Plus d'une semaine s'était écoulée depuis que Sylvia avait rencontré Alban Cavendish dans le couloir du septième étage. Ils avaient rapidement parlé de Saya Serpentard... mais très rapidement. Alban ne semblait pas au mieux de sa forme et avait préféré couper court à leur discussion, ne prenant pas même la peine de répondre à la question de Sylvia "Cherches-tu à contrecarer les plans de Saya ?" Il avait promis de reparler de tout ça plus tard, et jusqu'à présent, il avait tenu sa promesse en lui fixant un rendez-vous, aujourd'hui, devant l'entrée du bureau de la directatrice.

Sylvia jeta un regard alentour, guêtant l'arrivée du jeune garçon de Serpentard. Personne. Ses pensées divergèrent un instant sur la place du bureau du professeur Wulfric. Elle y était déjà rentrée une fois dedans. L'entrée, gardée par une gargouille, se trouvait au deuxième étage. Mais où se trouvait son bureau ? Sans doute dans une tour. Du moins, c'est ce que la vue qu'on avait de sa fenêtre laissait penser.

Et si Alban ne venait pas ? Soudain, Sylvia se sentit submergé par le doute. Pourquoi avait-elle décidé de faire confiance à un Serpentard ? Qui pouvait être certain qu'il viendrait ? Qui pouvait dire s'il ne s'était pas moqué d'elle la dernière fois ? Peut-être n'avait-il jamais rencontré Saya ? Peut-être voulait-il seulement s'amuser avec une Serdaigle ? Tout était très clair : il avait sans doute préférait reporter la discussion pour préparer les mensonges qu'il lui dirait aujourd'hui !

Sylvia sentit une vague de colère monter en elle ! Comment avait-elle put être aussi stupide et croire un idiot de Serpentard ?
Elle tournait les talons et prenait la direction des escaliers quand une silhouette arriva en face d'elle...

La silhouette ressemblait étrangement à un Serpentard hantant assez régulièrement les couloirs de la vieille école de magie. Un Serpentard qui avait fixé rendez vous à une jeune fille de Serdaigle lors d'un cours de défense contre les forces du mal, ce qui ironiquement semblait diantrement bien choisi, qu'il s'il s'agissait de parler de "forces du mal". Ou du moins d'un moyen de défense.

Alban haussa un sourcil, intrigué, en voyant que son contact avait tout l'air d'être sur le point de se carapater.

- Je ne suis pas encore en retard, tu sais ?

Ce qui était vrai, d'ailleurs. Il n'était pas particulièrement en avance, mais pas non plus en retard. Si la ponctualité n'était pas toujours sa vertu première, lorsque c'était lui qui fixait la rencontre ou que son sujet l'intéressait, il savait être à l'heure. Puis il s'aperçut que Sylvia n'avait pas l'air des plus calme.

- Euh... ça va ?

Bizarrement, il eut l'impression que la jeune fille craignait peut être des représailles de la Salle et/ou de Saya si elle se mêlait de cette affaire. Ce qui était somme toute parfaitement légitime. Après tout, enquêter sur le sujet avait été interdit car décrété trop dangereux... Or elle était connue pour avoir fait du règlement de l'établissement son grimoire de chevet.

- Si tu veux pas te mouiller... Je comprendrais. Mais je préfère que tu me le dise de suite.

C'était Alban Cavendish, le Serpentard qui lui avait donné rendez-vous. Cela éliminait donc la première théorie de Sylvia. Il ne voulait pas la faire poireauter dans le vide, juste s'amuser un peu avec elle en la baladant sur un sujet aussi grave que Saya Serpentard. Elle s'en était douté de toute façon. D'elle-même, c'était cette hypothèse qu'elle avait privilégié.

La voix étrangement lointaine d'Alban lui parvint aux oreilles. Il disait ne pas être en retard... puis lui demandait comment elle allait... et enfin, il pensait qu'elle était peureuse ? Pour une raison qu'elle n'ignorait pas totalement, Sylvia n'avait pas put répondre. Elle l'avait laissé parler, attendant peut-être qu'il se trahisse lui-même ou qu'il dise une telle ânerie qu'il serait pris les mains dans le sachet de berthies crochues. Cela n'arrivant pas, Sylvia rassembla tous ses esprits pour reprendre le dessus. S'il voulait se moquer d'elle, qu'il essaie ! Mais ça ne sera pas de tout repos.

