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 Memories're so nice, but only memories...

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Memories're so nice, but only memories... _
MessageSujet: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Dim 12 Oct - 22:39

hum
Je sais, c'est un peu prétentieux mais bon -_-" Je ne sais pas au juste qui a repere la section fanfic du chicaneur et j'ai vu que les autres avaient posté les leurs, donc à mon tour, je poste mon premier chapitre... L'integralité pour ceux que ça interesse se trouve sur le site du chicaneur. Ca me fait bizarre en y repensant, et la vision que j'en ai est sensiblement differente depuis la parution du tome 7... Enfin bon, sans m'envoyer des fleurs, j'ai pas tout faux sur mes hypothèses xD

Citation :
CHAPITRE I : le dernier anniversaire

(here come the wizard)

C’était une journée pluvieuse, comme d’habitude, au 4, Closet drive. Dehors, une espèce de bruine assombrissait le ciel et humidifiait tout à la manière d’un brumisateur, c'est-à-dire que tout se détrempait sans qu’on voit la moindre goutte d’eau de pluie acide qui tombait depuis le début du mois de juillet sur Closet drive. De toute façon, cela n’aurait rien changé pour Arnold Polder. Plus rien ne pourrait plus l’égayer désormais depuis l’assassinat monstrueux de son mentor, de son professeur préféré, son papy Brossard en plus gâteux et moins gâteau, le professeur Albâtrus Bevedere Bouffric Pelforth Grumblebore, le plus grand magicien de tous les temps.
Arnie poussa un grognement qui fit apparaître un cercle de buée en forme de smiley sur la vitre froide qui lui renvoyait son reflet maladif et sa cicatrice en forme d’électrocardiogramme régulier. Jamais il ne pourrait oublier le monstrueux assassin, le coyote à foie jaune, aux dents marron et aux cheveux gras infestés de pellicules de la taille de cachous qui avait fait sauté le professeur Grumblebore comme une punaise du haut de la tour d’Astrologie. Une curieuse sensation d’oppression se fit sentir dans la gorge de Arnie quand il se remémora la scène de ce funeste soir, puis il se rappela qu’il fallait déglutir et il se sentit aussitôt mieux. Il était très connu et unanimement admiré pour son sang froid et aussi critiqué pour ses crises de colère et ses caprices mais après tout, comme le lui avait fait remarquer feu son parrain Sirious Clack, c’était de la force de caractère et après tout, lui seul avait survécu au sortilège de la mort ultime lancé par le meurtrier de ses parents, Lord Zapuzenort, le plus terrifiant et le plus méchant magicien sombre de tous les temps.

Arnie avait beau être nul en calcul, il avait réalisé quand même que beaucoup, et assez souvent ces derniers temps pour fausser les statistiques, ses proches avaient tendance à se faire atomisés plutôt rapidement, ce qui l’avait contraint à rompre avec Winny Visley, la sœur de son meilleur ami et dernière conquête en date. Arnie secoua la tête, comme pour en chasser une pensée absurde : il venait en réalité de réaliser l’ambiguïté de sa phrase et s’était imaginé un instant l’équivoque.

« -Heureusement que ce n’est pas qu’une histoire pour enfant, se dit Arnie, sinon avec tous ces meurtres, elle serait censurée. »

Mais le problème était tout autre aujourd’hui, car à minuit pétante, il allait sur ses dix sept ans et là, place à un Arnie majeur qui pourrait utilisé la magie à outrance en téléplanant à tout va et surtout se venger de la famille Burslay, les horribles boudus (des gens sans pouvoirs magiques) qui l’avaient élevé pendant près de seize ans en lui faisant subir un horrible calvaire : il devait se laver les mains avant de passer à table, se coucher à huit heure trente, faire ses devoirs et, supplice ultime, ranger sa chambre qui, selon les termes de la tante Pétula, ressemblait à une solderie d’été.

Rien que d’imaginer la scène à minuit, un sourire vicieux se peignit sur les lèvres d’Arnie alors qu’il caressait affectueusement sa baguette magique qu’il étreignait contre lui avec une certaine émotion.
Soudain, de petits coups répétés retentirent sur sa porte ; il sursauta tellement qu’il laissa tomber sa baguette en se retournant. La porte s’ouvrit : c’était son gros cousin Puddley Burslay, aussi large que haut et aussi bête que ses deux pieds gauches. Comme d’habitude, il portait un polo à rayures noires et blanches ainsi qu’un short noir trop petit qui le boudinait horriblement en le forçant à pratiquer des exercices respiratoires prénatals, ainsi qu’une coupe au bol particulièrement ridicule.

-Qu’est ce que tu veux Puddy chéri ?grogna Arnie d’un ton sarcastique.
-Rien, juste te dire que ton gâteau d’anniversaire est prêt et qu’on t’attend pour souffler tes bougies.

Comme tous les ans depuis seize ans, Arnie répondit :
-J’en veux pas de ton sale gâteau. J’ai dit que je voulais de la tarte à la bière et rien d’autre !

Et il referma brutalement la porte sur son massif et pesant cousin et il entendit un craquement avant qu’il ne parte en gémissant. Arnie eut un petit sourire à part lui : il avait réussi à le faire pleurnicher une fois de plus.
N’étant pas de constitution robuste, Arnie devait se contenter de mesures de rétorsions psychologiques, ce qu’il pratiquait avec un certain talent sur toute sa petite famille d’adoption. Par exemple, il prenait un malin plaisir à casser les lapins en porcelaine de la tante Pétula et en salissant autant que possible le carrelage impeccablement astiqué à la mains des heures durant par ses bons soins ; pour l’oncle Bernie, en revanche, il avait appris à être plus subtile en agissant sur la durée car celui-ci ne montait pas vite dans les tours mais restait longtemps en surrégime, ce qui était encore plus drôle quand il se mettait à tout casser et à insulter le tante Pétula. Rien ne lui faisait plus plaisir dans ces petits moments de détente que d’appeler la police en geignant. Bien évidemment il ne pouvait pas le faire tous les jours, sans quoi il risquait de perdre ses souffres douleurs ainsi que son terrain de jeu favori, la maison du quatre, Closet drive.
Arnie balança un coup de pied dans un ballot de linge sale que sa tante n’avait pas encore enlevé. Eldridge, Sa chouette Bulotte, moitié chouette moitié bulot poussa un hululement de protestation avant de rentrer dans sa coquille. Après tout, il s’en contrefichait puisque à minuit, il pendrait ses cliques et ses claques et bye-bye les Burslay, direction, Hawaï ! Il soupira avant de se jeter à la renverse sur le water bed que lui avait offert les Burslay avec leur fonds de pensions. Il avait beau être sorcier, la télé, la console, le micro onde et le frigo d’appoint allait lui manquer un peu. Même les magiciens ont droit à leur confort. Il pouvait après tout les embarquer, même si il pouvait s’en racheter de nouveau. En tout cas, une fois qu’il aura réglé le compte de lord Zap, il allait prendre une année sabbatique avant d’ouvrir son commerce de produits dérivés. Arnie était en effet déjà riche à presque dix sept ans, connu et adulé des foules en délires alors qu’il savait à peine marcher ; il ne lui manquait plus qu’un petit fond de roulement pour faire fructifier son argent en vivant comme un nabab sur les intérêts jusqu’à la fin de ses jours. De toute façon, il était sûr de gagner contre Zappy, comme il le surnommait affectueusement, une fois qu’il aurait collecter tout les Vortruxes contenant les morceaux de l’âme de son pire ennemi. Jamais il n’oublierait comment, et sans l’aide de le chance, se rassura t il l’air convaincu, il avait transpercé l’agenda secret de lord Zap quand il étudiait la magie à l’école de Hagworst et qu’on le connaissait alors sous le nom de Tom Puzzle. Il se rappelait encore le commentaire du professeur Grumblebore :

« -Pas étonnant qu’il ait voulu mettre son âme en morceaux avec un nom pareil. »
Il avait esquissé un sourire avant de se replonger dans la lecture de la presse people Boudue et magique qu’il lisait avec concentration, avidité et application.
« -Ca alors !s’était il exclamé, tu savais que Vitellius Grudge, le ministre, avait eu un enfant illégitime avec un groblin ? »
C’était bien triste à admettre, mais même les ragots que colportait son vieux professeur allaient lui manquer, de même que Pettsèque, son cygnard, mi-cygne, mi-canard.
D’autres coups à la porte le tirèrent de sa rêverie et trop brutalement à son goût. C’était l’oncle Bernie, reconnaissable à sa petite moustache, ses cheveux gominés vers l’arrière et son costume rayé.

-Allez viens, ça ne va pas te tuer de venir souffler tes bougies pour ton dernier anniversaire parmi nous.
-Nan, s’entêta Arnie, j’veux pas. J’ai dit que je voulais mes amis, une tarte à la bière et un tonneau de cidralhuile.
-Mais, aucun n’a voulu venir, s’étonna l’oncle Bernie, ils m’ont tous répondu qu’ils ne voulaient pas avoir affaire à un bourreau d’enfant. Je me demande d’ailleurs où ils ont été chercher une idée pareille…
-C’est moi qui le leur ai dit, ricana Arnie sans pouvoir se retenir devant l’expression interdite de son oncle moustachu.
-Quoi ? Mais on va encore avoir les services sociaux sur le dos, la police et se faire traîner devant les tribunaux ! C’était toi qui les prévenais, alors ? Tu as pensé aux conséquences ?
Arnie fit mine de réfléchir avant de répondre d’un air contrit :
-Ma foi, oui.
-Tu es vraiment impossible. Son oncle éclata de rire, en opinant du chef.
-Ah, la jeunesse… Tu as peut être des problèmes dont tu voudrais qu’on parle ? Je sais, à ton âge, il m’est arrivé la même chose, ton corps change, un peu comme les fleurs, tu sais, heu…

A vrai dire, Arnie se fichait éperdument de ce que pouvait bien raconter son oncle et il aurait pu tout aussi bien lui expliquer les règles avancées du Skippitch qu’il n’y aurait pas plus prêté attention, pas plus que les précédentes cent cinquante autres discussions du même acabit toujours sur le thème de la mutation et du pouvoir des fleurs. Il s’était dit une fois que son oncle devait être un ancien hippy anti-nucléaire ou quelque chose dans ce goût là. Une vieille photo de George Harrison était là pour en témoigner.
Pour le moment, son attention était fixée sur la pendule qui égrenait les secondes qui devaient être les plus longues de sa vie. Il se mit à décompter mentalement.

-Alors tu es d’accord ?interrogea l’oncle Bernie au terme de son soporifique soliloque. C’est pour ça que tu hoches la tête, n’est ce pas ?
-Trois…deux…un…zéro ! s’exclama t il en brandissant sa baguette de sept pouces et demi, en bois de cageot avec plume de cygnard. Maintenant, fini la rigolade !tonna t il en gonflant le torse. Il dirigea alors sa baguette en direction de la porte qui s’ouvrit avec un gros ‘bang’ en laissant totalement éberlués sa tante et son cousin qui avaient l’oreille collée à la porte.
Arnie pointa sa baguette en direction de son cousin qui avait en fait le nez cassé suite à leur altercation de tout à l’heure et prononça la formule : bringupitall ! Et aussitôt, son cousin se mit à vomir avec un débit à faire pâlir un égout de centrale nucléaire, sans aucune trêve ni accalmie sous le regard consterné de sa tante contre laquelle il proféra une autre formule, sordidus sempra, le maléfice de crasse perpétuelle et enfin contre son oncle, il lança son sortilège préféré, car il l’avait longtemps cherché et longtemps préparé pour le réussir, il s’agissait de Smelliketwentyfeet, c'est-à-dire le maléfice des pieds qui puent.
Arnie explosa de rire face au tableau qui s’offrait à lui et c’est alors que quelqu’un apparut après le bruit mat typique de celui qui téléplane. Arnie cacha vite sa baguette et prit un ton suppliant, gémissant et pitoyable :

-Pardon, je croyais qu’il était minuit ! Ce n’est pas ma faute !
Mais il se calma aussitôt en voyant qu’il s’agissait en fait du père de son ami en titre et meilleur fan, Arthemus Visley, qui avait l’air encore étourdi par son téléplanning.
-Salut Arnie ! Alors vieux, ça mousse ?

Le père Visley était un vieux ringard, mais un vieux ringard sympa et cela fit plaisir à Arnie de le voir surgir dans sa maison sans même l’y avoir invité à une heure aussi tardive.
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Memories're so nice, but only memories... _
MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Lun 13 Oct - 0:20

suite et fin du chapitre Ier

Citation :

-Ben ça alors ! Comment vous avez fait ? Je croyais que les sorciers étrangers ne pouvaient pas téléplaner dans les maisons d’habitation en raison d’éventuelles protections magiques ?
Arthemus Visley prit une mine déconfite et contrariée, avant de sortir prestement un dépliant de sa poche et se mit à chercher quelque chose, qu’il finit par trouver :
-Voilà, c’est marqué là, dans le guide des explications officielles. Dès que tu as eu dix sept ans, la protection a été annulée. Voila. C’est aussi simple que ça. Tu vois, pas de quoi casser trois pattes à un canard ni chercher midi à quatorze heures comme diraient les boudus. Ou alors pas de quoi faire pleurer un rigolard comme on dit chez nous, ou se faire pousser des doigts…

M. Visley était un vrai fan des boudus et il avait une collection complète de pièces d’automobile pour le prouver.
-Ca va, j’ai compris, M Visley, et tout le monde sait que les explications officielles de ce roman ne sont qu’un tissu de gloses navrantes à dormir debout pour justifier une incohérence textuelle ou un oubli malencontreux voire une négligence coupable. Ca ne trompe personne vous savez. Au fait, qu’est ce qui vous amène ?
-J’étais venu te chercher pour le mariage de Bull et Fleshe. Mais qu’est ce que c’est que ce bin’s ?

Il évita de justesse un jet bien ciblé mais un peu faiblard de Puddley, en dépit de ses chaussures pleines de vomi, pendant que Pétula, paniquée regardait son fils vomir comme les chutes du Niagara et son mari qui marchait comme un culbuto à cause du maléfice de diaphorèse de ses pieds alors qu’elle-même commençait à sentir autant qu’une poubelle d’après réveillon oubliée en plein soleil.

-J’ai été attaqué par les sbires de Lord Zap !s’écria Arnie en se composant aussitôt un visage meurtri par l’angoisse pour ne pas trahir l’énorme mensonge qu’il venait d’inventer. M Visley crispa les yeux comme si il avait entendu une fourchette racler le fond d’une assiette et non Puddley en train de pousser des rots écoeurants avec des hauts le corps si spectaculaires qu’ils en étaient de qualité olympiques.
-Les Crockmorts de celui-dont-il-ne-faut-pas-dire-le-nom, rectifia M Visley, avec une peur haineuse. Je vais réparer l’accident et pendant ce temps là, viens chez moi, j’habite chez une copine.
-Plait il ?
-Non, c’est une boutade boudue, mais de toute façon, plus personne ne se rappelle de ce film alors…
-OK, je fonce à la Grange.

C’était ainsi que se nommait la maison des Visley, pour la simple et bonne raison qu’il s’agissait vraiment d’une grange ; c’était spacieux, convivial et d’un charme rustique typique de la campagne. En d’autre terme, il fallait éviter les fientes de poules, traire Victoria la vache en gardant un œil sur les cochons qui pouvaient parfois se montrer agressifs et un tantinet entreprenants, surtout quand toute la famille mangeait dans l’unique pièce sur l’unique table et surtout les célèbres guignols de jardins, ces petites bestioles qui ressemblaient à des gros cailloux à pattes trop courtes déguisés en arlequins et qui portaient des canotiers. Arnie avec les frères Visley adorait les voir répéter des numéros de pantomime et se courir après en se cognant les uns dans les autres car une fois qu’ils étaient sonnés, il était alors facile de les envoyer dans le champs d’à côté à coup de pieds. Parfois, il arrivait que certains finissent éclatés contre le mur sous les yeux des autres concurrents hilares car on était alors éliminé et il fallait en plus nettoyer le mur. Et, faut il le préciser, rien ne lui faisait plus plaisir que de se retrouver avec des sorciers qui le vénéraient et le portaient aux nues et lui auraient donné leur chemise si Arnie l’avait acceptée. La famille Visley était d’une pauvreté sans égale et Arnie, titulaire d’un important patrimoine immobilier ainsi que d’un serf de maison et légataire universel de deux héritages, appréciait à sa juste valeur tous les sacrifices qu’ils faisaient pour lui en le nourrissant et l’hébergeant à l’œil. C’est donc dans cet état d’esprit qu’il se rendit en téléplanant à la Grange en laissant M Visley régler le problème à sa place. Arnie était désormais un homme majeur et responsable.
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MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Lun 20 Oct - 14:41

CHap II.1

CHAPITRE II réunion au sommet

(Meeting on the top)

La sensation que procure le téléplanning était toujours aussi pénible, se dit Arnie à part lui, car à chaque fois, on avait l’impression d’être catapulté la tête la première sur une piste de bowling, et l’arrivée dans les deux cas faisait le même effet. L’effet quille ne se dissipa nullement quand, à peine arrivé, Arnie fut déjà assailli par des groupies, qui s’avéraient en fait être des amis officiellement homologués, promus au premier rang, donc dans la classification du commun des mortels dont il ne faisait pas parti, ils étaient considérés comme ses meilleurs amis. Ils le méritaient bien, au vu du prix de leurs cotisations au fan club. Après tout, il était pour eux une sorte de dieu.

