à Alban, et j'estime que tu es digne de confiance, Alex. Et pour l'instant, c'est le seul point problématique que je règle en ce qui me concerne.

Il posa ses deux mains sur les épaules d'Alban, qui semblait visiblement d'humeur explosive.

-On tiendra le coup, si on est soudé. Pas question de te laisser seul dans cette épreuve.

Alex ne voyait même pas ce qui se passait. Trop aveuglé par la peur de tout agravé, il avait essayer de motiver Alban en le défiant, mais il n'avait fait qu'empirer les choses. Il voulait se plier à son désir de le voir s'en aller, mais Name était à nouveau entré dans le bureau et avait parlé avec beaucoup de sagesse.

Alex était honteux, mais d'un autre coté il ne connaissait pas assez Alban pour savoir comment il réagirait face à de la provocation, même s'il l'avait provoqué sans vouloir le peiner:

-Pardon Alban, je ne voulais pas dire cela, je voulais juste essayer de te donner l'esprit combatif, mais je me suis trompé, je n'aurais pas du. Je ne te demande pas de me pardonner si tu n'en as pas le coeur, mais je te présente de sincères excuses...

Il regarda Name, d'un regard très triste et implorant de ne pas laisser un blanc gênant. Il avait déjà parlé et bien parlé, mais le silence d'Alban rongeait de regret le coeur d'Alex. Il se sentait triste, plus pour le Serpentard que pour lui même. Alex se moquait de son propre état d'esprit, il se préocupait de celui d'Alban:

-Merci de me faire confiance Name, mais je crois que j'ai fais suffisement de mal, si Alban veut que je m'en aille je m'en irais...

Il regardait, toujours aussi tristement, le Serpentard et voulait lui saisir l'épaule pour le consoler, mais il avait peur que ce geste soit mal interprété...
Il se dirrigea vers la porte, ce que Alban lui avait demandé plus tôt, attendant avec beaucoup d'espoir que celui ci le rappel...

La porte s'ouvrit sur un courant d'air froid. Alban crut un moment qu'Alex avait obtempéré à sa demande et qu'il se trouvait désormais seul. Une voix démentit bien vite cette supposition. Ainsi Nameless One était de retour... Le Serpentard ne releva pas les yeux. Il ne broncha pas lorsque le Serdaigle posa les mains sur ses épaules.

Décidément Alban avait eu beau tenter d'imaginer ce qui allait ce passer lors de cette petite réunion, rien ne l'aurait préparé à cela. Il se sentait plus perdu que jamais. Avant de relever la tête, il prit soin de se composer un masque de neutralité et d'impassibilité. Il sonda un moment Alex, à deux doigts de s'éclipser.

- Assieds toi.

Rien dans le ton ne laissait supposer qu'Alban acceptait les excuses, pas plus qu'il ne les rejetait. Le regard un peu plus dur qu'il n'aurait fallu. Il se sentait en équilibre fragile. Un faux pas le ferait basculer dans un extrême ou un autre.

- Question première : qu'est ce que vous voulez ?

Après un silence qui sembla durer un éternité, Name prit la parole ; briser ce silence était moins gênant, certes, car cette fois le contexte était un peu différent, un peu moins pesant. Il subsistait pourtant une certaine tension, qu'il percevait comme palpable dans le regard du serpentard, et dans les épaules affaissées et l'air abattu du gryffondor.

-Ce que nous voulons... Je ne saurais dire. Je sais ce que MOI, je veux.

Il pointa son index sur Alex et s'exclama :

-Je veux que les Gryffondors se ressaisissent! Qu'ils reprennent confiance et courage, en eux, en leur maison et en leur école!

Il regarda ensuite Alban, avant de poursuivre, du même ton :

-Je veux que les Serpentards ne restent pas exclus, séparés parce qu'on les aura jugé coupable! L'opprobre d'une personne ne peut comdamner toute un ensemble de personne! Je veux faire confiance aux Serpentards, qu'ils montrent aux autres ce que sont les vrais serpentards, habiles, rusées et pragmatique. Nous aurons besoin de leur sang froid.

Puis, il fit quelque pas, avant de se retourner, pour les inclure tous les deux dans son champs de vision, et pluss globalement dans sa vision :

-On n'est pas là pour faire dans la surenchère de bons sentiments dégoulinants de bonnes intentions. On est là parce que on doit se faire confiance, c'est la conditon sine qua non pour vaincre. J'ai fais mon choix : je veux me battre. Tout seul si il le faut, mais... Je préférerais vous avoir avec moi. Choisissez en votre vertu, en votre âme et conscience, ce qu'il y a de mieux, pour vous, ou pous l'école, mais vous vous apercevrez vite que les choses ne peuvent ni ne doivent rester ainsi.

Il s'interrompit, craignant d'avoir un peu trop versé dans le tragique, ou dans l'ithos et le pathos, mais après tout, la Résistance a toujours besoin de ce genre de discours. Il déplorait juste que ce soit *lui* qui ait eu à le faire ; les responsabilités, c'était vraiment pas sa tasse de thé.