"Alors t'es venu Cavendish. Je n'ai pas peur de me mouiller, non", dit-elle d'un ton cassant. "Pourquoi m'as tu fais venir ici alors ?"

Sylvia essayait de se concentrer au maximum pour ne pas repartir loin dans ses passées, comme la dernière fois, dans le parc... mais c'était dur, trop dur. Une voix... non, des voix dans sa tête lui murmuraient tant de choses. "C'est un traitre. Il veut s'amuser avec toi. Il veut se moquer de toi. Pire, peut-être veut-il t'emmener à Saya ?"

"Dis-moi quelles idioties tu pensais me faire avaler ! Je vois clair dans ton jeu. Tu n'es qu'un stupide Serpentard."

Les voix bourdonnèrent de plus en plus bruyamment dans les oreilles de Sylvia. Elle n'arrivait plus à réfléchir, tout se brouillait dans son esprit. Pourquoi était-elle là ? Qui l'avait amené ici ? Mais où était-ce ici ? Qui était cette personne en face d'elle ? Elle voyait un blason... celui de Serpentard. Tout parut soudainement très clair aux yeux de Sylvia. Il n'y avait aucune doute... c'était sûr...

"Non, tu es... Saya !"

Dans un mouvement de folie, Sylvia empoigna sa baguette magique et la pointa en direction d'Alban.

"Stupefix !"

Le sang du Serpentard ne fit qu'un tour. Il s'apprêtait à lui répondre, de la manière la plus calme et posée qui soit, sur les raisons de ce rendez vous, comme du choix du lieu. Mais il la trouvait étrangement à cran et visiblement, pas du tout dans son assiette. Qu'avait elle ? Il allait faire un pas vers elle, lui redemander si ça allait, lorsqu'il vit sa main glisser vers sa baguette magique, et comme dans un rêve au ralenti, celle ci ce pointer vers lui, les lèvres de la jeune fille remuer... Il réagit complètement instinctivement.

- Protego !

Le sort de Sylvia rebondit durement sur le bouclier du Serpentard, le faisant chavirer sous le choc. Alban n'était pas mauvais, mais la Serdaigle était meilleure que lui, c'était une évidence. Si entre eux s'engageait un combat, il était pratiquement sûr d'avoir le dessous à un moment où un autre. Surtout qu'il ne tenait pas à la blesser, contrairement à elle.

"Merlin ! Me voilà mort, vieilli et féminisé...", ironisa t il mentalement.

"Suis je sous l'emprise d'un sort d'illusion ou Sylvia dans un délire ? Autrement dit, puis je compter sur l'aide d'une personne extérieure, ou est ce que celle ci aussi me prendrait pour Saya ?"

Sûr de rien, incroyablement tendu et bourré d'adrénaline, Alban scrutait les traits de la jeune fille, attendant le prochain assaut. Il pourrait tenter de la désarmer, mais ce serait sans doute pour elle une confirmation de sa volonté de l'agresser.

- Sylvia ! Reprends toi, bon sang ! Je t'ai demandé de venir pour voir le professeur Wulfric.

Bon, autant rester dans la vérité. Et tâcher de se disculper en même temps. Quel intérêt aurait la fille de Serpentard à se rendre dans le bureau de la directrice.

Phillip rentrait tout doucement du parc. Il passa dans le hall, monta les escaliers très rapidement, comme il en avait l'habitude. Puis il décida de monter voir le professeur de métamorphose, car il avait une chose importante à lui demander concernant le prochain devoir. Si il avait bien entendu, le cours de l'après midi venait juste de se terminer, et ils pourraient discuter tranquillement... de la métamorphose demandée, à savoir les tasses de café en crabes. Cela faisait des jours qu'il s'entrainait, et pourtant il n'arrivait à rien. Une fois seulement, la tasse s'était recouverte d'une épaisse carapace, que qui lui donnait un aspect assez répugnant...