-Salut, comment ça va bien, Arnie ? Questionna une jeune fille blonde avec d’énorme lunette à triple foyer, une dentition agressive et un sourire par conséquent déplaisant. Mais vu qu’elle était douée, elle était utile aux yeux d’Arnie, donc il valait mieux la garder sous la main et ménager sa sensibilité.
-Salut, Hellmyone, répliqua Arnie posément d’un ton froid. Arnie détestait les débordements et ne pouvait comprendre comment des parents boudus avaient pu donner un nom aussi idiot à leur propre fille, à moins qu’il ne s’agisse d’un pari stupide ou d’une vendetta personnelle.
-Salut, Arnie, ça roule ma poule ?
-Heu, salut Connor, répondit Arnie un peu déconcerté par cette sortie, mais après tout, il était bien le digne fils de son père. Comment parler de Connor en lui rendant justice ? Il est des gens dans la vie qui ont une chance insolente, un bonheur écoeurant ; ces gens agaçants à qui tout réussi, qui ont le charme et l’intelligence, qualités trop souvent dépareillées, qui ont tous ce qu’ils veulent ou finissent par l’obtenir, et bien ces gens là, Connor n’en faisait ni n’en ferait jamais parti. C’était un poissard patenté et un incapable chronique souvent raillé, mais jamais surpassé dans son domaine, celui du ratage complet et de l’échec cuisant.

Il se rappelait encore quand Connor était sortit avec Lava Brownies et qu’elle l’appelait tout le temps Concon. A l’époque, Arnie et Hellmyone en avait beaucoup ri mais aujourd’hui…Ils devaient le faire en cachette pour ménager l’orgueil de mâle de Con qui en avait souffert. Hellmyone Grinder, fille de boudus, était rejetée de tous, ou presque, donc avait une légère tendance à vivre par et pour ses études pour l’essentiel et par procuration le reste de temps. En plus de tendance au déplacement psychotique. Arnie ne pouvait lui en tenir rigueur, car quand on a une vie ennuyeuse comme la pluie, on est bien obligé de trouver des dérivatifs, incluant les maladies mentales et la mégalomanie.

-Hé, les amis, annonça Arnie d’un ton faux, il faudrait aller sur la route de briques jaunes pour aller chercher nos fournitures, et peut être rencontrer le magicien.

Con le regarda les yeux ronds sans comprendre pendant que Hellmyone soupirait bruyamment.
-Plus personne ne connaît la route de briques jaunes, tu sais bien ; Pourquoi persister à faire des références que personne ne va comprendre ?
-Ben, j’aime bien la tête de Con quand je sors un truc qu’il ne comprend pas.
-Ah, d’accord. A part ça, quand est ce qu’on va aller faire nos emplettes sur la Route Traversière, alors ?
-Après le mariage, non ?
-Attends, on sera tellement ivre qu’on ne pourra pas y aller tout de suite après, je te rappelle qu’on a juste dix sept ans, le même âge que nos foies.
-Ce n’est pas une excuse, mais quand je disais après, je voulais dire pas juste après, en fait, mais après, bien après.
Comme d’habitude Arnie et Con s’entreregardèrent sans rien comprendre.
-Au fait Arnie, tu as pensé au faux Vortrux ?
-Je n’ai fait que ça, déclara Arnie en posant une main sur le cœur, et d’ailleurs, je crois qu’il va falloir que je retourne au 22, Square Guimauve.
-Pourquoi ?demanda Con.
-C’est chez moi, je te signale, et je pensais regarder la tapisserie de la Famille Clack pour essayer de trouver un pur-sang avec les initiales du message retrouvé dans le faux porte-clefs de Viperyn.
C’était l’objet de la dernière quête de Grumblebore pour récupérer les Vortruxes, qui lui avait coûté bien plus qu’une migraine.
-Waouh, c’est génial ! S’enthousiasma Con sans vraiment comprendre.
-Mais Arnie, qu’est ce qui te fait dire que tu vas trouver comme ça ?
-Tu as une meilleure idée toi ?
-Ben non.
- Alors ne discute pas. J’ai raison, comme pour Drapo Bonnbyle.

Con et Hellmyone se regardèrent à leur tour l’air franchement misérable. Arnie éprouva aussitôt un jouissif sentiment de supériorité qu’il n’avait pas ressenti depuis au moins deux heures.

-Je retrouverai aussi l’assassin du professeur Grumblebore, l’immonde Sivirus Snack et je lui ferais avaler son bulletin de naissance.
-Il y a des chances pour qu’il n’ait pas très faim, tu sais, objecta Con.
-Attends une seconde Arnie, j’ai fait des recherches sur ce R&B et j’ai trouvé un tas de choses.
-Et c’est intéressant ?
-Franchement, est ce que mes recherches sont passionnantes d’habitude ? On cherche juste un crockmort qui se serait amendé et dont les initiales sont R&B et j’ai trouvé des noms, comme Jennifer Lopez par exemple, mais je ne voit pas le rapport…
-Je te rassure, nous non plus commenta Con, mais si elle est dans le coup, j’espère que je pourrais lui demander un autographe.
-Mais, c’est une chanteuse Boudue et je l’imagine mal faire un numéro de danse à lord Zap.

Les deux avaient grimacé à l’audition du nom.
-N’empêche, continua Con, j’ai beau porter la robe, je n’en reste pas moins un homme.
-J’ai l’impression qu’on s’égare, s’irrita Arnie. Autre chose peut être ? demanda t il plein d’espoirs à son amie Hellmyone.
-J’ai trouvé les minutes de vieux procès de crockmorts avant qu’ils ne soit expédiés à Alcatrazban sur l’e-magenet, l’internet des sorciers, précisa t elle à l’intention de Arnie qui n’était pas coutumier des médias du monde de la sorcellerie et j’en est trouvé deux, en l’occurrence Rhasmany Eudôra Boulaloulala et l’autre, sans doute n’est ce qu’un détail sans importance, il s’agit de Romulus Emorick Bonnbyle.
-Quoi ?! S’exclamèrent Con et Arnie de concert, il serait parent avec ce fourbe de Drapo et de son père Lucain ?
-Apparemment oui, dit sèchement la jeune fille, un nom aussi idiot, ça ne s’invente pas.
-Damned, il ne pas être si mauvais, si il est un traître à celui-qui-a-un-nom-pas-prononçable-à voix-haute-sans-aussitôt-éprouver-une-crainte-révérencielle-et-se-sentir-totalement-ridicule, fit remarquer justement Con.
Con et Arnie explosèrent de rire en se tenant les côtes.
-Arrêtez un peu, ce misérable est impliqué dans le meurtre du directeur.
Ils s’arrêtèrent aussitôt de rire comme des tanches et redevinrent sérieux.
-Au fait, sais tu si Hagworst va rouvrir ses portes en chêne liège de Belgique cette année ?
-J’ai entendu dire que oui, et le ministre du redressement pour l’orthodoxie de la pratique magique, la surveillance et la lutte contre les mages sombres a choisi par décret du conseil supérieur de la magie et contresigné par le bureau de liaison international de l’utilisation de la magie à des fins purement civiles de choisir un nouveau directeur.
-Ouah, tu as fait du droit magique en plus ?s’étonna Con.
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MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Lun 20 Oct - 14:43

Chap II.2




-Non, je l’ai lu dans le sorcier libéré.
-Tu plaisantes ? C’est un média de propagande totalement à la botte de Ralfus Screamgoose. Je suis certain qu’il l’a nommé sans demander l’avis de qui que ce soit.

Arnie ne se rappelait que trop bien son entrevue avec le petit ministre chauve avec ses lorgnons bicolores en métal patiné, sa cape de velours côtelé marron beige, son justaucorps mauve, ses collants verts et ses bottes rouges. Mais, au-delà du mauvais goût plus qu’évident du nouveau ministre en place, il n’avait pas oublié les propos qu’il avait tenus à Arnie.

-Vous êtes le sous fifre de Grumblebore jusqu’au bout de vos cheveux mal peignés !
-Parfaitement ! Je suis mal peigné et je le reste, et dans le dire et dans le geste, avait alors répliqué Arnie avec fougue en se passant la main dans ses cheveux en bataille, en signe de rébellion, ce qu’il avait regretté par la suite car elle y était restée emmêlée un bon moment, ce qui avait amusé considérablement Greg et Phil, les frère jumeaux de Con, car il avait dû manger sa dinde de Noël d’une seule main. Il parait qu’ils leur avait même donné une idée de farce et attrape pour leur magasin dont il était actionnaire principal, « Visley, canulars pour sorciers vicelards ».
-Je…vous…briserai !s’était alors écrié le ridicule petit ministre d’une voix nasillarde avant de récupérer Gerbyl, le troisième fils des Visley qui s’était rangé du côté du ministère pour de basses raisons matérielles, comme d’avoir un appartement à deux pièces tout confort avec eau courante en plein centre ville et échapper à la cuisine de sa mère. Cela ne trompait personne.

-Qui il a nommé cette fois ?demanda Con un peu tremblant.
Tous les trois se rappelaient la précédente et désastreuse nomination d’un agent du ministère à Hagworst, Calamity Cambrage, au poste d’accusateur principale.
-C’est quelqu’un que je ne connaît pas qui s’appelle Drake Snattle.
-Ca promet, dit Arnie d’un ton cinglant.
-Comment va Bull au fait ?demanda Hellmyone en changeant brutalement de sujet.
-Bien, mais il ne mange plus que de la viande saignante : tu devrais voir ça Arnie, quand il dépèce le bœuf familial avec ses dents et que ça lui dégouline sur la mâchoire, c’est grave trop de la balle. Son système pileux c’est développé aussi, mais Flesche ne s’en plaint pas. Il a aussi tendance à uriner un peu partout et à jouer avec des balles ou des bâtons. Sinon, tout est normal.
-Il ressemble à Chubakka maintenant, mais en beaucoup plus roux, signala Hellmyone avec un sourire en coin assez équivoque.
-Tant qu’il parle toujours…Heu, il parle toujours, n’est ce pas ?
-Oui, bien sûr. Finalement on s’adapte assez bien, sauf les puces et les poils qu’il sème partout ; maman va tourner folle à force de déboucher la bonde de la baignoire…
-Oui, bon ça va, le coupa Hellmyone d’un ton abrupt, ce n’est pas trop le moment d’en discuter, fit elle en désignant Elmyra Visley qui venait à leur rencontre. Comme toute la famille, elle avait les cheveux rouges, conséquence du maléfice du Murex, car les Visley étaient des Purs-Sangs % sorciers et considérés comme traîtres. C’est pour cette raison qu’un crockmort particulièrement tordu leurs avait lancé cette malédiction héréditaire. Désormais, on les repérait de très loin.
-Mon Arnie chérie ! S’emporta t elle en serrant Arnie de toutes ses forces.
Elle était d’une force prodigieuse pour une femme entre deux âges et Arnie commençait à voir de magnifiques petites étoiles danser devant ses yeux alors que ses pieds se balançaient à un demi pied du sol. Heureusement pour lui et avant qu’il ne devienne une chose molle et inconsciente, Mrs Visley le reposa par terre en le saoulant de paroles, en le gavant comme une oie de nourriture aussi riche en cholestérol que déconseillé par tout médecin digne de ce nom qui souhaiterait voir son patient passer la barre des trente ans.
Arnie, à deux doigts d’exploser, s’allongea et demanda à Con de lui raconter comment était censé se passer un mariage de sorcier.
-J’en ai fait qu’un seul, il y a longtemps et je ne me rappelle plus trop, j’étais tout jeune et très à l’aise dans mes chaussures, puisque j’ai dansé sur une table avant de vomir dans un cor de chasse.
-Je m’en doute, soupira Arnie pour masquer un irrépressible rot, mais la cérémonie ?
-Ca, je pense qu’on le saura demain, à moins de demander à Hellmyone de faire une recherche…
Celle-ci releva la tête du livre qu’elle était en train de lire et montra le titre du livre au deux jeunes hommes : il s’agissait du guide du mariage de sorciers pour les nuls.
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MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Jeu 23 Oct - 22:48

CHAPITRE III : un mariage raté.
(Missed wiz-wedding)

Le lendemain matin, Arnie se réveilla encore ballonné comme un ballon de baudruche à cause de la nourriture très riche et très saine de la campagne qui constituait l’alimentation des Visley. Un rapide coup d’œil dans la mezzanine lui appris que tous le monde était déjà levé, car même le drap qui séparait le coin des filles était tiré. Un hululement attira son attention : ce n’était qu’Eldridge, sa chouette bulotte qui saluait le réveil de son jeune maître. Juste à côté d’elle, il aperçut Big, l’Hiboulet de Con, qui était, d’après ce qu’il savait, un croisement entre un hibou et un poulet. Arnie se frotta les yeux et réprima du poing une remontée acide de la veille ; il faudrait vraiment dire à Mucus Hagraf, le maître Ruban de Hagworst, d’arrêter de faire tout ces croisements, plus ou moins raté d’ailleurs, sans quoi, on ne saurait plus quoi est quoi. Con et lui n’avaient accepté ces animaux que pour lui faire plaisir, mais il faut bien admettre qu’Eldridge sentait la marée basse et que Biggarmaggedon ne cessait de tout casser quand il entrait quelque part ; mais le pire, se dit Arnie en le surveillant du coin de l’œil, c’était Volenrond, le chatteigne d’Hellmyone, qui volait en cercle toutes griffes dehors prêt à attaquer une cible au hasard conformément à l’instinct de prédateur qui était le sien.

-Ca y est tu es réveillé ? demanda Con dont la chevelure rouge venait d’apparaître en haut de l’échelle. Les animaux postaux ont amené la liste des livres de cours et ma mère ira les chercher pendant que nous, on préparera tout pour demain.

Arnie poussa un grognement de mépris, car Con lui avait apporté un plateau repas du matin à la mode Visley, c'est-à-dire bol de lait entier, avec quiche aux lardons, une grand verre d’huile d’olive, une assiette creuse d’une crème fraîche plâtreuse ainsi qu’un rocher de beurre qu’il était censé étalé sur du pain si complet qu’on aurait pu s’en servir pour colmater une brèche dans un barrage hydroélectrique.

-Je n’ai pas très faim, ce matin marmotta Arnie à la vue du gargantuesque festin.
-Mais tu vas tout manger quand même, n’est ce pas ? Tu ne ferais pas de peine à ma mère quand même ? Nous on est obligé, mais toi, c’est par plaisir, hein ? Hein ?répéta t il avec un sourire ironique et une étincelle dans le regard qui pourrait s’apparenter à du sadisme.
-Ecoute, Con, j’ai beaucoup réfléchi cette nuit, pendant la digestion, à propos des Vortruxes. Moi, j’ai détruit l’agenda, Grumblebore a détruit quant à lui la montre gousset de Radorian Graunt, le grand père de Lord Zap, et en dépit de la piste, on n’a pu récupérer qu’un faux la dernière fois. Je me suis dit que, si ça se trouve, quelqu’un essaie de me faire de la concurrence déloyale.
-Non, affirma Con en bloc, c’est sûrement un tour de passe-passe pour te mâcher le travail afin de t’éviter de chercher les Vortruxes pendant tous le roman en t’empêchant de faire ta dernière année d’étude pour que tu devienne un Augur. Crois moi sur parole, tout est combiné, déclara t il en montrant le dépliant officiel des explications et justifications de dernières minutes à l’attention des petits malins qui relèvent des incohérences alors qu’on ne leur a strictement rien demandé.