"pourtant je suis sûr de faire ce sort correctement..."

Il arriva dans la cage d'escalier magique, et franchit enfin sur le palier du deuxième étage. Puis il entendit une discussion, dont une des voix lui était familière... Il s'approcha.
Il se trouvait dans un couloir, et les deux personnes se situaient visiblement au bout de celui-ci,à gauche.
Tout à coup, il entendit quelqu'un crier, se rapprocha, et un sort de stupéfixion passa juste devant lui, le ratant de deux centimètres, avant qu'il passe l'angle du couloir...
Phillip sorti sa baguette et jeta un coup d'œil, puis tourna à l'angle du couloir. Il avança, apercevant Alban face à lui et une jeune fille blonde lui tournant le dos...

-baisse te baguette, Alban, je te déconseille de faire l'imbécile, nous sommes deux... et puis on ne t'a jamais appris de ne pas attaquer les demoiselles sans défense?...



[juste un mot... j'ai bien compris que c'est Sylvia qui attaque, mais comme son sortilège de stupéfixion à rebondi sur ton charme du bouclier, il est revenu vers Sylvia, est passé à côté d'elle, puis juste devant moi... donc mon personnage en a conclus que c'est toi qui avait attaqué Sylvia et qui l'avait ratée... ]

Un bouclier pris forme devant le jeune Serpentard, faisant rebondir le sort de Sylvia dans le sens inverse. Elle se décala sur le côté d'un pas mécanique puis reprit place en face de ce qu'elle croyait être Saya Serpentard.

Quiconque aurait vu Sylvia en cet instant aurait eu du mal à l'associer à l'image de la jeune et brillante sorcière de Serdaigle, sûre d'elle et réfléchie. À présent, Sylvia n'était qu'une boule de nerfs, une vraie petite bombe prête à exploser au moment où l'on s'y attendait le moins. Elle regardait fixement devant elle, son regard traversant Alban sans arriver à le distinguer. Ses yeux étaient remplis d'une sorte de démence, de folie pure...

Une voix familière l'interpella, essayant de la raisonner. Mais un milier d'autres voix lui donnaient des milliers de raisons de n'écouter que ses angoisses les plus profondes.

"Alban... ?"

Une voix presque suppliante s'échappa des lèvres de Sylvia. Une voix qui se tût presque aussitôt après avoir prononcé le prénom de celui qu'elle avait coutûme d'appeler Cavendish.

(Ne te laisse pas faire Sylv' ! Saya est peut-être forte, mais toi, tu es la plus brillante sorcière de Poudlard) pensa-t-elle.

Sylvia s'apprêtait à lever de nouveau sa baguette en direction du Serpentard quand une voix résonna derrière elle. Sylvia fit aussitôt volte-face, croyant à une seconde attaque de Saya.

"Recule !" hurla-t-elle contre le Gryffondor. "C'est un 'un contre un' Saya !"

Une seconde baguette se pointait désormais sur lui... Alban aurait volontiers sauté à la gorge du Gryffondor pour qu'il ravale ses paroles complètement stupides. Comme si lui, Alban Cavendish, allait s'en prendre délibérément à la plus brillante élève du château par simple caprice. Et ce juste devant l'entrée de l'escalier qui menait au bureau de la directrice. Il y avait somme toutes des moyens plus simples et moins dangereux de se faire renvoyer illico.

"O'brien, même un troll décérébré aurait sans doute plus de jugeotte !"

Pas question de se désarmer. Surtout s'ils étaient deux à menacer de s'en prendre à lui.

"Rappelez moi pourquoi je déteste me mêler aux autres... Je devrais tous les abandonner, les laisser se débrouiller seuls ! Et qu'ils ne viennent pas se plaindre ensuite !"

Alban ne se rendit compte qu'il serrait les dents que lorsqu'il commença à se faire mal.

"Allez au diable, tous autant que vous êtres !"