Arnie chérissait l’ambition depuis sa quatrième année, de devenir Augur, c'est-à-dire faire partie de la brigade d’élite du ministère, les chasseurs de mages sombres et plus généralement de ceux qui ne sont plus à la mode. Et il y en avait beaucoup trop.
-Ouais, tu dois probablement avoir raison.
A peine Arnie avait il dit cela qu’un gros ‘boombommbadabooom’, retentit ; ce n’était que Zobby, le serf de maison qu’Arnie avait libéré en deuxième année. Le serf aimait les entrées fracassantes.
Zobby, la peau rose bonbon et vêtu d’un costume trois pièces de toute élégance, brandissait sa canne avec ostentation à l’attention d’Arnie.
-Comment ça va Zobby ? Est-ce que ma filiale de produits dérivés se porte bien en Ecosse ?
-Oui, on ne peut mieux Arnie, répondit le serf du tac au tac du ton de l’homme d’affaire concentré et un brin dédaigneux des rapports humains.
-Ca alors ! Tu l’as promu directeur alors que ce n’est qu’un serf !
-Exactement, répliqua Arnie, puisque je ne le paye pas. Je l’ai libéré moi, donc, je pouvais parfaitement lui ordonner de reprendre sa servitude à mon service. C’est un serf de bureau, maintenant.

Le serf hocha la tête et ajouta : « -Je n’ai pas non plus d’assurance personnelle ni professionnelle, pas de golden parachute, aucune stock options, pas le moindre titre de participation dans la société Polder.
-Mais c’est honteux ! S’indigna Hellmyone, sortie d’on ne sait où, certainement attiré par le sujet et qui avait manifestement tout entendu.
-Ah non, tu ne vas pas recommencer avec tes idées de défense des SM, s’emporta Arnie.
-Tu sais très bien que je suis pour la déréglementation et l’ultralibéralisme ainsi que la privatisation de tous services qui ne regarde pas directement l’état, mais il faut aussi être capable de donner des garanties aux dirigeants et aux cadres supérieures afin de leur assurer un minimum d’assurance sans un maximum de responsabilités.
-Mais c’est ce qu’il aime, Hellmyone, s’emporta Arnie, d’ailleurs si il est là, c’est encore pour que je le fouette alors que je n’en ai nullement envie…Encore que…
-Oui, Arnie, j’ai été méchant, je mérite une correction supplia le serf en se jetant à plat ventre, faites moi mal, s’il vous plait !
-Pas aujourd’hui Zobby. Qu’est ce que tu voulais au juste ?
-Rien, juste passer le bonjour, me prendre un coup de latte ou un bourre-pif, déclara t il en levant un regard plein d’espoir vers Arnie, et vous dire aussi que j’ai explosé mes objectifs de vente et que j’ai développé la poupée Arnie, qui lance les trois sortilèges Injustifiables à la suite, triompha t il en exhibant une petite poupée très ressemblante, des vêtements à la cicatrice en passant par la couleur des yeux.
-Tiens, donne la à Con, de toute façon, il n’aura jamais les moyens de se la payer. Faisons un beau geste publicitaire.
-Merci, Arnie, dit celui-ci aussi rouge que ses cheveux.
-Mais en fait, il y a un problème et je suis sûr qu’il vous faudra me fouetter et me frapper très fort pour ça.
-Et qu’as-tu dont fait ?
-En fait, c’est Raklure, votre serf de maison en titre. Il n’arrêtait pas de faire le pitre, de manger des yaourts périmés pour aller parler la bouche pleine aux gens qui étaient restés à Hagworst, faire des pets enflammés, organiser une balle au prisonnier avec les fantômes et à déféquer dans les soupières. C’est très désagréable, croyez moi.
-Le rat ! Il est reparti au Square Guimauve ?
-C’est ce que je pense, Arnie, car le portrait de sa maîtresse vénérée est resté là bas.
Arnie ne se remémorait que trop bien cette peinture représentant Mrs Clack, la mère de son témoin de moralité et parrain.
-Arnie, commença Hellmyone, il faudrait aller à Londres pour le récupérer et l’empêcher de dévoiler tout nos plans de batailles. Tu sais combien il vénère la cause des crockmorts.
-Mais, on n’en a aucun, dit Con d’un air effaré. Il y en a un, finalement ?
-Laisse tomber, Con. Je téléplane tout de suite à Londres.
-On vient avec toi !s’exclamèrent en chœur les deux amis.
-D’accord, pourvu qu’on puisse assister à ce mariage, car j’aimerai vraiment voir un mariage de sorciers, me prendre une cuite et draguer des serveuses.
-Toi aussi tu as des problèmes d’hormone ?lança Con plein d’espoir sous le regard plein de commisération de la jeune fille. Et tous trois disparurent pour se retrouver quelques respirations plus tard devant la maison ancestrale des Clack, car plus aucune des protections dressées n’étaient restées après le grand saut du professeur Grumblebore.

-C’est encore plus minable que chez toi, fit remarquer Hellmyone.
-C’est rien de le dire approuva Arnie.

La maison était en effet encore plus pourrie que la dernière fois car cette fois ci, plus personne ne résidait ici à titre permanent ou provisoire, excepté le serf de maison et aussi peut être Monbingo Flatcher, un petit escroc minable qui refourguait en douce l’argenterie et les meubles qui se laissaient faire.
-Effectivement, approuva Hellmyone après qu’Arnie lui eu posé la question, Monbingo a été libéré d’Alcatrazban il y a peu. Heureusement d’ailleurs, sinon, t’imagine les difficultés qu’on aurait eu à le contacter ?
Arnie jeta un coup d’œil soupçonneux à la jeune fille avant d’entrer dans la maison des Clack.
-Arrière Satan, vade retro satanas ! beugla le portrait de Mrs Clack. Vous finirez brûlé dans les flammes de l’enfer, condamnés à pourrir dans la géhenne immonde dont vous êtes issus !
-Ferme la, soupira Con en rabattant le rideau de fer sur le portrait de la vieille mégère.
-Arnie, demanda Hellmyone, tu ne nous avais pas dit que la mère de Sirious était une intégriste ?
-Et alors ? Est-ce que je t’ai déjà parlé de mes verrues plantaires ?
-Au fait, Arnie, qui c’est le type à côté ? Je n’avais pas vu ce tableau la dernière fois.

Con fit visiblement un effort mentale surpuissant pour se remémorer son précédent séjours dans la maison des Clack, mais Arnie savait pertinemment que c’était inutile, et ce, pour deux raisons : -La première, c’est que Con ayant un sens médiocre de l’orientation, il serait bien en peine de décrire exactement les lieux par lesquels il était passé et secundo, ce tableau n’était effectivement pas là auparavant. Mais après tout, cela n’avait rien de surprenant, car dans le monde des sorciers, il était fréquent que les cadres se baladent sur les murs pour profiter du soleil ou tout simplement changer de vue.
-Dorian Gray, lut Hellmyone à voix haute, je n’ai jamais vu une peinture aussi affreuse, même chez les boudus, à moins qu’il y ait des surréalistes aussi chez les sorciers, se demanda t elle à voix haute en jetant un bref regard à Con qui haussa les épaules.
-On s’en fiche Hellmyone, il faut trouver Raklure que je lui ordonne de reprendre le tri du courrier en souffrance sinon, c’est Zobby qui va en écoper.
-D’accord, fit elle, je prends les étages, Con la cave et toi, Arnie, le rez-de-chaussée.
-Mais Hellmyone, protesta Con, tu sais combien je déteste descendre à la cave.
Arnie et Hellmyone regardèrent Con jusqu’à ce qu’il obtempère en bougonnant « moi, ce que j’en disais »

Ce fut l’occasion pour Arnie de se souvenir de son parrain et témoin de moralité, Sirious Clack, qui avait dû rester enfermé dans cette vieille bâtisse qui sentait le moisi,le rance et la graisse de frites ; il était resté des mois durant à se tourner les pouces à faire des maquettes en allumettes, que Arnie pouvait encore contempler avec un doux sentiment de béatitude, alors que tous les autres risquaient leurs vies et leur réputation en s’opposant au ministère en distribuant des tracts annonçant en vrac le retour de lord Zap, la fin du monde et les pronostics du tiercé sorcier. Il faut bien appâter le chaland, après tout.
Arnie réfléchit deux minutes et se dit en lui même qu’avec le recul, les fonds dépensés auraient pu sans doute être mieux utilisés que dans l’abattage systématique de centaine d’arbres innocents au profit d’une propagande d’une utilité très contestable, mais bon, après tout, ce n’était pas son argent. Et puis, manque de chance, pile le jour où Sirious décide de se dégourdir les jambes en allant au ministère, il se fait trucider par Gériatrix Desmange.
Il se souvint également du buffet qui regardait d’un sale œil tous ceux qui passait devant lui en faisant à l’occasion des croche pieds en ricanant aux étourdis et dans lequel il avait trouvé ce porte-clefs ridicule qui…

-Hellmyone !
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Memories're so nice, but only memories... _
MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Jeu 23 Oct - 22:48

-Quoi ?demanda celle-ci après une cavalcade effrénée dans les escaliers, baguette au clair.
-Tu te rappelles de cette assiette en porcelaine planante qui insultait à tout va ? Regarde, elle est toujours là, je pourrais peut être l’offrir comme cadeau de mariage à Flesche, qu’en penses tu ?
La jeune fille le toisa avec un mépris si tangible qu’il sentit son nez s’écraser.
-Non, idiot, moi, ça ma rappelle le porte-clefs qu’on arrivait pas à ouvrir.
-De toute façon, comment veux tu que le Vortrux porte-clefs arrive ici ? On aurait de toute façon reconnu le signe de Vyperin.
Hellmyone ressortit son dépliant qu’elle mis sous le nez de Arnie.
-Et le sortilège polyformique, tu y avais pensé ?
-Mais, bon sang, mais c’est bien sûr ! Avec un sortilège polyformique, il aurait pu déguiser le Vortrux en porte-clefs ordinaire.
-Quel génie, railla Hellmyone, à peine ironique. Viens avec moi à la tapisserie, je crois que je peux faire le lien.
Une fois devant la tapisserie représentant l’arbre généalogique de la lignée des Clack, elle lui montra la branche des Clack et la branche jumelle des Bonnbyle, avec les ancêtres de Drapo, Harpo, Zeppo, Groucho, Chico, Bilbo, Frodo et au milieu Emorick Clack !
-Mais, je croyais qu’il s’appelait Bonnbyle.
-Il a dû changer de nom pour ne pas qu’on fasse le rapprochement avec Sirious, qui détestait la magie pas clair.
-C’est un peu bancal comme explication, mais on s’en contentera.
-J’en suis ravi, dit un voix d’un ton aigre derrière eux.
Tous deux se retournèrent, baguettes dégainées, pour apercevoir Con, le visage congestionné par une grimace.
-Qu’est ce qui t’arrive encore ? demanda Arnie d’un ton peu amène, vexé d’avoir eu peur.
-Aïe, j’ai retrouvé Raklureuuu, geignit il, et c’est seulement à ce moment que Arnie vit que Raklure avait planté les dents qui lui restaient dans le mollet de Con et celui-ci était revenu en boitillant en cognant sans ménagement dans les montants de portes et les meubles le SM qui était contusionné de partout. Arnie réprima un hurlement de rire alors que les yeux de Con s’embuaient de larmes.
-Je t’ai déjà dit qu’il ne fallait pas les frapper quand ils s’accrochent à toi. Arnie avait en effet beaucoup d’expérience en la matière car avec Zobby, il avait eu un entraîneur hors pair.
-Il faut les chatouiller ou les faire rire et là, il te lâche. Attends, je connais le truc.
Arnie brandit sa baguette en direction du serf agrippé au mollet de son ami et prononça la formule guiliguiliguili.
Cependant, à part un court jet de substance verte et puante, rien ne se produisit.
-Damned !pesta Arnie, les crockmorts ont dû encore lancer un terrifiant sortilège anti magie. Désolé, vieux, t’es cuit.
Hellmyone brandit sa baguette de 23.5 pouces, en bois de palette avec nerf de bœuf et prononça la formule : presto !
Le serf fut catapulté tête la première dans le mur et resta groggy pendant au moins cinq minutes.
-Merci, Hellmyone, dit Con d’un ton contraint en jetant un regard lourd à Arnie qui sifflotait en portant un intérêt soudain à ses ongles.
-J’aimerais quand même savoir ou est passé ce porte-clefs ; c’est peut être cet idiot de Monbingo qui l’a vendu.
-Ne m’en parle pas, se lamenta Arnie, tu te rend compte de l’argent qu’il m’a volé sans même me donner un petit pourcentage ?
Arnie se baissa et attrapa Raklure pour le réveiller à coup de gifles, mais Hellmyone l’interrompit :
-Laisse. Je vais le réveiller, dit elle d’un ton sec en levant sa baguette sur le serf encore dans les vappes. Il faut traiter les SM comme ils le méritent.
-Debouladdan !commanda t elle et le serf ouvrit de petits yeux glauques et chafouins.
-Le maître…viendra ; il a promit de faire de moi…un immortel…Au lieu de ça, il m’envoie un nain à lunette.
-Non, Raklure, tu te trompes, tu confonds avec le Dracula de Coppola. Tu regardes trop la télé, le conspua gentiment Hellmyone. .
-Voilà pourquoi c’est aussi sordide ici !s’exclama Arnie, cet feignasse regardait la télé au lieu de faire le ménage !
Un fois la mère Clack dans la sciure, la zapette te revenait, hein saleté ?
-Ne prononcez pas ce mot, binoclard ahuri, grinça le serf.
-De quoi ? Saleté ?
-Mais non, l’autre mot, celui qui est un composé du nom de celui-dont-on-doit-éviter-de-donner-le-nom-à-voix-haute-des-fois-qu’il-ne-serait-pas-loin, crétin à roulettes.
-Ah oui, c’est vrai. Je t’ordonne te reprendre ton service auprès de Zobby et au trot sinon, je ne te libère pas.
-J’y cours mon maître qui sent le purin. Au fait, le sale Flatcher a laissé un post-it sur le frigo, j’ai pensé que vous préfèreriez la savoir, hurluberlu décérébré.
-Et c’est maintenant que…disparaît de ma vue et que je n’entende plus parler de tes frasques !
Hellmyone avait l’air dubitatif et marmonna pour elle-même : un post-it, non mais vraiment.
Une fois dans la cuisine, ils lurent, enfin Hellmyone le lut pour tous le monde, car Con était trop lent et Arnie dyslexique, et cela disait :
Cher Arnie,
Je me suis permis de vendre quelques bibelots et des breloques personnelles de Sirious histoires de rebondir. Je dois me mettre au vert pour un moment, mais rassure toi, j’ai gardé la vieille Norton de ton parrain au grenier, je me suis dit que ça pourrait te servir si tu voulais partir à ma recherche, ce qui, je dois bien te le dire, ne risque pas d’être facile et ça te ferais rater le mariage. Bisous bécot.
PS : il reste des lasagnes dans le frigo, il faut les manger avent le 1er juin. M.F.
-Cet imbécile se moque de nous, s’emporta Arnie.
-Regarde il y a encore un post-scriptum.
PPS : par contre il faut faire le plein de la moto et lui demander poliment de démarrer.
-Attends que je mette la main dessus, je vais te me le…
-Oui, mais il fait un beau geste, commenta Con en ouvrant la porte du frigo.
Chez les sorciers en effet, il n’y avait pas de date de péremption, et Arnie, consacrant une place importante à l’empirisme dans l’apprentissage de la vie, décida de ne rien en dire à Con.
Une fois que Con eut dévoré la moitié du plat de lasagnes avariées, Arnie prit une décision.
-Je prends la bécane de Sirious et je vais choper tout de suite cet escroc. Qui m’aime me suive !
-Heu, Arnie, commença Con qui avait déjà un peu pâli, sur la moto, on ne peut monter qu’à deux ; je crois que je vais rester là, je ne me sens pas très bien.
-Comme tu veux. Mais méfie toi des toilettes, elles n’aiment pas être réveillées par la chasse d’eau.
Les deux amis abandonnèrent donc Con à son triste sort en se ruant au grenier où était garée la moto magique.
Après qu’Hellmyone eut fait le plein avec son incantation miracle, Arnie entreprit de murmurer à l’oreille de la moto.
-Tu sais que tu as de beaux phares, toi ? Jamais je n’ai vu un aussi beau pot, et ce radiateur, quelle grâce, quelle distinction…
Au bout de dix minutes de flagorneries intensives, la moto consentit à démarrer de mauvaise grâce.
-C’est pas son jour, elle pisse l’huile.
-Balivernes, répliqua Arnie, les vieilles anglaises ne fuient pas plus que les autres, tout est question d’ajustage des joints moteur.
Les deux amis enfourchèrent la moto et s’envolèrent vers les cieux étoilés. Quiconque aurait pu les voir ainsi, devant la pleine lune ce serait peut être dit qu’ils volaient vers le pays imaginaire, ou bien qu’on tournait un remake d’E.T. ou qu’ils partaient tous deux à la conquête de leur folie et de leur gloire ou tout simplement ce pauvre boudu se serait dit qu’il devait arrêter le vieux whisky frelaté.
-Comment on retrouve Monbingo ?
- Zut, je n’y avais pas pensé, pesta Arnie. Tu as une idée, toi ?
-Evidemment, ferme les yeux et pense à l’endroit où tu veux être et on s’y rendra en passant par l’interstice. Il va faire noir et froid, mais n’aie pas peur, reste concentré et visualise la destination d’arrivée. Facile, non ?
-Mais qu’est ce que tu racontes ?
-Laisse tomber, c’était une référence. Invoque un latrinus, il te conduira directement à lui.
Arnie la regarda par-dessus son épaule, totalement abasourdi.
-Fais moi confiance, un latrinus retrouverait n’importe qui, il ne se guide pas avec ses yeux ; il suffit de donner une image claire de la personne et il nous y conduira tout droit.
-Tu as lu ça ou ? Dans ce stupide dépliant ?
-Pas du tout, c’est dans un livre de Borellus Custodes, pénétrer l’invisible.
-Si c’est un classique, alors tant mieux. Arnie prononça alors sa formule, aspiro latrinus ! Du bout de sa baguette jaillit une fumée brunâtre qui forma un court instant le latrinus d’Arnie, une chauve-souris.
-Mince alors, s’irrita t il, j’ai une baisse de régime aujourd’hui.
Hellmyone sortit sa baguette non sans jeter un regard courroucé à Arnie et dit : presto ! Cette fois, ce fut le latrinus d’Hellmyone qui apparut, un éléphant de couleur fushia.
-Cherche Rex, cherche Monbingo Flatcher !
-T’es vraiment sure que c’est comme ça qu’il faut faire ?
-Regarde plutôt.
L’éléphant immatériel se précipita trois pâtés de maisons plus loin, et se mit à renifler avec sa trompe devant une antique bâtisse encore plus délabrée que le 22 du square Guimauve et qui ressemblait à un squat.
-Merci Rex, cria Hellmyone à l’éléphant qui s’évanouissait, non sans se cabrer avant de disparaître complètement.
-Ce sale voleur manque singulièrement d’imagination ; il choisit toujours de vieilles ruines pour se cacher.
-On en parlera à son psychothérapeute, mais pour l’instant, trouvons le.
Les deux pénétrèrent dans la maison qui était vide et totalement dépourvue de meubles.
-Tu avais raison, Arnie, mon latrinus s’est trompé ; si il est venu ici, il est déjà reparti depuis longtemps.
-Pas sûr…murmura Arnie qui se rappelait la ruse du professeur Boniface Sludgeborn, il se cache peut être.
-Voyons, c’est ridicule, il n’y a rien ici, il faudrait qu’il soit…Ho, je vois, fit elle en comprenant soudain.
-A mon signal, on balance tu sais quoi à la volée ; si il se cache, crois moi, ça va le faire sortir.
Arnie se tut et un silence pesant s’installa pendant cinq bonnes minutes ou rien ne vint troubler ce calme soudain et irréel, quand subitement…
-Vas y ! Abascotch !
Les traits de lumière partirent dans toutes les directions jusqu’à finalement frappé un mur qui n’en était pas un. Monbingo tomba raide sur le sol, totalement abascotché.
-Haha, regarde qui nous avons là. Au moins, il a bien travaillé son camouflage, le bougre. Ranime le, moi je pourrais me tromper.
Hellmyone obtempéra et réanima l’homme aux traits lourds et cernés. Apparemment, Alcatrazban ne lui avait pas fait de bien, car il ressemblait encore plus qu’avant à un porte manteau, les puces en prime.
-Vous êtes durs avec moi les jeunes, maugréa t il, en se frottant une mâchoire bleuie par une barbe naissante. Je voulais te dire Arnie pour ton argent que je…
-On n’est pas là pour ça, l’interrompit Hellmyone, sous le regard scandalisé d’Arnie. Ou est le porte-clefs que tu as fauché au manoir ?
-Ah, ce porte-clefs là…Je l’ai vendu à un type au visage masqué, je ne peux rien vous dire de plus, si ce n’est que je n’ai pas pus en tirer plus qu’une Torgnole et demi, alors si on déduit ma commission…Pareil pour le miroir.
-On s’en fiche du prix, il faut retrouver ce machin, c’est important.
-De quoi ? Le porte-clefs ou le miroir ?
-Quel miroir ?
-Ben, je l’ai trouvé dans une malle au grenier, il était un peu ébréché et tout vieux, je me suis dit qu’il ne manquerait à personne.
-Nous voila beaux, maintenant, s’énerva Hellmyone, notre seule chance de mettre la main sur un Vortrux qui part en fumée…
-Mais non, voyons, en Torgnoles, en Crosses et en Talion.
-Boucle là, tonna Arnie en abascotchant de nouveau Monbingo pour pouvoir réfléchir.
-Hellmyone, le miroir que cet imbécile a vendu, j’en possède un autre. On peut raisonnablement espérer que celui qui a acheté le lot l’ignore, mais moi, je pourrais savoir où il est.
-Arnie, mais c’est génial ! Sans même utiliser le dépliant pour les raccourcis et solutions de facilités !
-N’empêche, on a encore deux problèmes à résoudre, enfin trois si je compte la diarrhée aiguë de Con ; en premier lieu, rien ne me dit que l’autre miroir n’est pas au fond d’une malle ou brisé…
-Et l’autre ?
-On va rater le mariage.
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Memories're so nice, but only memories... _
MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Mar 28 Oct - 22:29

Chapitre IV : Drake Snattle
Ce n’est que le soir du mariage, très tard en fait dans la soirée, que les trois ados rentrèrent au bercail et essayèrent de se faufiler en douce, ce qui était malheureusement très difficile dans une maison où régnait une telle promiscuité. Ils y seraient pourtant parvenus si Con n’avait pas bêtement vomi sur Greg, qui se réveilla en sursaut et en criant. Con le lui reprocha d’ailleurs longtemps après le savon qu’ils s’étaient pris par Mrs Visley.
-T’étais pas obligé de crier « au meurtre, on m’assassine ».
-Fais toi réveiller un de ces jours par un jet de vomi, après on en reparlera, en attendant, dors.
-Con, tu crois que ta mère va nous le reprocher longtemps ?
-Pas après un mois de petit déjeuner façon Visley, répondit il d’un ton lourd, le visage angoissé rien qu’à l’idée.
-C’est bien ce que je craignais, répondit Arnie avant de sombrer dans un sommeil agité et rempli de morceaux de beurre qui essayaient de l’écraser et de saucisses volantes qui voulaient le frapper en ricanant sous les yeux des jambonneaux qui dansaient le french cancan.
Le mois qui suivit fut effectivement aussi ennuyeux que les repas étaient lourds et Arnie avait hâte de retourner à l’école pour jouer au skippitch. Rien de bien captivant ne se passait, à part les railleries dont la famille de Flesche était l’objet.
-Ca alors, j’aurais jamais cru que les français avaient un accent aussi mauvais.
-Et moi je croyais qu’ils se lavaient plus souvent. Aucune retenue, aucun civisme, en plus.
Les deux compères de la perfide Albion éclatèrent de rire. A la télé magique, Con et lui regardaient des émissions aussi navrantes que la Wizard Académy ou Big Wizzer ou encore, pire que tout, le Terry Spoiler show. Bref, un petit échantillon de l’évolution humaines qui, sortie le l’ère des Lumières, peu après l’avènement de la pensée rationnelle et la consécration du libre arbitre ainsi que de l’homme comme individu doté de raison, s’engouffre tout droit vers l’ère des Ténèbres.
Bientôt, ce fut le jour de la rentrée et toute la petite famille se retrouva à la gare de Ring Bross, quai Pi (3.141592654…) ; l’excitation était à son comble, les valises à peines bâclées, les cages bâchées pour éviter les questions gênantes et une fois de plus Arnie et sa bande était en retard pour sa dernière année. Mais, heureusement, comme les six années précédentes et en faisant honneur aux chemins de fer britannique, le Hagworst spécial n’était toujours pas mis en place. Pendant l’attente, interminable, Arnie en profita pour prélever son tribut en nature auprès des jumeaux Visley, c'est-à-dire, un tas de farçattrapes produits par les géniaux Greg et Phil.
-Tiens, on a eu le temps de concocter le gel ultra fixant pour cheveux ultra rebelle, ricana Greg en souvenir du noël précédent.
-Moi, j’ai réussi à refaire la baguette version piégée de celui-dont-je-n’ai-pas-envie-de-dire-le-nom. Succès garanti.
-On a mis un peu de tout, différents bonbons de notre marque Dragonbon (à mauvaise haleine, haleine ardente, pour souffler le chaud et le froid) de la liqueur de flageolets, des perruques pouilleuses, des plumes explosives, de l’encre antipathique -qui insulte le rédacteur- précisa t il face à un Arnie hésitant, et pour finir, la télécommande Zapette magique. Attention, lis bien le mode d’emploi, gloussa Phil, sinon, gare à toi.
Les trois amis montèrent alors dans le train pendant Mrs Visley promettait à ses enfants d’établir un pont aérien si la nourriture de Hagworst ne leur convenait pas.
-Tu parles, lâcha Con, si elle le fait, tout le monde va croire que l’école se fait bombarder. Bon, faut que je file, je dois retrouver Hellmyone dans le wagon des Tribuns. Va donc t’asseoir avec ma sœur et Tuna Povegourde. Elles sont inséparables.
Puis, il ajouta, manifestement conscient de l’inutilité de ses propos censés être réconfortants :
-Vois le bon côté, on ne reverra plus Drapo Bonnbyle. Il tapota l’air distrait l’épaule d’Arnie et fila ventre à terre dans le wagon des Tribuns. La compagnie de son ex et de Tuna n’était pas pour enthousiasmer Arnie, surtout qu’une fois qu’il ouvrit la porte du compartiment réservé aux marginaux et aux exclus, il s’aperçut qu’en plus, il y avait Bourville Baddplafond. Ce n’était pas un mauvais bougre, mais plutôt un sorcier un peu moins accompli qu’Arnie, puisqu’il se rapprochait plus du Tracmoul que du sorcier proprement dit.
-Salut Arnie, s’extasia Bourville, son visage poupin et rougeaud fendu d’un sourire édenté.
-Ah, je vois que tu portes encore les séquelles de notre dernière bataille, commenta t il sobrement en rappelant du même coup ses faits d’armes.
-Tu l’as dit, Arnie ; en cinquième année, l’assaut des crockmorts et l’année dernière, l’invasion. Cette fois ci, j’y ai laissé mes dents et ma grande tante pense que c’est une bonne chose que de garder les stigmates de ses affrontements.
-Oui, tout à fait d’accord. Moi, j’ai une jolie cicatrice et toi une mâchoire en vrac.
Arnie se rappela un bref instant le moment précis où Bourville, au lieu d’être touché par un sortilège pas cool, fut cloué au mur façon moustique sur un pare-brise de voiture. Con et lui en riaient encore.
-Et toi Tuna, quoi de neuf ?
-Rien, si ce n’est que j’ai lu un article comme quoi Grumblebore ne serait pas mort mais…
-Là, je t’arrêtes tout de suite, la coupa Arnie, habitué à ses fantasques digressions basées sur les calomnies et les ragots colportés par le magazine de son père, le scribouillard, et il n’avait pas envie de subir encore une de ses théories farfelues.
-Mais c’est Hilton Jones qui a chanté à son enterrement, tu te rappelles, contra t elle, et on sait de source sure que…
-Alors Bourville, tu n’as pas encore perdu Trésor, ta truître ?
C’était un vieux sujet de plaisanterie, car l’animal mutant de Bourvillle était le plus ridicule et le plus raté des croisements expérimentaux d’Hagraf.
-Non, répondit il un peu gêné, mais j’ai encore du mal a établir la communication… Pourtant, elle m’écoute toujours la coquille grande ouverte, mais je n’arrive toujours pas à lui apprendre à jongler.
Tuna se sentit exclue, enfin plus que de coutume, quand ils commencèrent à parler Skippitch, et elle reprit la lecture consciencieuse de sa feuille de chou pendant que Winny, silencieuse, jetait des regards noirs à Arnie.
-Ca va Wynona ?demanda celui-ci, mal à l’aise.
-Oui, répliqua t elle en croisant les bras, une moue boudeuse sur le visage.
Arnie se sentit bien pour la première fois depuis sept ans dans le train, car il savait qu’il n’y verrait plus son ennemi de toujours, quoique…Ses deux fidèles acolytes vêtus de chemises noires, sans doute pour le deuil, s’étaient installés dans le compartiment voisin. Rien à dire, Grab et Gargoyle avaient l’air toujours aussi éteint. Arnie les connaissait assez pour savoir que pour être plus bête que l’un, il en fallait deux comme l’autre, et réciproquement.
Cette fois ci, au moins, se réjouit il, Tong ne me retrouvera pas en train de pisser le sang dans mon cerceau d’invisibilité. Arnie en profita donc pour dormir comme un loir sur le trajet, l’esprit clair et léger, de ce sommeil lourd et sans rêve, sans le moindre soupçon de culpabilité ni même l’ombre d’un regret. Après tout il était un adulte désormais.
Ce fut Winny qui le réveilla avec enthousiasme à l’aide du sortilège debouladdan, dont les effets étaient similaires à une centaine de gifles vigoureuses et frénétiques données à la volée. Alors que ses yeux n’accommodaient pas encore, il entendit Winny lui annoncer avec une certaine allégresse vindicative dans le ton qu’il était temps pour lui de s’habiller.
-J’ai l’impression confuse mais néanmoins persistante que tu m’en veux, Winny.
-Moi ? Pas du tout, où donc as tu été cherché une idée pareille ? demanda t elle d’un air innocent avant de sortir. Arnie entreprit de la suivre et s’écroula par terre : ses lacets étaient noués.
-Quelle chipie ! Le sort nexus ! Sur moi, qui lui ait appris à l’utiliser sur les Vypérins devant l’escalier des oubliettes !
Bourville l’aida à se relever, mais à eux deux, ils furent incapables de dénouer le problème.
-Hellmyone ! Whodini soit loué, j’ai été attaqué par un lâche Vypérin, commença t il en sautant à pieds joints vers son amie.
-Toi, tu as voyagé avec Winny je parie. Maintenant, je pense que tu sais à quel point elle t’en veut, n’est ce pas ? articula t elle avec suffisance avant de pointer sa baguette vers les lacets et de dire : presto !
Les lacets se dénouèrent et se ré enroulèrent normalement.
-Faudra vraiment que tu me prêtes ta baguette Hellmyone. Ton incantation miracle ne marche jamais avec la mienne.
-Elle est faite en quoi, déjà ?
-Sciure de bois compressée et poil de paume de main.
-Je vois. Olliventière a eu une petit moment de flottement, sur ce coup là, même si il a rogné sur la matière première, dit elle d’une voix tranchante en jetant un regard plein de reproche à Con.
-C’était la baguette ou l’équipement de Skippitch.
-Tu parles d’un choix ; en plus t’es une vraie bille au Skippitch.
-Vieux, elle y connaît rien, mais pour une fois, c’est vrai : au Skippitch, tu vaux pas une cacahuète.
Con partit furieux droit devant lui en éjectant du passage les première année à coup de baguette.
-Tu vois, là, elle marche bien, sa baguette, remarque Hellmyone, imperturbable.
-On a peut être pas été très diplomate sur ce coup là. Tant pis.
Et ils se rendirent à la suite de Con pour assister au célèbre banquet de rentrée de Hagworst.
-Les premières années, par ici, tonna la voix bredouillante d’Hagraf, le grand ami de Arnie.
Hagraf était en effet un de taille moyenne mais très large ; c’est pour cela que le maître Ruban de Hagworst avait fait modifié certaines portes trop étroites en les tournant sur leur côté large. Cela obligeait à se baisser parfois, mais qu’importe, l’amitié est à ce prix. Hagraf était aussi victime de son passe temps favori, croiser les animaux entre eux et la bouteille. Les deux étaient en effet étroitement liés, ce qui expliquait les animaux. D’ailleurs, Arnie pensait qu’en fait, il cherchait une nouvelle variété d’animaux dans un but précis ; son manteau en peau de castaupe était là pour en témoigner.
-Bienvenue à Hagworst, tonna t il avec une joie éthylique. Je déclare l’école ouverte, déclara t il solennellement en coupant le ruban de soie rouge placé entre les deux statues de cochons de part et d’autre de l’entrée.
Une fois son travail annuel accompli et son message délivré, il repartit de sa démarche titubante vers sa cabane au fond du jardin en chantant.
-Il s’est vite remis finalement, remarqua Hellmyone, un peu blessée d’avoir été ignorée par le jardinier d’Hagworst.
-Non, ceux qui le connaisse bien ne diraient pas ça, dit il d’un ton réprobateur. Ils diraient qu’il a eu le tact et la bienséance de nous dispenser de sa personne, fit il en montrant Hagraf qui s’éloignait en chancelant.
-Moui, possible.
Mais la jeune fille portait toute son attention sur les autres élèves.
-Il doit bien manquer au moins un tiers des élèves, fit elle remarquer à Arnie alors qu’ils passaient devant les clepsydres des quatre maisons. Arnie remarqua que celle de Bouffondor avait été réparée.
-De toute façon, justice partout, sécurité nulle part, dit Arnie.
-Je te croyais capitaliste ?
-Ce n’est pas la même chose ; le gauchisme, c’est ma religion. Je suis croyant mais pas pratiquant.
-Moi, contra Hellmyone, je ne crois qu’en la sainte Trinité.
-Ah oui ?
-Bien sûr, au nom du pèze, du fric et du saint bénéfice, ramène.
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Memories're so nice, but only memories... _
MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Mar 28 Oct - 22:29