Finalement, ce fut pourtant Sylvia qui lui donna la solution. En se retournant vers Philip et en lui sortant ses aberrations à propos de Saya, peut être que cet imbécile comprendrait son erreur.

- Garde donc tes veracrasseries pour toi ! Ne reste pas planté là, va chercher le professeur Wulfric ! lança t il au Gryffondor.

Puis à l'adresse de Sylvia :

- J'ai besoin de ton aide, Stender. Cavendish. Je suis Cavendish... Pas Saya... tu trouves vraiment que j'ai l'apparence d'une jeune fille de 17 ans ?

Phillip eut un mouvement de recul lorsque la jeune fille se retourna. Elle paraissait tellement en colère que Phillip pointa sa baguette sur elle, de peur qu'elle lui lance de rage un sort. Alors il compris qu'Alban n'était pas l'agresseur, mais l'agressé. Surtout si cette jeune fille l'avait appelé Saya. Elle devait ne pas avoir toute sa tête...

Phillip fit un signe d'excuse à Alban, puis compris que celui-ci désirait de l'aide auprès du professeur Wulfric. Il recula doucement, tandis que la jeune fille blonde se retournait à nouveau vers Alban, et que celui-ci tentait visiblement de la raisonner...

"mon dieu, sur quoi je suis tombé encore?... bon, le bureau du professeur, vite!"

Phillip se retourna et parti en courant vers le bureau du professeur, tandis qu'il entendait les paroles d'Alban en train de se comparer à un jeune fille de 17 ans....

"bon, ou est le bureau de la directrice?... ah oui, les tours... bon... je vais faire vite, alors..."

Sorti du RPG

Un renard argenté surgi de nulle part vint courrir vers les deux protagoniste alors que Philip filait à toute allure par la volée de marche opposée.
Name descendit calmement les degrés, une main sur la rambarde, l'autre agrippant sa baguette, pendant qu'il regardait la scène d'un air concentré et particulièrement soucieux.

Déjà que je n'appreciais pas cette fille,mais si en plus elle agresse Alban, elle va faire de moi son pire cauchemar.

Cette pensée lui arracha un sourire voilé. Il avait invoqué son patronus, et pour la première fois, il y était arrivé. Le moment heureux n'était vraiment pas difficile à trouver. Ils ne furent pas si nombreux et sa mémoire était suffisament bonne pour s'en rappeler. Il s'était souvenu de ce à quoi ressemblait cette ecole quand il y mit les pieds, pour la première fois.

Un rêve... Pour la meilleur des écoles de MAgie au monde.

Son patronus faisait les cents pas autour d'Alban en gardant un oeil sur la serdaigle.

-Nulle inquiétude. Ce patronus ne s'attaquera qu'à ce qu'il y a de plus mauvais en toi, mais il ne te fera aucun mal, Sylvia. Les pensées positives projetées en patronus sont nos meilleures alliées.

Une pause. Il la mit à profit pour s'approcher avec calme et lenteur des deux autres élèves. Il jeta un coup d'oeil à Alban plus pour s'assurer que celui n'etait pas fou de rage contre lui de s'etre mele de ce qui ne le concernait pas, puis il se tourna vers Sylvia.

-Le patronus va t'aider à reprendre tes esprits en chassant le mal insidieux qui pervertit tes sens.

Vaudrait mieux, sinon, je vais etre oblige de t'assomer.

Perdue comme dans un mauvais rêve, Sylvia se tourna de nouveau vers Alban, ne sachant plus où donner de la tête entre ses deux attaquants. Entre les milliers de voix bourdonnant dans sa tête, Sylvia décrocha quelques mots venus du monde réel "professeur Wulfric" ... "Saya"... Elle entendit derrière elle des pas s'éloigner. Saya avait dut comprendre le message. "C'est un 'un contre un' Saya"!

"Tu ne trouves pas que c'est plus loyal de cette façon ?" s'exclama Sylvia.

La tonalité de sa voix sonnait faux. Tout en Sylvia sonnait faux. Quelque chose clochait, c'était évident. Même elle, elle s'en rendait compte. Ou presque. Chaque fois qu'un éclair de lucidité la prenait, les voix s'intensifiaient dans sa tête, cherchant à ne pas lui laisser une minute de répis.
La voix d'Alban Cavendish surgit au milieu de ce brouhaha abrutissant. Sylvia la reconnut.

"Non, tu n'es pas une fille... tu n'es pas... Saya ?"

La voix de Sylvia était faible et hésitante. Toute ce qui caractérisait la Serdaigle, son ton autosuffisant, sa voix sûre d'elle... tout ça semblait être bien loin. Sylvia cligna des yeux. C'était une silhouette pas si grande que ça qui se trouvait devant elle. Du moins, pas aussi grande que ne devait l'être celle d'une fille de 17 ans...

De nouveaux bruits de pas, lents cette fois, se firent entendre derrière elle. Sylvia fit de nouveau volte face, suivant la nouvelle silhouette du regard. Elle ne l'identifait pas vraiment. Son esprit était trop embué pour ça. La silhouette se plaça à côté de la première, entourés par une chose argentée.

"Un patronus ?" demanda-t-elle, toujours hésitante.

Pourquoi un patronus ? Pourquoi Saya cherchait à se protéger de Sylvia ? C'était absurde, complètement absurde. Saya était bien trop forte pour avoir besoin de se protéger face à une jeune étudiante de Poudlard. Et Sylvia, qui connaissait tous ses cours (et plus) sur le bout des doigts, savait que le patronus n'était pas une arme d'attaque. Elle savait aussi qu'il défendait celui qui l'invoquait.

"Je ne comprends plus rien..."

"Bien sûr que non, je ne suis pas Saya... c'est ce que je me tue à te dire..."

Alban n'était pas très loin d'une joyeuse crise de nerfs et commençait à se demander très sérieusement s'il avait bien fait de faire appel à cette fille là en particulier. Visiblement, elle avait le cerveau quelque peu dérangé, et, à présent, il avait dans les pattes un Gryffondor dont il faudrait se débarrasser rapidement par la suite.

"Un chose à la fois. Je m'occuperai de lui plus tard."

Puis une autre personne surgit. De derrière lui, cette fois. Le Serpentard commit l'imprudence de jeter un coup d'œil pour tomber sur Nameless One. Et là, à ses pieds, un patronus corporel ; un joli renard argenté. Un sentiment étrange l'envahit brusquement à la vue d'une personne connue et disposant vraisemblablement de toute sa tête. Il mit quelques seconde à identifier un profond soulagement et un arrière goût de gratitude. Le Serdaigle tomblait à point nommé.

- C'est simple. Nous devions discuter de Saya. Je t'ai donné rendez vous pendant le cours du professeur Wulfric.

"Et tu perds complètement la tête, j'aurais mieux fait de pas venir", se garda t il d'ajouter à voix haute.

- La directrice va arriver, tu vas te calmer, et nous pourrons discuter tranquillement.

Après un instant d'hésitation et un bref regard à Nameless One, il se risqua à baisser sa garde, et sa baguette magique.

- Baisse ta baguette, Stender, tu vas finir par blesser quelqu'un ou te blesser toi même.

La voix d'Alban Cavendish parvenait de plus en plus normalement aux oreilles de Sylvia. Les voix s'estompèrent peu à peu, pour faire peu à peu revenir le calme dans l'esprit de la jeune Serdaigle. Décidant de faire confiance à la voix du Serpentard, et voyant que celui-ci baissait sa baguette, elle en fit de même, avec une lenteur extrême. Quand son bras se retrouva à la verticale contre sa jambe, les voix avaient totalement disparu. Elle entendait de nouveau le silence des couloirs, un samedi après-midi où les élèves étaient à Pré-au-Lard.

"Je... j'ai perdu le contrôle..." balbutia Sylvia en baissant la tête.