Tous deux explosèrent de rire en rattrapant Con qui se faisait prendre à partie par Bacchus Busard, le concierge de l’école, un tracmoul patibulaire avec un très mauvais caractère.
-M Busard, il y a Tweedle l’esprit frappé qui canardent les nouveaux avec un pistolet à eau qui contient autre chose que de l’eau.
-Et alors ? Qu’est ce que vous voulez que ça me fasse ?
-Il en met partout, et ça sent, si vous voyez ce que je veux dire.
-Je t’aurais, Tweedle ! beugla t il en partant comme une furie.
-Merci, bougonna Con, mais si c’est pour encore se moquer…
-Mais non, on le fait en toute amitié et je te rappelle qu’on a beau être majeurs, on a que 17 ans, donc on est encore taquins, cruels et totalement dépourvus d’empathie.
-Ah bon, j’ai eu peur. Si on allait manger ? J’ai hâte de voir ce que nous on concocté les serfs de maison.
Dans la grande salle, le plafond magique était allumé sur le canal 4, montrant encore les lieux d’un sinistre meurtre, sûrement commandité par Lord Zap, puisque la victime, Méléagant Midknight, avait été découpée en morceaux épinglés sur des cure-dents, aux dires des reporters. Typique des meurtres commis à l’heure de l’apéro.
-Ils sont obligés de passer les infos du soir quand on mange ? ronchonna Con, ça va encore me couper l’appétit.
C’était faux bien sûr, car quand on avait été élevé par Elmyra Visley, rien ne pouvait vous couper l’appétit, pensa Arnie avec raison.
L’ennui avec les banquets de Hagworst, c’était que la télé était au plafond, ce qui forçait soit à regarder en l’air, soit à manger, car les deux était impossible à faire en même temps, comme Arnie en avait eu la douloureuse expérience avec sa soupe chaude en première année. Arnie avait toujours pensé que c’était fait exprès, mais n’en avait aucune preuve.
La première chose qu’il remarqua, ce fut la place vide habituellement occupée par Grumblebore. Tout le staff technique et pédagogique était physiquement présent, Pinns, le professeur fantôme, Boniface Sludgeborn, Fauna Sproutnik, Minera Gonetowalles, Joneleth Pictor, Fiotus Flatwork, Hagraf, qui dodelinait de la tête, en piteux état et même Pythia Trepassey. Et tous arboraient une mine identique austère et renfrognée, un peu comme si l’un d’entre eux avait lâché une abominable flatulence et que chacun faisait semblant de l’ignorer de peur de se faire soupçonner d’en être l’auteur. Manifestement, ils attendaient que les élèves s’installent et le professeur Gonetowalles en profita pour aller chercher la choixsuble magique, une vieille chiffe qui avait due être un plaid, trouée, moisie et cradingue qui servait à repartir les élèves dans les quatre maison de Hagworst, Bouffondor, Pouffsouple, Crânedepiaf et Vypérin.
-J’en étais sûr, dit Con, c’est elle qui avait lâché une caisse.
Arnie attendait avec impatience la chanson de la choixsuble, car même si elle empestait l’eau croupie et le chien mouillé, elle savait chanter avec grand talent et inspiration. IL se rappelait encore du morceau de Gospel en première année et celui de Ska en cinquième. C’était toujours drôle de chanter ses chansons et il pensait lui proposer un contrat d’exclusivité pour sortir un cd. Arnie voulait en effet monter sa propre boîte de production.
Le professeur Gontetowalles revint enfin et posa comme d’habitude la choixsuble magique sur un tapis de twister et après quelque minute d’un lourd et pénétrant silence, le spectacle débuta alors que la choixsuble se mit à chanter :
« Oh, life is bigger
It’s bigger than you, and you are not me
The lengths I will go to distance in your eyes
Oh no, I’ve said too much, I set it up
That’s me in the corner that’s me in the spotlight
Losing my religion trying to keep up with you
And I don’t know if I can do it
Oh no I’ve said too much I haven’t said enough
I thought that I heard you laughing
I thought that I heard you sing
I think I thought I saw you try
Every whisper of every waking hour
I’m choosing my confessions trying to keep an eye on you
Like a hurt, lost and blinded fool
Oh no, I’ve said too much, I set it up
Consider this; consider this, the hint of the century,
Consider this the slip
That brought me to my knees failed
What it all fantasies flailing around
Now I’ve said too much
I thought that I heard you laughing
I thought that I heard you sing
I think I thought I saw you try
That was just a dream; that was just a dream
That’s me in the corner that’s me in the spotlight
Losing my religion trying to keep up with you
And I don’t know if I can do it
Oh no I’ve said too much I haven’t said enough
I thought that I heard you laughing
I thought that I heard you sing
I think I thought I saw you try
But that was just dream,
Try, cry, why, try,
That was just a dream, just a dream, dream…?
-Elle ne s’est pas trop fatiguée, cette année remarqua Con, elle s’est contentée de reprendre un standard.
-Ouais, confirma Arnie, et moi qui voulais la produire, si elle ne fait plus que des reprises, ça n’intéressera pas le segment du marché que je vise et…
-Taisez vous, siffla Hellmyone entre ses dents bien que ce fut inutile, car tous les monde les regardait déjà, outrés par leur manque totale de respect pour la minute de silence demandée pour Grumblebore.
-Nous voulions aussi, déclama Gontewalles, adresser un message de soutient à tout ceux qui ont eu un proche disparu, écartelé, amoché, émincé, torturé, éviscéré, pulvérisé, démembré, écartelé ou plus sobrement, assassiné, et leur dire ceci : C’est pas de chance. Mais bon, la vie continue. Recueillons nous, maintenant.
Arnie détestait ce rituel vaguement solennel et il avait toujours envie de crier ‘bouh’ avant la fin de la minute, juste pour voir. Mais ce ne fut pas aujourd’hui qu’il essaya.
Puis bientôt, la répartition débuta, mais cette cérémonie si barbante fut cette fois ci écourtée en raison des trop peu nombreux…
-Ashton Smith, Clark!
…premières années qui avaient pris sur eux…
-Belknap Long, Frank !
… et s’étaient décidés à venir étudier malgré…
-Brundage, Margarett !
… les possibilités de mourir dépecé ou boulotté par un monstre…
-Cook, Paul !
… torturé à mort par un sympathisant de Lord Zap…
-Derleth, August !
… ou tout simplement trucidé…
- Howard, Robert !
… par un commando de crockmorts…
-Krueger, Ivan !
…car il faut bien reconnaître que…
-Lovecraft, Howard !
…depuis les six dernières années…
-Rimel, Duane !
… l’école n’était pas franchement le lieu le plus sûr ni le plus tranquille.
-Whitehead, Harry !
La répartition finie, les élèves attendirent patiemment car il manquait toujours deux personnes, le mystérieux Drake Snattle et le nouveau professeur de prévention des ennuis et esquive des problèmes, dit PEEP. L’intitulé avait en effet changé sur décision du ministre et Arnie ne pouvait s’empêche de penser à tout les jeux de mots idiots que cela allait permettre.
Mais, contre toute attente, quelque chose d’inattendu chez les élèves se produisit ; le professeur Gonetowalles se leva et déclara, de sa voix triste et superbe :
-Je déclare le banquet ouvert. Et bon appétit, bien sûr.
Arnie et ses amis se regardèrent, abasourdis. Personne n’en croyaient ses oreilles, si habitués qu’ils étaient à ce que ce soit le directeur en titre qui ouvre les réjouissances. L’émoi retomba vite cependant, car les victuailles venaient d’arriver dans les assiettes en cartons et les gobelets en plastiques.
Arnie qui regardait la table des professeurs ne s’inquiéta pas tous de suite de l’étrange odeur qui lui remplissait les narines.
-Pouah !s’exclama Con qui avait commencé à manger, on dirait de la crotte.
Hellmyone regarda successivement lui puis son assiette, les yeux ronds :
-Mais, c’est de la crotte ! Les serfs de maisons ont chié dans les assiettes !
Tous s’entre regardèrent parmi les quatre tables et un sourd grondement de colère parcouru la salle, alors que certains sortaient pour aller vomir discrètement dans un coin. Le professeur Gonetowalles se releva, l’air alarmé et dit :
-Il y a eu un problème, nous allons le régler tout de suite, dit elle fermement, ses yeux lançant des éclairs.
Soudain, la grande porte du fond s’ouvrit : les serfs de maisons débarquèrent dans la grande salle et apparemment, ils n’étaient pas dans leur état normal.
-Ca, pesta Arnie, c’est sûrement un coup de Raklure, je reconnais son style. Attendez que je lui mette la main dessus.
Les serfs étaient dans un état second, ils chantaient des chansons paillardes assez osées pour faire rougir un charretier, certains vêtus de kilts s’amusaient à lancer des troncs, d’autre à dévorer du Haggis sous le nez des élèves affamés pendant que d’autre dansaient ‘the wall of Limerick’ sur un table et c’était Tweedle qui battait la mesure. En d’autre terme, c’était un inextricable chaos qui ne serait jamais survenu du temps de Grumblebore, pensa Arnie, tout fout le camp.
Mais soudain, au milieu de la pagaille, un homme très grand et très maigre passa le seuil de la grande porte. Il était si grand et si maigre qu’il en paraissait tordu. Sa peau blanche ne semblait pas avoir vu le soleil depuis très longtemps et ses yeux, injectés de sang, étroits comme des fentes, s’étaient posés sur la scène. Il leva sa baguette vers le plafond et ordonna : -Cépafinitoussa !
Tous les serfs de maisons furent expédiés dans les airs comme de vulgaires moustiques après un vigoureux coup de torchon mais ils disparurent et nul ne les revit plus de la soirée. Un autre mouvement souple du poignet et les excréments disparurent, remplacé par un gruau plâtreux, mais mangeable, aux dires de Con.
Tout était devenu immobile et silencieux ; tous regardèrent le nouvel arrivant avec stupeur et tremblements.
Il releva la tête et lança d’un voix claire : -Elle était bien bonne non ?
Arnie et ses deux amis se regardèrent, consterné par l’humour franchement scatologique du nouveau directeur.
-Si c’est un échantillon de ce que seront les futurs banquets, ça promet, dit Con, la bouche pleine du gruau blanchâtre à l’aspect peu engageant.
-Je voulais me présenter sous mon meilleur jour, continua Snattle d’un ton affable, alors pardonnez moi cette petite fantaisie…Maintenant que j’ai votre attention, je vais vous présenter votre nouveau professeur de PEEP, alors accueillez comme il se doit Ephestus Creepycrawl !
-Si ils ont le même humour, on est mal barré, murmura Arnie.
Entra alors un type à lunettes, l’air ennuyeux et ahuri, qui n’avait rien du tout de remarquable ni d’extraordinaire ; on aurait juste dit un fonctionnaire préposé aux archives. Pire encore, on aurait dit un boudu qui cherchait à se faire passer pour un sorcier.
Snattle ouvrit alors les bras en pivotant sur lui-même de manière à voir la salle dans son entier et dit : -Le monde est un théâtre, la vie une représentation, alors que le spectacle commence !
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MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Sam 29 Nov - 20:15

CHAPITRE V l’héritage

(the heirloom)

-Hé bien le moins que l’on puisse dire, c’est que les serfs n’ont pas mouillés le torchon pour le banquet d’hier, râla Con, comme à son habitude. J’espère qu’ils se rattraperont à Halloween.
-J’ai hâte d’y être. Je trépigne d’impatience. J’en frémis d’excitation, commenta froidement Arnie, alors que Gonetowalles distribuait les emplois du temps à gratter. En général, on gagnait les même que tous le monde, mais il y avait le plaisir du jeu, se dit il, rempli d’aigreur et d’amertume. Ils avaient appris la veille que les matchs de Skippitch étaient annulés pour toute l’année, pour de stupides raisons de deuil, ou de quelque chose dans ce goût là. Arnie était ulcéré tant il était convaincu que Grumblebore aurait voulu que les matchs continuent.
-Trop cool, on commence par le nouveau professeur ; t’es chaud pour le PEEP ? demanda Con en lui lançant le maléfice de la bourrade affective.
-Jamais avant 18h du soir répondit froidement Arnie qui n’était pas d’humeur à plaisanter mais à vanner. On voit tes chaussettes Con, fit il remarquer, confirmant son humeur massacrante.
Con ne lui adressa pas la parole jusqu’au cour de PEEP.
La salle de classe avait encore changé de décoration. Cette fois ci, le nouveau avait accroché quelques représentations de monstres, des kobolds en train de faire des claquettes, des dopplegangers dans un numéro de mime, des nixes répétant un ballet aérien, des stryges à l’opéra et d’autres bestioles sympathiques du même style, ainsi que les dix commandements à respecter si on se trouvait face à un mage sombre et pour finir, un vieil acte de nomination à un obscure poste de chargé de recherche dans un sous bureau du service des augurs.
Le professeur était déjà debout, en train de remonter ses lunettes, l’air aussi ennuyé qu’ennuyeux. Il finissait de lire un livre, et Arnie se demanda si ce n’était pas une méthode pour apprendre à devenir professeur en trois leçons.
-Bonjour, asseyez vous et pas de bruits s’il vous plait, commença t il d’un voix monocorde qui n’était pas sans rappeler le professeur d’histoire qui lui avait la bonne excuse d’être mort. La classe était déjà prête et aux aguets, ne sachant pas trop à qui elle avait affaire.
-Aujourd’hui, chapitre I, commença t il d’une voix harassée, je vais vous enseigner ce qu’est un balrog. Quelqu’un peut peut-être me le dire ?
-Monsieur ! Monsieur ! Moi !marmonna Hellmyone d’une voix parfaitement audible, le bras levé à moitié debout. Arnie mourrait d’envie de lui faire une sale blague, mais se retint pourtant.
-Oui, Ms…Fit il exactement comme si de rien n’était.
-C’est... heu… une sorte de serpent à sornettes.
Comme d’habitude, Hellmyone, trop pressée de répondre, paniquait et sortait la première chose qui lui passait par la tête.
-Non, répondit il d’une vois égale, dépassionné et atone, c’est un esprit aérien du feu qu’on appelle parfois Efreets. Ce qu’il faut savoir, c’est que…
Ainsi se passa le premier quart d’heure de cour, et pendant un court d’instant d’un quart d’heure, Arnie avait grand peur d’avoir affaire à un clone de Calamity Cambrage. Mais, à sa grande et heureuse surprise…
-Maintenant, démonstration, fit il en sortant de nulle part une petite cage sous les yeux ébahis des élèves à moitié abrutis par un quart d’heure de copiage intensif.
-Bien sûr, poursuivit il, c’est un petit balrog que j’ai convoqué. Si vous en rencontrez un plus gros demain, prenez vite vos jambes à votre coup, vous n’avez aucune chance dit il, exactement comme si il récitait un texte.
-La formule, c’est Switchoff…Ah, et bien je crois que je l’ai fait disparaître par inadvertance, fit il en jetant un coup d’œil morne à la cage désormais vide, à moins qu’il ne se soit échapper.
Les élèves se regardèrent entre eux, l’air totalement effaré par si peu de professionnalisme.
-Dans ce cas, vous allez pouvoir vous entraînez en cherchant.
-Mais comment on ait pour le retrouver ?
-C’est simple, cherchez de la fumée, il n’y en a jamais sans feu, dit il, pince sans rire. J’oubliais : vous saurez vite si vous maîtrisez le sortilège car un jet d’eau bleue doit jaillir de votre baguette.
Le reste du cours se passa ainsi, tous les élèves cherchèrent dans tous les coins les signes annonciateurs d’un incendie. Orthmus Corrygan crut le repérer, mais ce fut Bourville qui fut frappé par le sortilège, car sa baguette s’était mise à fumer pour une raison connue d’elle seule.
-Mince, alors, je l’avais demandée non-fumeuse, se plaignit celui-ci en se frottant là ou le sort l’avait frappé heureusement sans trop de dommage. Finalement, deux minutes avant la fin, le professeur, qui déambulait entre les travées d’un air absent déclara qu’il avait du l’éteindre par mégarde.
-Tu parles d’un professeur ! Il n’y a pas de fumée sans feu, n’importe quoi ! D’où il sort lui ? s’exclama Con.
-Il ne s’est même pas extasié sur ma réponse, se plaignit Hellmyone, dans un sursaut d’orgueil bien compréhensible.
-Une matière théorique et pratique rendus aussi barbantes à cause d’un professeur anti-pédagogique ; on croit rêver, renchérit Arnie d’un ton hargneux. D’habitude, plus c’est dangereux, plus c’est amusant et lui il arrive à rendre ça pénible.
Les trois compères tirèrent ainsi à boulet rouges sur le nouveau professeur sans même lui accordait le bénéfice du doute.
Peu après le repas, sa chouette bulotte lui apporta un message d’Hagraf, reconnaissable à son écriture passablement illisible, ce qui fit penser à Arnie que pas une fois en six ans, il ne savait exactement ce qu’il allait faire chez Hagraf. C’était comme ça qu’il avait obtenu Eldrige, pensa t il en son for intérieur en tapotant sa coquille.
-Je vais chez Hagraf. Il veut que j’aille le voir.
-Comment tu le sait ? demanda Con interloqué en jetant un coup d’œil aux gribouillis.
-Surtout que tu le tiens à l’envers, dit Hellmyone d’un ton suffisant. Moi, au moins, j’arrive à le lire.
-Chouette. Tu sais ce que tu va faire alors après Hagworst : traductrice officielle de liaison entre le bureau du directeur et celui d’Hagraf, répliqua Arnie sèchement en montrant la vieille cahute en boue séchée au toit de chaume dans lequel vivait le maître Ruban. Au moins, t’auras vite gravi les échelons. Il y en a deux.
Les trois amis s’approchèrent de la masure en prenant bien garde à ne pas mettre les pieds dans les pièges à loup qui traînaient ni sur les canettes et bouteilles vides qui jonchaient le sol.
-Faudrait qu’un de ces jours, on récupère les consignes, dit Con, il y en a pour une sacrée poignée de Talions fit il en montrant la montagne de casier à bouteille entassée sous l’appentis.
-Entrez, gronda Hagraf de sa voix pâteuse et chargée. Tiens, salut Arnie, Con et Hellmyone.
Partout dans la cabane flottait un relent de cave assez ignoble suffisamment puissant pour donner le tournis à n’importe qui. Hagraf, rougeaud et couperosé, ne tenait debout que grâce à la porte qu’il venait d’ouvrir.
-Je me suis dit qu’il était temps de passer dire bonjour, dit prudemment Arnie.
-Ouais. Vous voulez boire un coup ? Vous êtes majeurs maintenant et à force de boire tout seul, je vais finir alcoolique.
-Non merci, mais je vous en prie, ne vous privez pas, répondit Hellmyone en fronçant le nez de dégoût.
Hagraf se dirigea vers son fauteuil en s’aidant des meubles sur son passage, s’assit lourdement et se servit un seau de vieille gnôle en haussant les épaules l’air déçu. Mais sa bonne humeur revint très vite après quelques goulées.
-Si je t’ai demandé de venir, Arnie, c’est parce que j’ai quelque chose à te dire, fit il en pointant son doigt dans sa direction.
-Enchanté de l’apprendre, fit Con, la main sur sa bouche et sur son nez.
-Arrête un peu de bouger, veux tu, tu me donne le vertige. J’ai quelque chose pour toi, de la part de Grumblebore. Il m’avait dit de te transmettre si il venait à casser sa pipe.
Hagraf lui tendit une lettre accompagnée d’un lourd paquet enveloppé de papier kraft.
-Voilà. Ce sont ses dernières volontés, un peu ton héritage spirituel en quelque sorte.
-Et vous, c’était l’héritage spiritueux, n’est ce pas ?
-Exact, fit il en opinant du chef avant de lâcher un rot assez puissant pour souffler un puit de pétrole en flammes.
Et il tomba assoupi sur sa table en ronflant.
-Cet homme m’étonnera toujours dit Con.
-Parce qu’il boit plus vite qu’une éponge?
-Non, mais il s’endort à une vitesse. Après réflexion, on pourrait le surnommer Bob.
Hellmyone regardait avidement le paquet que tenait Arnie.
-Qu’est ce que tu attends pour ouvrir ce paquet ?
Arnie se dépêcha de déchirer l’emballage mais il se prit dans les ficelles tant et si bien qu’il réussit à s’immobiliser les mains.
-Quelle nouille tu fait, le tança Hellmyone avant de dire : presto !
L’emballage se défit tout seul et Arnie fut à nouveau libre des ses mouvements.
-C’est sûrement à cause d’un maléfice de maladresse lancé par un perfide crockmort, contra t il sur la défensive.
-Quand ça ? Il y quatre mois ?
Ceci dit, ils mirent de côté cette explication cruciale pour se concentrer sur le contenu de l’héritage qui s’avéra être en fait…
-La souvette de Grumblebore !s’exclama Arnie qui avait reconnu l’espèce de cuvette pour bain de pieds dans laquelle le professeur rangeait tout les souvenirs qu’il souhaitait examiner. Arnie, un peu déconfit, ouvrit la lettre jointe.
« Cher Arnold,
Si il devait m’arriver des bricoles, j’ai fait en sorte que la souvette te parvienne ; j’espère juste que mon exécuteur testamentaire sera encore assez sobre pour s’acquitter de sa mission. »
-Presque, dit Con en jetant un regard dégoûté à Hagraf qui ronflait à gros bouillons à cause da bave qui suintait de sa bouche entrouverte.
« En tout cas, ne panique pas, je sais que tu es parfaitement incapable de maîtriser la spiritomancie, et c’est pour cette raison que je te lègue aussi le mode d’emploi. Normalement, tu devrais pouvoir exploiter avec profit toutes les informations que j’ai déposées dedans. Au pire, Ms Grinder sera ravie de t’aider, je pense. Sinon, à la prochaine ! Signé A.C.B.P.B.
-Tu parles d’un cadeau. Tu ne sais pas t’en servir ?
-D’habitude, je mets le tête dedans et je vois ce qu’il y a à voir et c’est tout.
-Comme un programme de télé alors qu’on n’a pas la télécommande. C’est peut être pour ça qu’on se fait balader à chaque fois.
-Tu as sûrement raison, Con, approuva Hellmyone, mais si lui n’y parvient pas, moi j’y arriverait et j’en extirperais tout ce qu’il y a à savoir.
-Cool. Préviens moi quand tu trouves. Tu viens Con, on va jouer un peu au Skippitch !
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Memories're so nice, but only memories... _
MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Sam 29 Nov - 20:17

CHAPITRE VI le bal d’Halloween.

Halloween’s party
-Ca alors ! Tu as vu ça ?
-Je n’arrive pas à le croire…
Ainsi s’étonnaient la plupart des élèves de Bouffondor et sans doute aussi dans les autres salles communes, car il semblait que le directeur, désireux de juguler la sinistrose qui s’était emparé de l’école, avait décidé d’organiser un bal costumé pour Halloween.
-Décidément, il n’a que des bonnes idées cet homme là, maugréa Con, qui ne s’était pas plaint du directeur depuis un certain temps.
Il faut dire qu’il y avait beaucoup de raisons de se plaindre pensa Arnie avec amertume. D’une part la suppression pur et simple du championnat de Skippitch et d’autre part, les cours de PEEP donnés par le professeur le plus démotivant, rasoir et transparent qui soit. Creepycrawl était si assommant que les élèves n’avaient même pas envie de chahuter. Il parvenait à décrire des sorts horribles, à faire des démonstrations pratiques qui auraient été passionnante si elles ne rataient pas lamentablement à chaque fois. Même Hellmyone n’avait plus envie de participer, tellement il était peu gratifiant de le faire dans ses cours.
Heureusement, pour détendre un peu l’atmosphère, les professeurs de potion et d’enchantements s’étaient donnés le mot.
Le professeur Flatwork leur avait enseigné le sortilège Karaokus, un sort de play-back spécial post synchro pour faire la fête. Quand on arrivait à le lancer, les paroles de la chanson voulue s’écrivaient pendant que le sorcier la chantait et que le public devait exécuter une chorégraphie plus ou moins ridicule. Quant au professeur Sludgeborn, il avait décidé dans l’optique du bal déguisé de leur apprendre à faire la potion tranvestus, la potion du déguisement.
-Je vous rappelle que cette potion ne modifie pas votre physique, seulement vos vêtements et votre apparence vestimentaire. Pour les modifications physique, c’est le…C’est le…Personne ne sait ?
Hellmyone levait désespérément la main.
-Vraiment personne d’autre? Bon tant pis, Ms Grinder.
-C’est l’ambroisie !
-Pas du tout. C’est le multijus. Allez y, commencez, vous avez exactement une heure trente.
Arnie et Con se regardèrent, consternés : ils n’en croyaient pas leurs oreilles ! Hellmyone avait préparé elle-même préparer un multijus en deuxième année et voilà qu’elle arrivait même à s’embrouiller dessus. Elle avait décidément les nerfs trop fragiles. Malgré tout, ce fut elle qui parvint à préparer la potion de déguisement la première, non que ce soit très difficile se dit Arnie, mais c’était la seule à le faire avec l’attention et la concentration minimum requise.
-Maintenant que Ms Grinder est parvenu à préparer la potion, je dois vous expliquer comment l’utiliser ; rassurez vous, c’est fort simple : il vous suffit de penser très fort à ce en quoi vous voulez être déguisé. Allez y, Ms.
La pauvre Hellmyone rougit, mais n’osa pas désobéir et but la mixture qui avait apparemment un goût infect, à moins qu’elle ne se concentrait avec soin sur son déguisement pour éviter le ridicule. Ce qui échoua : après un pop retentissant et dissipation du nuage de fumée, elle se retrouva déguisée en pomme géante.
On voyait juste son visage dans la pomme alors que ses mains et ses pieds dépassaient tout juste.
Tous le monde explosa de rire, et Sludgeborn dû faire un gros effort pour ne pas rire aussi.
-Très réussi, commenta t il alors qu’on voyait en dépit de sa moustache de pompier les coins de sa bouche s’étirer.
-Je vous assure, j’avais peur de penser à quelque chose ou quelqu’un en particulier, alors je me suis concentrée sur quelque chose de neutre, admit elle d’un ton désolé.
-Remarque, le vert te va bien, ricana Arnie, peu charitable.
-Comme tu dis, enchaîna Con, et j’espère qu’il n’est pas dans le fruit.
Les deux amis la laissèrent plantée là à attendre que le professeur fasse disparaître son ridicule déguisement.
-Finalement, on va peut être bien s’amuser à ce bal, dit Arnie d’un ton réjoui.
-Oui, dit Con et il ajouta sur un ton de conspirateur, surtout si des gens venaient à boire de cette potion par inadvertance.
-Génial ! C’est facile à préparer en plus, et c’est la rigolade assurée.
Ainsi, tous deux s’imaginèrent ce qui se passerait si effectivement, ils décidaient de passer à l’acte. Arnie n’en pouvait plus d’attendre ce fameux bal.
La semaine précédant le bal, Snattle ne cessait d’arpenter les couloirs, son visage d’un naturel assez sinistre s’illuminant d’une sourire crispant à la vue des élèves qui repartaient dans l’autre sens aussi vite qu’ils le pouvaient sans courir. La physionomie plutôt rébarbative de Snattle se fendit d’un large et inquiétant sourire quand il croisa Arnie dans les couloirs labyrinthiques de l’école.
-M Polder ! Enfin, nous nous rencontrons, fit il d’un ton qui se voulait enjoué.
-Heu, bonjour, monsieur le directeur.
-J’ai entendu dire que vous étiez très lié à Grumblebore.
-Oui, répondit il avec raideur.
-Ne soyez pas si timide, avec moi, jeune homme ; je ne suis pas votre ennemi. Et je le prouve.
Il sortit un jeu de carte à jouer de sa poche et écarta les cartes en éventail.
-Allez y, choisissez une carte ! Ne faites pas l’enfant.
-M. sauf votre respect, je ne sais pas si le moment est bien choisi.
-Comme ça, alors ? fit il en sortant un nez rouge de sa poche pour se le mettre sur son appendice nasal.
-Non, vraiment, je suis désolé.
-Ma foi, tant pis, fit le directeur visiblement très déçu. J’espère que vous serez en de meilleures dispositions pour le bal que j’organise.
Puis, il tourna les talons pour aller apostropher deux autres élèves et sans doute leur faire aussi un tour de magie.
-Si je ne le savais pas, affirma plus tard Con au dîner, je dirais que ce type n’a pas été choisi pas le ministère et que c’est un tracmoul. Tu crois que c’est le cas ? demanda t il d’un ton soudain stupéfait à Arnie.
-Ton père collectionne bien des jantes tuning, et pourtant, c’est un sorcier, non ?
-Quant à moi, avança Hellmyone, je pense que ce type veut se faire apprécier des élèves. C’est louche.
-Tu crois que c’est un crockmort ? Ou pire, tu penses qu’il a été soumis au sortilège desiderium ?
-Arrête un peu la paranoïa, le tança t elle vertement, il faut cesser de voir des ennemis partout, sinon, tu vas finir par ne plus nous faire confiance. Au fait tu nous fais confiance ?
-Bien sûr ! répondit Arnie avec un sourire hypocrite.
Le soir du bal, l’excitation était à son comble, mais le cœur d’Arnie n’y était pas : Hellmyone ne parvenait toujours pas à utiliser convenablement la souvette, ce qui l’avait contraint à visualiser une scène pour le moins étrange, puisqu’on voyait Grumblebore faire la lecture des potins à Sivirus Snack, son futur assassin ; il lui disait ceci : «-Il a changé son nom pour ne pas payer la pension qu’il devait ! Ca alors, quel pingre ! »
Le souvenir s’arrêtait là, et il faut bien admettre qu’il était d’une utilité plus que limité. De plus, toutes les fois qu’il avait contemplé le miroir donné par Sirious, il s’était contenté de le refléter lui.
Au dos du miroir, on pouvait juste lire, « ne parle pas sans réfléchir ». Encore une devinette stupide, se dit il en fourrant l’inutile miroir au fond de ses affaires. Il n’avait réessayé qu’une fois depuis, toujours sans succès. Peut être n’y consacrait il pas toute l’énergie qu’il devrait, mais le temps lui manquait, d’autant plus qu’il avait prévu de retourner à Endrick’s Hollow, le village où habitaient ses parents avant de se faire exploser façon saucisses cuites au micro-onde.
Il se rendit d’un pas traînant et démotivé à la grande salle pour le banquet et le bal consécutif. Il essaya de se réjouir car il parait que Snattle avait fait venir les ‘momies blues’, un groupe très en vogue.
Dans les couloirs et les escaliers, il pu se détendre ne admirant les déguisements choisis, allant du simple vampire à Vitellius Grudge, l’ancien ministre de la magie. En revanche, Hellmyone et Con avait fait de sacrés efforts d’imagination.
-Tu es déguisé en quoi, Con ?
-En Britney Spears, c’est elle qui m’a donné l’idée, dit il en montrant du pouce Hellmyone qui s’était déguisée en Johnny Rotten.
-Et toi Arnie ? demanda t elle d’un ton dubitatif, en montrant sa grande tunique blanche.
-En fantôme, pardi, répliqua t il comme si c’était évident en coiffant une cagoule blanche pointue.
-Ca alors, regarde celui là, fit Con, il s’est déguisé en lapin blanc. Ca fait pas peur, ça.
-Un lapin de cette taille, si, un peu quand même, ironisa Hellmyone. D’ailleurs, je crois que même que c’est une des jumelles Paddil, Amygdala ou Shiva, j’en sais rien, j’ai déjà du mal quand elles sont pas déguisées, alors comme ça…
-Ouais, mais il y a plus important, l’interrompit Arnie, regardez qui est là.
Zobby venait en effet d’apparaître, dans un complet veston gris anthracite, coiffé d’un feutre et chaussé de guêtre.
-Salut, Arnie, j’ai un petit problème sur un produit : j’aimerais acheter un brevet à quelqu’un, mais j’ai besoin de votre feu vert.
-Qu’est ce que c’est ce nouveau produit ?
-Des autocollants de voitures sur lesquels on peut lire « Grumblebore is alive and I saw him last night. » On peut aussi développer une gamme parallèle pour les aspirateurs volants.
-Génial, Zobby, mais je ne crois pas que ce soit une bonne idée ; on risque de m’accuser d’être un sale petit profiteur.
-Comme tu veux, soupira le serf de bureau, mais ça mérite au moins un bon coup de pied au derrière, non ?
-Non. File d’ici ou je te raconte une blague.
Le serf s’inclina et disparu dans un nuage de fumée pestilentielle.
-C’est bizarre, remarque Con, je vois les deux jumelles, elles se sont déguisées en siamoises.
-C’est d’un goût exquis, commenta Hellmyone d’un ton acide.
-Mais qui est ce lapin, alors ?
Le lapin passa devant eux, une énorme montre à la main en s’exclamant : « -En retard. Je suis en retard ! J’ai rendez vous que’que part ! » En passant devant eux, il laissa tomber ses gants blancs. Arnie se baissa pour les ramasser.
-On fait quoi ? On va les lui rendre ?
-C’est bizarre, ça me dit quelque chose, mais quoi ?
-Il vaut mieux le rattraper et lui rendre je présume.
Les trois amis partirent donc à la poursuite du lapin qui courait très vite dans les couloirs. Normal, pour un lapin géant. Celui-ci s’immobilisa devant le bureau du directeur. Quelque instant plus tard, Snattle descendit en glissant comme d’habitude sur le mat de pompier qui permettait d’accéder à son bureau.
-Tu as ce que je t’ai demandé ? Questionna t il le lapin sans ambages.
Il s’était apparemment déguisé en roi de cœur.
-Non, c’est nous qui les avons, déclara Arnie, en lui rendant ses gants blancs.
-Merci, M. Polder, sans ça, je n’aurais pas pu ouvrir le bal, dit il avec un sourire à faire peur. Quant à toi, incapable, dégage, avant que je ne transforme en civet.
-Je me prépare, et j’arrive, dit il d’une voix radoucie aux trois compères.
Outre ce petit incident, la soirée se passe très bien, jusqu’à 23 heure, après quoi, c’était l’extinction des feux. Arnie surprit d’ailleurs une laborieuse discussion entre ses camarades de chambrée, Orthmus Corrygan et Martin Scott. Orhtmus demandait à Martin si il savait pourquoi Dieu avait créé l’alcool. Face à un haussement d’épaule dubitatif et parfaitement compréhensible de son interlocuteur, il lui avoua que c’était pour empêcher les irlandais de conquérir le monde. C’est donc repus et ivres de fatigue, mais surtout de cidralhuile, la boisson préférée des sorciers, que les deux compères s’écroulèrent comme des masses sur leurs lits respectifs en sombrant aussitôt dans l’inconscience.
Arnie fit un rêve bien étrange, ce soir là. Il se voyait tomber dans une sorte de puit sans fonds, sur les parois duquel il y avait des pots, des boîtes, des choses diverses, qu’on ne trouve pas d’ordinaire dans les puits sans fonds.
-Si je continue comme ça, je vais m’écraser comme un crêpe, pensa t il, quand soudain il se posa en douceur au fond de l’abîme. Une silhouette se découpait à contre jour, et même comme ça, Arnie reconnut sans peine l’assassin de ses parents, le perfide, le malveillant, l’indicible Lord Zap, baguette dans une main, caniche dans l’autre. En effet, Lord Zap et Arnie avaient une étrange affinité avec les caniches et ils pouvaient tous deux leurs parler. Lord Zap n’était plus vraiment humain, ce qui expliquait entre autre son mauvais goût vestimentaire mais surtout son aspect physique, de sa peau jaune citron à ses yeux chassieux et larmoyants, les oreilles pendantes, la truffe humide à ses crocs fins comme des aiguilles.
-N’essaie pas de retrouver mes Vortruxes Polder, sinon, je te transformerais en descente de lit.
Le plus terrifiant mage sombre de tous les temps explosa d’un petit rire sadique qui rappelait un mixeur asthmatique, et il pointa sa baguette en sapin vers Arnie. Il prononça ses mots : abrakka dabra ! Tout devint noir et Arnie s’éveilla en sursaut.
-Mince alors, on dirait que ça va chauffer, marmonna t il.
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MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Sam 29 Nov - 20:17