Elle aperçu alors le patronus de Nameless, trottant toujours autour de son propriétaire. Elle l'avait déjà vu mais n'y avait pas fais attention. Tout comme elle aurait été incapable, jusqu'alors, de dire qui les avait rejoins. Elle jeta un regard furtif au jeune Serdaigle, puis reporta son attention sur Alban. Des bribes de conversation lui revinrent en tête. Il avait demandé à ce qu'on appelle le professeur Wulfric. À cette pensée, Sylvia se sentit prise de panique. La personnalité qu'on lui connaissait bien reprit le dessus en un rien de temps, chassant de son esprit le mauvais rêve qu'elle venait de vivre.

"Le professeur Wulfric va venir, n'est-ce pas ?" s'exclama-t-elle. "Que vas-tu lui dire Alban ? euh... Cavendish ?" rectifia-t-elle. "Je ne voulais pas te faire du mal... tu le sais, hein ?"

Le professeur Wulfric arriva tout droit de son bureau, accompagnée par Phillip O'brien. Elle avait tout d'abord était surprise de voir qu'il continuait à courir malgré l'état d'extrême fatigue qu'il avait montré à son arrivée fracassante dans son bureau. Mais cela ne lui occupa l'esprit qu'une dizaine de secondes tout au plus, se demandant bien ce qu'il pouvait se passer au deuxième étage.

Arrivée sur place, elle fut on-ne-peut-plus surprise de voir Sylvia Stender, baguette en main (bien que reposé le long de son corps) ainsi qu'Alban Cavendish et Nameless One. Phillip O'brien commenta la situation, apparemment perplexe.

"Merci monsieur O'brien. Je crois que vous pouvez disposer à présent. Je vais m'entretenir avec ces trois personnes", dit-elle en le gratifiant d'un sourire.

Le professeur Wulfric était reconnaissante à Phillip O'brien d'être venu la prévenir d'une situation orageuse entre des élèves. Mais à présent, elle préférait n'avoir à faire qu'aux personnes concernées. Et d'après ce qu'elle pouvait voir présentement, ces personnes étaient Alban, Nameless et Sylvia.

D'un geste souple de sa baguette, Name révoqua son patronus qui s'évanouit dans un brouillard argenté. Il semblait que Sylvia avait repris ses esprits, et que la Directatrice étant présente la situation était désormais sous contrôle.

-Mme la Directatrice, je suis profondément chagriné d'avoir été obligé d'user de magie dans les couloirs alors que le règlement l'interdit ; j'en assumerais les conséquences. Il m'a semblé que ma camarade ici présente était sous l'emprise d'un sort de magie noire. Mais je ne crois que ma présence soit indispensable, je n'ai fait que m'immiscer en craignant un... Débordement.

Il se tut, en rangeant sa baguette d'un air absent.

-J'aurais mieux fait de ne pas m'en mêler, moi. Se carapater, prendre la poudre d'escampette... Vite, une idée!

-Tout ça pour dire que je ne vous serais d'aucune utilité, cette histoire est entre Alban et Sylvia. Si vous me le permettez, je souhaiterais regagner ma salle commune. Mais si vous exigez ma présence...

Il haussa les épaules, laissant entendre par là qu'il s'y plierait, bien qu'il ne le jugeait pas approprié.

Heureusement, Sylvia se calma lentement et revint à un semblant de raison. Son désarroi aurait presque pu être sympathique au Serpentard, si elle n'avait pas menacé de le stupefixer moins de cinq minutes plus tôt.

"Ce que je vais lui dire ?"

Alban haussa vaguement les épaules. Probablement qu'il ne dirait rien de plus que ce qu'il avait eu l'intention de dire au départ, c'est à dire délivrer ses informations au compte goutte dans l'idée de faire avancer et vérifier ses théories. L'état de la Serdaigle ne le concernait pas. Pas dans l'immédiat, du moins, alors il laisserait à quelqu'un d'autre l'initiative de dévoiler ou non ce "coup de folie". Tant qu'elle ne le menaçait plus.

Sur ces entrefaites, Philip débarqua, suivit de près par le professeur Wulfric. Il lança un regard au premier, mais ne dit mot. Visiblement, celui là n'intégrait pas qu'ils n'avaient pas élevé les cochons ensemble, tous les deux. Alban méprisait la familiarité que le Gryffondor lui témoignait. Il ne l'appréciait guère et ne se gênait pas pour le montrer. Mieux valait être hautain qu'hypocrite.