CHAPITRE VII : les révélations de la souvette

(Remembowl’s revelation)

-Je t’assure, Hellmyone, il faut vraiment qu’on se dépêche.
-Je suis bien d’accord avec toi, surtout, si celui-qui-a-un-nom-aussi-risible-que-terrifiant fait irruption dans ton sommeil pour te réveiller, répondit elle de mauvaise humeur.
Hellmyone était toujours grincheuse avant d’avoir lu les ‘infos du mage’, le matin.
-Quoi de neuf ?
-Rien, mais toujours des meurtres sordides. Cette fois ci, c’est un certain Coriolan Wolske qui a disparu.
-Il n’est peut être pas mort.
-Sa baguette a été retrouvée émincée en brindilles. Admet qu’il y a des chances pour qu’il ait été exécuté.
-Moi, j’aimerais qu’on revienne au problème de la souvette, rappela Arnie d’un ton impatient.
-Tu fais bien d’en parler, Arnie, puisque j’ai trouvé les moyens de séparer les bribes de souvenirs entre eux et les monter ensemble pour qu’ils soient diffusés en continu. Par contre, c’est difficile de faire le tri.
-Il y a autant de souvenir que ça ?
-Non, heureusement, mais il faut les organiser. J’espère y être préparée incessamment sous peu.
-Tant pis, moi de mon côté, je vais réessayez le miroir, dit il en pataugeant dans son porridge marron.

En fin de journée, dans la salle commune désertée par les bon soin de Con qui avait absorbé à cette fin la liqueur de flageolets des frères Visley, Arnie pu se concentrer à loisir sur l’énigme du miroir : réfléchir sans parler, parler sans réfléchir…
-Qu’est ce que je suis bête !s’écria t il en se frappant le front.
-Tu sais, je pouvais le dire à ta place, dit Con d’un ton suave.
-Merci bien. Je viens de comprendre qu’en fait, en regardant ce miroir, fit il en empoignant le miroir dans la bon sens, il faut juste parler pendant qu’il réfléchit, enfin je pense.
-Vas y, essaye.
-Heu, allo ? Non, qu’est ce que je pourrais di… Mais il s’interrompit car le miroir s’était subitement mué en une sorte de petite lucarne sale qui ouvrait sur une pièce aveugle uniquement éclairée par une bougie. Dans la pièce, on pouvait voir un homme de dos, qui était courbé en deux, probablement en train d’écrire ou de réfléchir à quelque chose. L’homme, tout de noir vêtu, mit de côté ce qu’il faisait pour prendre quelque chose dans un tiroir, et Arnie pu voir qu’en fait, il jouait avec un M. Patate. Arnie ouvrit des yeux ronds : juste devant le miroir, qui devait servir de miroir d’appoint par rapport à la vue qu’il donnait, on pouvait voir un guéridon sur lequel étaient étalés le porte-clefs de Vypérins et une antique chope de bière en étain marquée d’un ‘P’.
Les deux amis étouffèrent une exclamation et Arnie eu le réflexe de rabattre le miroir en prononçant à voix basse la formule inverse, c'est-à-dire réfléchit sans parler. Malheureusement, ils entendirent tous deux distinctement la voix de l’homme qui disait quelque chose du genre « -Qu’est ce qui… ».
-Ouf, on l’a échappé belle, s’exclama Con en passant théâtralement sa main sur son front.
-Pas sûr, répondit Arnie, je vais mettre ce miroir dans un coin à l’abri, des fois que notre homme comprenne l’astuce.
-En tout cas nous sommes fixés ; il y a bel et bien un type qui a récupéré deux vortruxes.
-Reste à savoir qui c’est et où il se cache.

Les deux racontèrent le lendemain à une Hellmyone plus grincheuse que jamais ce qu’ils avaient découvert.
-Moi aussi, j’ai une bonne nouvelle, fit elle, je pense que Arnie va pouvoir aller faire son tour dans la souvette.
-J’ai essayé de monter en boucle les quelques souvenirs qu’il y avait en me concentrant sur les plus gros ; j’ai fait le choix d’écarter certains pour isoler les plus denses. J’y ai passé presque toutes mes soirées depuis trois semaines. J’espère que je n’ai pas fait une erreur, fit elle en se parlant à elle-même.
-T’inquiètes, on saura vite si c’est pas ce qu’on cherche, la rassura maladroitement Con.
Elle tendit la cuvette à Arnie en lui souhaitant bonne chasse et elle partit sur ces entrefaites pour aller faire une sieste.
-Tss, les filles ne sont vraiment pas endurantes, lança Con avec un demi sourire qui se changea vite en grimace quand il croisa le regard de sa sœur.
-Tiens, salut Winny, ça va comme tu veux ?
Sa sœur ne jugea pas utile de répondre, et se contenta juste pour la forme de lui balancer le maléfice de déculottage. Arnie ne pu s’empêcher de penser en voyant Con se sauver en tenant son pantalon qu’il avait peut être commis une grosse boulette en indisposant Winny.
-Tant pis, je trouverais bien une parade à ce sort si d’aventure elle essaie de me le lancer, tenta t il vainement de se rassurer en ajustant sa ceinture.
Plus tard dans le journée, il eurent à nouveau un cour de PEEP qui aurait vraiment pu être passionnant puisque le professeur Creepycrawl leur enseigna les différences majeures entre la magie sombre et la magie qui ne l’est pas.
En fait, c’est simple et compliqué, débita t il, toujours sur le registre du professeur qui s’ennuie et qui aimerais vraiment être ailleurs.
-Il faut savoir que tous ce qui relève de la manipulation de l’esprit, du corps contre la volonté du sujet est de la magie sombre ; de même, toutes les formes d’atteintes corporelles dans le but de nuire de façons irrémédiable à l’intégrité tant physique que psychologique du sujet du sort.
C’était mot pour mot la définition du livre, pensa Arnie, à moitié assoupi.
Con lui murmura alors : -Je crois vraiment que son cours nuit à ma santé mentale : tu crois que c’est de la magie sombre ?
Ce fut la seule occasion du cours pendant laquelle il pu sourire, car après, il devait utiliser un nouveau sort, l’aura nosce, pour trouver parmi des objets posés sur une table celui qui recelait de la magie sombre.
-Faites bien attention à ne toucher à rien, prévint le professeur toujours amorphe, l’objet que nous recherchons et potentiellement dangereux. Il mord, il me semble.
Après une heure de lecture d’aura magique intensive, personne ne parvint à découvrir l’objet censé recelé de la magie sombre.
-Il a encore raté une superbe occasion d’être intéressant, constata Arnie un peu désabusé.
-Ouais. Je me demande vraiment si c’était du bluff.
-On ne le saura jamais, puisqu’on a rien trouvé, comme d’habitude.
Le soir, les trois amis cette fois avaient eu un peu plus de difficultés à vider la salle commune ; ils avaient été obligés de lâcher Volenrond et Big pour faire fuir tous le monde.
-Sale bête, s’énerva Con en tenant Big à bras le corps. La prochaine fois, il faudra trouver autre chose, il a tout saccagé.
Big était peut être petit, mais cela ne l’empêchait pas de voler à toute vitesse en ricochant sur les murs comme une balle de pistolet intelligente, ou presque. L’attraper relevait du défi que Con était seul à relever, à force d’entraînement.
-L’important, c’est qu’on soit seuls pour pouvoir nous pencher plus sur notre problème.
- Méfie toi quand même, je n’ai pas réussi à faire rentrer Volenrond dans sa cage.
-Pas grave. Bon j’y vais, s’encouragea t il en plongeant tête la première dans la souvette.
Il eut l’impression de tomber pendant un certain temps dans le néant avant que le décor ne se mette en place autour de lui. C’était le cours de transformation que dirigeait Grumblebore avant d’être nommé directeur d’Hagworst. Un élève leva la main et Arnie ne pu s’empêcher de dire qu’il lui disait vaguement quelque chose.
-Oui, M. Snattle ?
-Quelle est la principale difficulté des métamorphoses humaines ?
-Bonne question ; la principale difficulté, c’est la taille et la masse volumique de la cible, voyez vous, ainsi que le but de la transformation et dans une moindre mesure, le talent du magicien bien sûr. Par exemple, vous aurez plus de difficulté à changer un chat en mammouth qu’un chien en loup, par exemple. Qu’y a t il de si drôle, messiers ?
Deux élèves dans le fond de la classe ricanaient entre eux ; Quand Grumblebore les interpella, ils se retournèrent tous deux pour regarder derrière, mais il n’y avait que le mur. Arnie reconnut sans difficulté Sivirus Snack, qui avait toujours les mêmes cheveux pleins de pellicules et les mêmes dents marron orangées, mais il ne connaissait pas son curieux acolyte.
-Pouvons nous aussi goûter la plaisanterie, M. Snack ?
-Rien, monsieur, répondit Snack, nous conjecturions de la chose en laquelle il serait le plus facile de transformer Snattle.
-Très drôle, en effet. Nous en discuterons d’ailleurs ensemble à la fin du cours, vous, moi et votre ami Romulus.
L’image devint floue et Arnie se retrouva avec un Grumblebore plus jeune dans un couloir face à deux élèves.
-M. Snack, pourquoi avoir lancé ce maléfice à monsieur Creepycrawl ? Sans sommation en plus.
-Ca m’a échappé, monsieur, répondit il d’un ton hargneux, en détournant les yeux.
-Il faut vous calmer, maintenant, sinon, je serais dans l’obligation de vous expulser.
L’image devint floue de nouveau et Arnie émergea dans la salle commune sous les regards interrogateurs de ses amis.
-Alors ?
-Je commence vraiment à me demander si la souvette va vraiment nous être utile à quelque chose. Les informations ne sont pas très exploitables.
Il leur raconta ce qu’il avait vu.
-Mais tu plaisantes ou quoi ? C’est très utile. On sait maintenant que Snack connaissait ce R.E.B. ; or, il maîtrise la spiritomancie. Par pure coïncidence, si c’est lui qui a trucidé Romulus sur ordre, il a pu très bien être à même de découvrir ce qu’il manigançait.
-Ou peut être que c’est pour ça qu’on l’a exécuté. Et si je comprends bien, ça veut dire que Snack connaissait et n’appréciait pas spécialement Snattle et Creepycrawl.
-Ca ne veut rien dire et pour être franche, je ne suis pas sure de ne pas avoir commis d’erreur dans le montage des séquences, remarqua Hellmyone. Ce n’est pas facile.
-Attendez intervint Con, si en réalité Snattle s’était déguisé en Snack à l’aide du multijus et avait lancé un mauvais sort à Creepycrawl juste pour faire porter le chapeau à Snack qu’il a l’air de détester cordialement. Il aurait aussi pu le faire pour brouiller les pistes, ce qui détournerait les soupçons ! C’est logique ! A moins que ce soit un autre crockmort qui se fasse passer pour Creepycrawl pour espionner Snattle ! Ou l’inverse.
Arnie et Hellmyone se regardèrent.
-Arrête un peu Con, ça ne tient pas du tout debout.
-Mais si Lord Zap savait pour la trahison ?
-Non, je ne crois pas, celui-dont-je-préfère-éviter-de-dire-le-nom aurait su qu’on avait éventé son secret et qu’on débusquait ses Vortruxes.
-Ouais, fit Arnie, ça tiens debout, pour une fois. Mais la conclusion ne me plait pas. Ca voudrait dire que c’est Snack qui a récupéré les Vortruxes. Au moins maintenant, j’ai une bonne raison de lui courir après, déclara Arnie avec une joie sauvage. C’était lui qu’on a vu dans le miroir. Il a récupéré tous les Vortruxes qu’il pouvait.
-Ce n’est pas très logique, mais après tout, pourquoi pas. Avez-vous vu où il était ?
-Non, pas vraiment, on l’a juste vu jouer avec un monsieur Patate dans une pièce sans fenêtre éclairée à la chandelle. Mais nous savons tous combien il aime se planquer dans les coins sombres et humides.
Hellmyone poussa un soupir résigné.
-Bon d’accord, je vais farfouiller encore dans la souvette.
-Et nous, on va essayer avec le miroir ; il y a une chance pour qu’il n’ait rien remarqué et si c’est le cas, on pourra l’espionner.
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MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Mer 14 Jan - 15:24

CHAPITRE VIII : mauvaise rencontre

(Nasty meet)

Noël s’approchait pas à pas de Hagworst, un peu comme la neige tourbillonnante et nébuleuse dans sa fine robe ivoire immaculé et diaprée, emprisonnant dans ses plus fins replis la lumière du jour blafarde en la métamorphosant en un arc en ciel de couleurs scintillantes, chatoyantes à l’éclat doré aveuglant ; les petites danseuses étoiles de l’opéra hivernal virevoltaient avec grâce et ravissement, ponctuant leur danse d’audacieuses et espiègles figures, exécutant ainsi un ballet aérien pour le plus grand émerveillement des yeux d’esthètes capables d’en saisir toutes les nuances et d’en capter toute l’émotion glacée et pure qui se dégageait de ce spectacle improvisé, porté par le souffle de Borée, d’une implacable tendresse. A l’intérieur de l’école, c’était malheureusement moins poétique, puis qu’Hagraf avait parsemé de galettes de vomi les couloirs en transbahutant de souffreteux et rachitiques sapins pour la grande salle et Arnie ne cessait de tourner et retourner le problème dans tout les sens.
Pour ne rien arranger, Snattle continuait ses facéties ridicules dans les couloirs et n’importe qui pouvait voir qu’il était vite au taquet quand il s’agissait d’humour.

-Pourquoi faire des tours de cartes stupides et jongler avec toutes sortes de choses alors qu’il a interdit le Skippitch ? Demandait Con pour la énième fois.
-Je n’en sais rien, il cherche peut être à se faire des amis. Tiens, salut Hellmyone.
-Vous avez fini cette dissertation de PEEP ?
-Quoi ? Ce truc sur le sortilège de confusion ?
C’est quoi le sujet déjà ?s’enquit Con, un peu à la traîne.
-Prouver que Lewis Carol n’était pas sous l’emprise d’un sortilège de confusion quand il a écrit Alice in Wonderland.
-Mais c’est pour après les vacances ! fit il, offusqué. J’aurais tout le temps de faire ça pendant les vacances, fit il d’un ton dégoûté. Et toi, Arnie ?
-Tu sais très bien que j’ai prévu d’aller à Endrick’s Hollow, mon village natal, quelque part dans le Gloucestershire.
-Ah oui, c’est vrai. Au fait, je peux venir ?
-Je préfèrerai, si jamais des crockmorts essaient de m’attaquer, ou des gigantixes de m’écrabouiller façon hérisson sur l’autoroute des vacances ou encore des démenteurs d’Alcatrazban voulant m’embrasser.
C’était de loin ce qu’il craignait le plus, car non content de vous priver de votre âme en vous
laissant des marques indélébiles de rouge à lèvre comme celui des grands mères, cela vous privait aussi de votre bon goût vestimentaire et de votre sens de l’humour.
-Chouette, dit Con sombrement, le programme des réjouissances va être chargé, on ne va pas s’ennuyer .

-Pour l’instant, j’ai envie de chanter ‘all along the Watchtower’, et je ne sais même pas pourquoi. Aucune importance, je suppose.
Arnie ignorait exactement pourquoi il lui fallait retourner à son village natal, mais pour lui
c’était comme une évidence première. Il s’en était par conséquent aperçu en dernier. Malgré tout les risques que cela pouvait comporter, il espérait contre toute attente trouver une piste sur Snack l’infâme traître, ou peut être Lord Zap car c’est bien connu, les criminels retournent toujours sur les lieux de leurs crimes. De plus, Zap avait une tendance au fétichisme très prononcé et un culte des dates anniversaires presque mécanique. Il y avait sûrement un indice ou quelque chose à faire là bas, parce que de toute façon, il n’avait pas prévu de rester sagement à l’école ou il était une proie facile.
Un gros craquement fit sursauter Arnie ; ce n’était que Zobby, vêtu d’un costume à paillettes.
-Arnie, je suis venu prendre ma correction. Tu me dois bien ça, non ?
-Ecoutes, je n’ai vraiment pas le temps de te frapper avec toute l’attention que tu mérites,
Zobby, alors retourne bosser aux cuisines.
-Justement, puisqu’on en parle, j’aimerais que tu viennes, j’ai fait une rencontre dans la cuisine.

-Qu’est ce que tu veux dire ?
-Je me suis aperçu qu’il y a quelqu’un qui n’a rien à y faire, et je préfère te le dire.
-Quoi ? C’est peut être un espion crockmort déguisé en je ne sais quoi posté ici pour empoisonner des plats, fomenter un complot ou manger à l’œil et toi, tu ne me le dis que maintenant ?
-Ca mérite au moins une bonne baffe, répondit le serf en ouvrant de grands yeux larmoyants et suppliants.
-Non, ça t’apprendra à être moins stupide.
Arnie enfila ses chaussons roses à tête de Droopy que lui avait offert Con pour son anniversaire et suivit Zobby à la cuisine. Une fois de plus, il fut stupéfait de la cuisine ultra perfectionnée de Hagworst ; il y avait de grands fours à micro ondes magique, une rôtissoire sauteuse, un four anorexique ainsi qu’un garde manger qui essayait vainement de se déguiser en réfrigérateur en rentrant le ventre. Le lave-vaisselle écoutait tranquillement un morceau de rap pendant que la
gazinière répétait une chorégraphie de capoeira. Deux serfs s’entraînaient au krav maga, pendant que les autres préparaient le repas du soir, ce qui plongea Arnie dans l’inquiétude et la consternation.
L’un, uniquement vêtu d’un vieux slip kangourou jaunâtre, se grattait le dos en fumant avant
de découper ses tubercules, un autre explorait consciencieusement sa cavité nasale en préparant la soupe et un autre sucrait des haricots en éternuant abondamment dans la marmite.
-Zobby, c’est quoi ce foutoir ?
-C’est la cuisine. Tiens, c’est lui dont je te parlais, dit il en montrant inutilement l’intrus.
Il était en effet difficile de le louper, dans la mesure où tous les serfs de maison avaient une couleur de peau vive, allant du rose bonbon au jaune citron, par conséquent plus tape à l’œil, car tout est relatif.
-Qui est tu sale espion ? Qu’est ce que tu esd’abord, au juste ?
La petite créature, ceinturée par deux serfs de maisons, releva sa tête pour regarder Arnie. Il avait d’épais cheveux frisés et il avait les pieds nus et velus.
-Je ne suis pas un serf, précisa t il vainement, je suis un hobbit.
-Qu’est ce qu’un hobbit fait dans la cuisine de Hagworst ?
-Vous savez, c’est dans une cuisine ou au Mordor qu’on a le plus de chance de trouver un hobbit.
-C’était donc vous, toutes ces blagues stupides, fit il, et non l’immonde Raklure ?
-Pas tout à fait. Mais je me suis bien amusé.
-Bon ça va. Vous autre, lâchez le. Ma foi, fit il continue comme avant, on rigole un peu au moins. Par contre Zobby, si il essaie de donner à qui que ce soit une quête longue et fastidieuse avec un anneau, surtout tu me le vires. Crétin de hobbit, fit il en administrant
au passage une taloche sur la tête du mauvais plaisant.
La dernière journée de cour fut une nouvelle fois placée sous le signe du désordre et du chaos. Les serfs de maisons pendant le déjeuner se mirent à faire un retentissant numéro de claquettes sur les tables, alors que Snattle offrait des fleurs en carton qu’il sortait de ses manches pendant que Tweedle inaugurait le lancer de boule et le saut à la guirlande.
Arnie n’était pas mécontent de partir pour Endrick’s et décida dans la foulée d’y partir
immédiatement. Il jugea toutefois plus prudent d’en informer ses deux amis. Ils avaient promis de venir, après tout.
-Tu pars maintenant ? Mais les devoirs, les examens ?
-Tu sais Hellmyone, je serais très surpris que beaucoup d’entre nous reviennent quand ils auront raconté à leurs parents ce qui se passe ici et l’attitude étrange de notre inénarrable directeur.
-C’est bizarre, cette tendance à faire le pitre à tous prix. Je suis sûr que c’est pour sauver les
apparences. Il n’y a aucune chance qu’on lui ait jeté par exemple un trop mauvais sort de
désidérium qui expliquerait la grande confusion mentale dans laquelle il est.
-Non, tu as bien raison, Con soupira Arnie. Allons y
maintenant, j’aimerais quand même voir la tombe de mes parents.
-Attendez une minute vous deux ; je retourne poser mon cartable et j’arrive. Hellmyone fila dans son dortoir en traînant péniblement derrière elle le sac de randonnée qui lui servait de cartable. Arnie et Con se regardèrent.
-Elle a vraiment un grain, cette fille.
-Peut être bien, répliqua Con, mais elle est devenue coquette, cette année, elle a toujours un poudrier sur elle.
-Pire encore, intervint Winny que les deux garçons n’avaient pas vu arriver, elle se parle devant la glace ; elle doit être amoureuse, mais de qui ?fit elle en décochant un regard venimeux au pauvre Arnie.
-Je t’assure Winny, je ne suis pas au courant, fit il en agrippant fermement son pantalon.
-C’est ça, on lui dira. Et elle partit sans même leurs lancer un des ses sortilèges vindicatifs dont elle avait le secret.
-On dirait que son humeur s’améliore, remarqua Con en exhalant un profond soupir.
-Ouais. Ou alors elle sait lancer des sorts furtifs, dit Arnie en grattant ses cheveux qui avait poussé jusqu’à ressembler à la fameuse coupa afro des années 70.
-Fais moi penser à lui demander comment elle fait, déclara Con d’un ton émerveillé.
Mais la réponse d’Arnie fut assourdie par le retour d’Hellmyone.
-Je viens de croiser Winny, on devrait lui demander de venir avec nous.
Elle regarda subitement Arnie, les yeux arrondis par la stupéfaction.
-J’adore ta coupe Arnie, ça met bien en valeur ta cicatrice.
Ils se rendirent devant le portail entouré par les statues de cochons, où ils furent rejoins par Winny.
-Attendez, je m’excuse. J’aimerais venir, on ne sera pas trop de quatre.
Ne voyant pas comment il pouvait évincer la jeune fille sans la vexer, Arnie décida de l’accepter de mauvaise grâce. Ils décidèrent de téléplaner jusqu’à Endrick’s Hollow avec Winny qui
n’avait pas encore l’âge, et déjà, Arnie avait un mauvais pressentiment.


Dernière édition par Nameless One le Mer 14 Jan - 15:37, édité 2 fois
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Memories're so nice, but only memories... _
MessageSujet: Re: Memories're so nice, but only memories...   Memories're so nice, but only memories... Icon_minitime1Mer 14 Jan - 15:24

-Tu pourrais sans aucun doute me rendre ma coupe de cheveux habituelle, Winny ?
-Non, mais ne t’inquiètes pas, le sort va se dissiper tout seul.
-Moi, j’espère qu’on va voir le cavalier sans tête. Au moins, il n’a pas une coupe de cheveux ridicule, se réjouit Con.
Quelques respirations plus tard, les quatre arrivèrent à moitié assommés à destination ; il fallait savoir que l’effet quille s’amplifiait avec la distance. Quand ils furent de nouveau en état de comprendre ce qu’ils voyaient, ils furent saisi d’étonnement : Endrick’s n’était plus un petit bourg de sorciers, mais une ville tapissée d’enseignes à néons, de fontaine aux jets multiples qui prenaient des formes d’animaux ; il n’y avait presque que des casinos et des hôtels, du genre l’hôtel du survivant, ou encore le casino des parents de l’élu, etc…Tout se déclinait sur le thème d’Arnie et de sa parenté.
-Je n’arrive pas à y croire, murmura Arnie, stupéfait.
-J’espère qu’il y a des machines à sous, dit Winny.
-Ils exploitent l’assassinat de tes parents et le fait que tu aies terrassé celui qui a un nom à trois lettres.
-Et pas une royalties ! Aucun accords écrits !
C’est un scandale, je vais aller trouver Zobby et lui botter les fesses.
-Arnie, l’interrompit Hellmyone, on verra plus tard.
Tu es juste en colère de ne pas y avoir penser le premier je parie.
-Et en plus, ajouta Con, Zobby n’a pas de fesses.
-Et tu pourrais envisager la construction d’un parc d’attraction.
-Bon, ok, ça va pour aujourd’hui, mais en revenant, je m’occuperai de cette capitale du vices moi-même, même si je dois en prendre le contrôle.
Alors que le quatuor marchait à la recherche d’un éventuel monument dédié aux Polders, un curieux petit bonhomme apparut, comme sortit de nulle part. Il devait mesurer environ trois ou quatre pieds de haut et son corps était couvert d’une fourrure châtain. Il avait deux yeux entièrement noirs et un grand nez qui faisait penser à un museau. Il sauta sur les trois amis et leur dit :
-Salut, c’est Alphe. Et je suis ton nouvel ami, Willy. Puis, il huma ostensiblement l’air de son
long museau.
-Vous ne trouvez pas que ça sent le chat ?
-Ecoute, le chat n’est pas avec nous et en plus, tu mourrais d’indigestion à coup sûr, dit Con du ton de la conversation.
-Et je ne m’appelle pas Willy, mais Arnold.
-Tant pis j’ai du me tromper. Vous savez où se trouve la rue Melmach ?
-Pas du tout, on est des touristes, trancha Arnie d’un ton sans répliques en congédiant l’importun.
-C’est bizarre, cet endroit. Qu’en penses tu Hellmyone ?
-Ma foi, un bon business et surtout un attrape touristes, fit elle d’un ton indifférent.
Alors qu’ils obliquèrent dans une ruelle, ils se retrouvèrent subitement seuls. Tout était devenu
silencieux.
-Qu’est ce que ça signifie ? demanda Con d’une voix forte qui tremblait.
-Ca signifie que vous êtes mes invités, déclara une voix d’homme, polie et bien timbrée.
Les quatre camarades firent brusquement volte face en dégainant leurs baguettes.
Un grand type vêtu d’un pourpoint de soie noire brodé d’or, d’un frac à queue de pie et d’un pantalon de cheval avec de lourdes bottes d’équitation en cuir avec éperons. L’homme portait aussi un haut de forme, un monocle, une petite moustache aristocratique et il portait des gants blancs immaculés qui juraient avec le reste de sa tenue terne en le faisant ressembler à un personnage de cartoon. Il tenait sa baguette pointée sur eux d’une main et un fume-cigarette de l’autre.
-Mais qui c’est, ce clown ? fit Con, interloqué.
-Je suis Milroy Oggdingdooding alias Thanatos le Dieu de la Mort, chasseur de prime, pour vous servir. N’y voyez rien de personnel, mais le seigneur Sombre ne peut tolérer une minute de plus de vous savoir en vie. Mais il lui est encore plus insupportable de savoir que vous êtes en possession de trésors inestimables pour lui. Je suis ici pour rectifier le tir.
-Vous acceptez les chèques ou les cartes de crédit ?
-Ni l’un ni l’autre, je ne prends que le cash.
-Un guet-apens, je l’aurais parié, s’exclama Arnie, un peu trop tard.
-Le seigneur de l’Obscurité aimerait vous faire savoir que même si vous possédez deux de ses pièces de collections, ça ne changera rien au match final. Il les retrouvera en temps utile et vous tuera pour cela.
Arnie se mit à réfléchir si vite qu’il avait l’impression qu’on lui avait lancé un sortilège de remue-méninges.
-D’accord, fit il, si vous nous tuer, vous ne retrouverez jamais ce que vous cherchez. On les a bien cachés.
-Passons un marché dans ce cas ; dites moi où ils sont et je ne vous tue pas.
-De toute façon, il veut le faire lui-même, rappela Con.
-C’est pas faux, mais un sursis, c’est mieux que rien, n’est ce pas ?
-On ne sait pas où ils sont et…
A ce moment précis, Hellmyone saisit l’occasion pour lancer le sortilège karaokus en mode furtif sur le chasseur de primes. Winny jeta le sort Disco, un autre sort appris pour faire la fête et tous les quatre se retrouvèrent habillés comme le groupe ABBA du temps de la grande époque. Les quatre amis se mirent donc à chanter ‘money money money’, ce qui plongea évidemment l’homme dans une hébétude et une confusion mentale telle qu’elle leur permit de s’enfuir à toutes jambes pour se retrouver dans la rue plus peuplée.
- Personne ne sait qu’on est là, il n’y a personne pour nous aider, paniqua Con.
-Déguisés en ABBA ! Winny, c’est n’importe quoi !
-T’aurais préféré qu’on se fasse griller comme du bacon ?
-Non, j’aurais préféré ‘murder on the dance floor’.
-La prochaine fois, tu te débrouilleras tout seul !rétorqua t elle avec colère.
-Tant pis, on rentre à Hagworst, maintenant ! Et les quatre amis téléplanèrent avant que l’agresseur ne reprenne ses esprits.
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