L'intervention de la directrice, en revanche, était davantage intéressante. En congédiant Philip, elle lui évitait de le faire lui même et de manière sans doute bien plus brusque. Nameless One le dérangeait moins. La solitude et le manque de sociabilité du Serdaigle en faisait quelqu'un de relative confiance aux yeux du Serpentard ; quand on a pas grand monde à qui parler, on risque moins de divulguer malencontreusement des choses qui devraient être tues. De plus, il avait été témoin de l'altercation entre Saya et lui, de même que sa promesse d'en parler à Sylvia. Que la directrice exige sa présence ou non lui importait peu. Dans un premier temps, du moins.

- Professeur. Je pense qu'il serait préférable de euh... discuter... en privé. Les murs de ce château ont trop d'yeux et d'oreilles.

Il décocha à O'brien un regard appuyé laissant peu ou prou de place à l'équivoque, même si en réalité il ne pensait pas exclusivement à lui.
Le message était le suivant ; je sais des choses, mais je n'ai confiance en personne et si vous ne pouvez m'assurer que je suis en sécurité, je me tairai.


[-> sorti du RP à la suite de Stéphy et Sylvia]

Le jeune Serdaigle, Nameless One, demanda l'autorisation de se retirer, n'ayant apparemment rien à voir avec le problème évoqué par Phillip O'brien. Certes, il se trouvait sur les lieux. Cela ne prouvait en rien son implication. Sa demande ne faisant pas éclater une révolte de la part de Sylvia Stender ou Alban Cavendish, le professeur Wulfric en déduit qu'il disait la vérité.

"Si vous n'êtes pas impliqué dans cette affaire, vous pouvez en effet vous retirer," répondit-elle avec un sourire. "Quant à l'utilisation de la magie, il n'y aura aucune conséquence pour cette fois".

Elle n'avait pas montré de réaction particulière lors que l'élève de Serdaigle avait mentionné une emprise magique sur Sylvia. Elle savait que c'était tout à fait possible avec les énergies malsaines qu'envoyait Saya dans le chateau. Cependant, cela ne concernait plus qu'Alban et Sylvia. Il n'était donc pas utile d'en parler en public.
Le professeur Wulfric allait demander au Serpentard et à la Serdaigle de les suivre dans son bureau quand Alban proposa de parler de cette histoire en privé, ce qui revenait au même. Il avait semblé hésitant en faisant sa proposition. Stéphy se demanda s'il avait d'éventuelles révélations à faire, mais une fois de plus, préféra ne pas s'étendre sur le sujet plus longtemps.

"Nous allons aller dans mon bureau. Suivez-moi.", dit-elle simplement, en s'éloignant dans le couloir.

Bureau de la Directatrice.

Sylvia sentit une colère indescriptible monter en elle quand Nameless One osa dire qu'elle était sous l'emprise d'une magie noire. Elle ne répondit rien mais lui lança un regard des plus noirs. C'était vraiment un comportement décevant pour un Serdaigle.

(Le choixpeau choisi mal les Serdaigles) pensa-t-elle, se jurant de garder une rancoeur à vie contre le jeune Serdaigle.

Alban Cavendish proposa de continuer la discussion en privé, et Sylvia lui en fut grandement reconnaissante. Elle ne tenait pas à ce qu'une meute d'élèves la voit en train de parler de son comportement anormal avec le professeur Wulfric.
Se rendant compte qu'elle tenait toujours sa baguette, Sylvia la rangea rapidement dans son sac, entre deux livres de Théories de la Littérature Sorcière entre le XIVème et le XVIIIème siècle. La littérature sorcière n'était pas enseignée à Poudlard, ce que Sylvia regrettait réellement. Comme pour tant d'autres choses, elle avait donc décidé d'étudier en autodidacte.

Le professeur Wulfric les invita à la suivre jusqu'à son bureau. Sylvia répondit par un hochement de tête affirmatif, et la suivit dans les couloirs.

Sorti du RPG.